Des emplois créés par Trump en Chine ne reviendraient pas aux États-Unis
La famille du milliardaire profiterait des coûts réduits de la main-d’œuvre en Afrique
En Éthiopie, une femme travaille dans une usine de la firme chinoise Huajian, qui a produit quelque 100 000 paires de chaussures pour la griffe de la fille de Trump, Ivanka.
AFP
Jeudi, 6 octobre 2016 22:02
MISE à JOUR Jeudi, 6 octobre 2016 22:02 source Le journal de Montréal
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Washington | Donald Trump promet qu’il fera revenir aux États-Unis les emplois délocalisés en Chine. La tâche s’annonce ardue: la firme chinoise qui produit des chaussures pour le propre compte de la famille du candidat républicain à la Maison-Blanche déplace sa production... vers l’Afrique.
Le milliardaire accuse volontiers la Chine d’avoir «volé» des emplois aux États-Unis. Mais sa famille elle-même profite des coûts réduits de la main-d’œuvre dans ce pays pour y sous-traiter des produits à son nom.
Et il est très improbable que les emplois en question reviennent un jour sur le sol américain, explique Zhang Huarong, président du grand fabricant de chaussures Huajian, qui travaille pour la fille de Donald Trump.
Confrontés à une concurrence internationale accrue et au renchérissement du coût du travail dans le pays, «certains industriels n’arrivent même plus à survivre en Chine», commente M. Zhuang dans son usine de Dongguan, qui a produit ces dernières années quelque 100 000 paires de chaussures pour la griffe d’Ivanka Trump.
En août, il a encore honoré une commande de 20 000 sandales à talon haut —juste après le discours de Donald Trump à la convention républicaine, dans lequel il s’engageait à ramener aux États-Unis les emplois «perdus».
Droits de douane
Le milliardaire promet s’il est élu d’imposer des droits de douane prohibitifs, de 45 %, sur les biens fabriqués en Chine. Avec une efficacité incertaine: Huajian fait partie d’un nombre croissant d’entreprises chinoises qui délocalisent leur production en Asie du Sud-est ou en Afrique.
Dès 2011, Zhang Huarong ouvrait sa première usine en Éthiopie.
Quatre ans plus tard, il y construit un complexe industriel colossal pour un investissement d’un milliard de dollars étalé sur plusieurs années.
«Mon objectif est de créer 30 000 emplois en Éthiopie d’ici 2020, avec des exportations totalisant entre un et 1,5 milliard de dollars», précise-t-il.
Pire endroit pour produire
Les emplois manufacturiers peu qualifiés quittent le marché chinois en raison de la montée des coûts du travail, «même si ces derniers restent bien en deçà du salaire minimum américain», observe Christopher Balding, professeur à l’université de Pékin.
L’équipe de campagne du candidat républicain n’a pas répondu aux questions de l’AFP, pas plus que la société d’Ivanka Trump.
Mais ses chaussures ne sont qu’une fraction des 1200 cargaisons de produits de marque «Trump» transportées depuis la Chine et Hong Kong vers les États-Unis ces dix dernières années, selon des statistiques américaines examinées par le comité anti-Trump Our Principles PAC.
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