Au début des années 1990, « une grande entreprise pharmaceutique américaine a créé un nouveau médicament pour traiter cette maladie, l’ostéoporose, qui était alors très mal comprise. En fait, il n’existait pas vraiment de définition consensuelle », explique-t-il.
Des représentants de sociétés pharmaceutiques et des médecins se sont réunis à l'OMS et ont décidé quel niveau de densité osseuse devait être considéré comme « normal ».
« Ils l’ont fixé à un certain niveau, de telle sorte que… environ 50 % des femmes de plus de 70 ans ont été diagnostiquées comme souffrant de cette maladie… Du jour au lendemain, cette partie de la population dont la densité osseuse est inférieure à ce seuil souffre désormais d’ostéoporose. »
« Ils ont en réalité médicalisé le vieillissement normal de la quasi-totalité de la population féminine. Du jour au lendemain », dit-il.
L'entreprise qui commercialisait le médicament a fait don d'équipements de test de densité osseuse à des hôpitaux et des cliniques. Des millions d'Américaines se sont vu prescrire un médicament à succès contre l'ostéoporose. Or, il s'avère que ce médicament, pris pendant plusieurs années, « fragilise en réalité les os, les rendant plus susceptibles aux fractures », explique-t-il.
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