(Le prix du baril est au plus bas et macron, le président français, augmente le prix à la pompe parce qu'il augmente la taxe sur le carburant. Alors, d'un côté, il augmente la dette tellement qu'elle atteint l'Everest et de l'autre il s'attaque à notre pouvoir d'achat. Si la dette n'est pas pour aidé l'économie réelle, maintenir l'emploi, aider les services publics, nous aider, nous les citoyens, il emprunte pour qui macron ? note de rené)
Le pétrole à 37$ le baril, les majors empilent les dettes
Aujourd'hui, journée spéciale aux USA. Pour l'information et surtout pour l'Histoire: le pétrole se traite à 37$ à New York et 39$ à Londres. Qu'en sera-t-il demain?
En regardant 2020, c'est une parfaite annus horribilis pour les compagnies pétrolières. Les chiffres du 3ème trimestre le démontrent.
En Europe, depuis le coronavirus, les pétroliers et gaziers ont vu leurs capitalisations boursières chuter de 364 milliards $. On comprend la grise-mine des investisseurs. Aux USA, c'est pire. Les 84 faillites ont effacé $ 89 milliards et le montant pourrait grimper à $ 100 milliards avec la deuxième vague de coronavirus. Avec un baril à $40, l'or noir n'est pas rentable.
Rassurez-vous. Comme les chiffres sont souvent indigestes, une pointe d'humour et du bicarbonate ont été rajoutés pour la digestion.
Avant d’entrer dans les détails chiffrés, une explication s'impose sur nos majors pétrolières préférées: ExxonMobil, Chevron, Shell et BP.
Des dettes, toujours plus de dettes
Les majors accumulent des dettes abyssales. En temps normal, ces dettes sont cautionnées par les réserves pétrolières. Cependant, la probabilité de ne plus pouvoir extraire le pétrole jusqu’à la dernière goutte, inquiète l’industrie, d'autant qu'il faut aller chercher du pétrole de plus en plus cher et de moins en moins bonne qualité.
Paradoxalement, les prix du baril restent proche des 40$, seuil de non rentabilité. Il reste l'espoir de voir grimper les cours à 100$, mais là, c'est l'Economie mondiale qui ne supportera pas le choc.
Afin de continuer à alimenter en cash leurs caisses, tradition oblige, les majors doivent offrir des dividendes quitte à s’endetter encore plus.
L'équation est simple: pas de dividendes, pas d'investisseurs donc pas de forages et surtout plus de chocolat!
ExxonMobil
L’américaine, proche de Trump, a annoncé son troisième trimestre négatif consécutif. La perte se monte à 680 millions $ alors que sa production pointe à 3,7 millions de barils de pétrole par jour (-6%). L’année dernière, à même époque, elle annonçait un bénéfice de 3,2 milliards $.
Le No 1 américain surfe sur une dette $ 69.5 milliards pour un chiffre d’affaires de 260 milliards.
Darren Woods, son PDG, reste droit dans ses bottes. Il va continuer à offrir de larges dividendes et éviter méticuleusement les énergies renouvelables. Ainsi pour maintenir ses dividendes, 14’000 employés, soit le 15 % de son staff, vont prendre la porte. C'est vraiment cool de bosser pour une entreprise pareille, non?
Exxon va également réduire ses investissements de 23 milliards $ à 16 milliards en 2021. Le boss (Darren Woods pas Bruce Springsteen) aimerait réduire de 30 milliards $ les actifs dont la compagnie de gaz de schiste XTO Energy, qui avait été payée 42 milliards en 2009. A l'époque, l'opération avait été qualifiée de deal du siècle. Aujourd'hui, fiasco a remplacé deal.
Chevron
Le No 2 américain annonce une perte de $ 207 millions contre 2,6 milliards de bénéfice sur la même période en 2019.
Son PDG, Mike Wirth, concède que le coronavirus n’est pas tendre avec ses objectifs. Comme ExxonMobil, il va licencier 15% de ses employés afin de maintenir les dividendes pour ses actionnaires.
L’entreprise pourrait également vendre des actifs, mais dans cette période de disettes, qui voudrait en acheter ?
Chevron cumule une dette de $ 34 milliards pour un chiffre d’affaires de $ 120 milliards. De ce côté, c'est assez bien.
Shell
Ben van Beurden, le PDG, annonce une "nouvelle ère de croissance des dividendes". Du coup, il a augmenté ses dividendes de 4 % à 16,65 ct.
Là aussi, afin de garder des dividendes, les emplois sont sabrés et les coûts minimisés. Plus de 16’000 postes ont été supprimés ce mois.
A contrario des deux américaines, au 3ème trimestre, Shell a réalisé un bénéfice de $ 955 millions contre 4,8 milliards en 2019. Bel exploit.
Les dettes de Shell se montent actuellement à $ 73,5 milliards. Pour vous imaginez 70 milliards $: cela représente les dettes cumulées d'EDF et Areva avant que l'Etat français n'intervienne. C'est aussi la moitié de la fortune de Jeff Bezos, d'Amazon. Bon là, avec cet exemple, ça paraît tout petit. Mais quand même, ça représente quelques mois de salaire pour un ouvrier moyen.
BP
L’entreprise anglaise termine son 3ème trimestre sur un bénéfice de $ 86 millions contre un bénéfice de 2,3 milliards sur la même période l’année passée.
Son PDG, Bernard Looney, a promis d’effectuer un changement stratégique et de devenir zéro carbone d’ici à 2050, mais n’a pas apporté le mode d’emploi pour y arriver.
Contrairement à Exxon, Chevron, Shell ou Saudi Aramco, BP a décidé de couper dans les dividendes. Un crime de lèse majesté dans l’industrie. Mais le changement de paradigme est à saluer.
BP aimerait vendre pour 25 milliards d’actifs d’ici à 2025, pour autant qu’elle trouve des acheteurs. Comme pour Shell, BP cumule $ 68 milliards de dettes dont une grande partie à cause de la catastrophe DeepWater Horizon du 23 avril 2010. (lire l'article)
On donnera l'avant dernier mot, au géant pétrolier Russe. Rosneft pense que BP et Shell sont en train de se créer une crise existentielle en voulant s’engager dans les énergies renouvelables.
Le mot de la fin, on le donnera au nouveau président des Etats-Unis et au coronavirus.
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