(Donc, la moitié de la population dénonce l'autre moitié. Dans les colonies françaises, parler la langue locale était puni à l'école. Les enseignants se sentaient investis d'une mission civilisatrice. note de rené)
Ukraine – Le gouvernement de Zelensky veut pousser les citoyens à dénoncer ceux qui parlent russe
Après avoir lancé aux habitants du Donbass un appel digne de la propagande nazie du début de la guerre contre l’URSS, promu la stérilisation des chômeurs, et soumis un projet de loi pour interner les citoyens russes dans des camps, le gouvernement de Zelensky veut promouvoir en Ukraine une autre horreur digne du régime nazi : la dénonciation de ceux qui parlent russe !
C’est l’avocate et ancienne ministre ukrainienne de la Justice, Elena Loukach, qui a commenté sur le plateau de la chaîne ZIK les propos du médiateur linguistique, Taras Kremen, qui a proposé d’introduire en Ukraine un système de dénonciation de ceux qui n’utilisent pas la langue ukrainienne (c’est-à-dire majoritairement ceux qui parlent russe), via une application dédiée.
Elena Loukach a commenté de manière très dure et très ironique les propos de Taras Kremen, allant jusqu’à le qualifier de « Sprechen-Führer » (Chef de la Parole), pour bien montrer le lien idéologique entre de telles idées et celles des nazis.
« Notre « Sprechen–Führer » [Chef de la Parole- NDLR], le camarade Kremen va introduire un système de dénonciation par le biais d’une application spéciale. Il a vu la belle expérience lettone. Le « Sprechen-Führer », le médiateur linguistique Kremen, n’est pas descendu de la lune, il a été nommé par le cabinet des ministres de Zelensky le 8 juillet. Cette création fait partie de l’équipe de Zelensky, un « nouveau visage » tout comme cela nous a été promis lors des élections », déclare-t-elle.
Elle a ensuite expliqué que cette idée n’est pas sortie de nulle part, mais que ce membre du gouvernement de Zelensky a décidé de copier en Ukraine le système de dénonciation linguistique qui existe en Lettonie contre la même catégorie de personnes : celles qui parlent russe.
« L’application qu’il essaie d’utiliser existe vraiment en Lettonie, elle s’appelle « ami de la langue », voilà un nom très ironique – « ami de la langue ». Je me souviens d’une mauvaise blague sur le KGB – « toc-toc, je suis ton ami ». Cette application c’est « frappez et on vous ouvrira » – elle assure parfaitement la punition de ceux qui ne parlent pas letton. Et ici, le citoyen Kremen aime cela à la folie, » a expliqué l’ex-ministre de la Justice.
Elena Loukach remet ensuite cette démarche de dénonciation des gens qui parlent russe en Ukraine dans le contexte des autres propos et lois ou projets de lois issus du gouvernement Zelensky, qui s’inscrivent tous dans la même ligne idéologique que celle des nazis. Elle explique de manière très ironique (en disant que le temps est venu pour une telle mesure) que ce projet n’est en fait que le prolongement de la politique que mène Zelensky depuis le début de son mandat.
« J’ai déjà vu le projet de loi sur les collaborateurs, le projet de loi sur l’internement et les camps, j’ai vu des projets de loi qui réduisent les droits linguistiques, j’ai déjà entendu des histoires sur la nécessité de la stérilisation forcée des femmes qui n’ont pas d’argent et sur la mauvaise qualité des enfants. Je pense qu’il est temps pour Zelensky et son équipe d’élaborer un projet de loi sur la dénonciation. Son heure est venue, cela manque cruellement. Pour pouvoir utiliser le système « ami de la langue », vous devez voter une loi de dénonciation. Une telle législation était très populaire pendant l’Inquisition et a même été encouragée. Quand j’entends ces conneries, l’enfer, la folie et la sodomie de la part de l’équipe de Zelensky, j’ai l’impression de venir d’un Moyen Âge douillet, où l’amour de la langue sera instauré par la dénonciation », a-t-elle ironisé.
Mais pour Elena Loukach ce genre de méthode visant à imposer une langue par la contrainte est surtout contre-productif et rend l’ukrainien plus repoussant qu’autre chose.
« Zelensky, comme Poroshenko, a tout fait pour rendre la langue ukrainienne impopulaire. Il est impossible de populariser la langue ukrainienne en massacrant simultanément ses locuteurs, en détruisant les Ukrainiens – à la fois locuteurs et non-locuteurs de la langue – et en poursuivant de telles politiques nationales et étrangères. Par conséquent, il n’y aura aucun regain d’intérêt pour la langue ukrainienne », explique-t-elle.
Elle conclut en déclarant que cette idée de dénonciation de ceux qui parlent russe n’est qu’une nouvelle étape sur le chemin de l’épuration ethnique en Ukraine, faisant des parallèles avec les critères anthropométriques et la ségrégation en vigueur à l’époque des nazis. Pour elle le silence du gouvernement de Zelensky face à cette déclaration peut non seulement valoir consentement, mais il est même possible qu’il soit déjà en train de prévoir un budget pour cette nouvelle horreur néo-nazie.
« Et je ne suis pas du tout surprise que l’équipe de Zelensky invente cette histoire d’applications numériques. Proposer plus de lois sur l’épuration ethnique, sur les paramètres anthropométriques, sur la ségrégation. N’arrêtez pas ! L’équipe de Zelensky est comme ça, non ? Et quand ce fonctionnaire dit quelque chose comme ça, vous pouvez l’attribuer à sa démence – c’est l’automne, sa maladie s’est aggravée et il est parti en sucette. Mais tout le gouvernement est silencieux, donc il soutient. Et peut-être que ce n’est pas un simple silence, mais qu’il alloue déjà de l’argent du budget de l’État, ou qu’il prévoit de l’allouer à un registre spécial pour que quelqu’un d’autre puisse gagner de l’argent sur ces dénonciations », conclut Elena Loukach.
Après les camps de concentration pour les citoyens russes, voilà que le gouvernement Zelensky veut pousser à la dénonciation de ceux qui parlent la langue russe, mais à part ça d’après les défenseurs du Maïdan en Occident, il n’y a pas de néo-nazis au pouvoir en Ukraine.
Christelle Néant
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