dimanche 25 août 2019

(D'habitude, ce sont les russes qui ont le droit à ce genre de dénonciations médiatiques. boris johnson l'a d'ailleurs pratiqué, maintenant, il les subis. Mais, ne serait-il pas d'origine russe avec un prénom pareil ? note de rené)

Brexit : Boris Johnson, bien plus raisonnable que l’UE et bien des média

La couverture du Brexit continue décidément à être totalement ubuesque. L’arrivée de Boris Johnson à Downing Street a été combattue jusqu’au bout par les opposants au BrexitLa présentation du nouveau premier ministre est effarante de parti-pris et de manque de reculquel que soit son parcours. Aujourd’hui, il est probablement bien plus raisonnable et en bien meilleure position qu’on ne le pense…

La raison est, aujourd’hui, à Downing Street
 
L’issue des négociations de cette fin d’année reste forcément très incertaine. Les précédents Tsipras, qui a capitulé malgré le rejet par référendum de juillet 2015 du plan européen, et May, qui, en cédant beaucoup trop, n’est pas parvenue à faire approuver son accord, incitent à la prudence. On ne peut pas encore exclure une issue anti-démocratique comme l’UE sait les produire, d’autant plus que la situation outre-Manche est complexe, avec le décalage entre l’opinion du peuple britannique et celle de ses représentants. Nous sommes dans une équation à multiples inconnues dont le résultat n’est pas sûr. Cependant, la dynamique actuelle me semble prendre une très bonne direction, grâce à BoJo.
 
En effet, Boris Johnson a pris deux bonnes décisions. D’abord, il a choisi de fixer une fin aux négociations à fin octobre, excluant de manière légitime de prolonger les discussions davantage, près de 40 mois après le vote du peuple britannique. Ce faisant, il reprend la main sur le calendrier, met la pression sur l’UE et se protège du Parlement. Et cela est d’autant plus vrai qu’il considère l’absence d’accord comme une véritable option, ce qui change fondamentalement la dynamique de négociation. Car quand on n’est pas prêt à la rupture, alors, on est en position de faiblesse, et l’autre partie exploite cela. C’est parce que Tsipras et May n’étaient pas prêts à la rupture qu’ils ont trop cédé et échoué.
 
Ici, il n’y a guère de doute que Londres est prête au « no deal » : il y a un ministre en charge de le préparer et l’issue semble finir par gagner l’opinion publique, dont elle est devenue, de loin, l’option préférée dans le cas probable où l’UE ne cède pas grand chose. 46% des britanniques la soutiennent désormais  : ce n’est pas une majorité, mais tout de même une nette majorité relative étant donnée que la situation n’est pas binaire. Bref, la situation est bien plus solide pour Boris Johnson que ne le décrivent des média d’un parti-pris effarant. La seule voie possible pour lui est une ligne très dure contre l’UE pour occuper l’espace de Farage, comme le montre le désastre de la ligne May aux européennes
 
Du coup, l’UE va devoir affronter une Grande-Bretagne bien plus offensive, prête à une rupture à moins d’obtenir de véritables concessions. Globalement, on peut penser que les eurocrates ne voudront céder sur pas grand chose et qu’ils sont prêts à prendre le risque d’un « no deal », tout en cherchant à faire le plus mal possible à Londres pour faire payer le prix de la sortie. Mais je crois qu’il ne faut pas sous-estimer les intérêts commerciaux de beaucoup de pays de l’UE, qui vendent beaucoup plus à Londres que l’inverse, point que je détaillerai dans le prochain papier. La dernière ligne droite de la négociation pourrait bien nous réserver de grandes surprises, et un accord de dernière minute…
 
Ce qui est intéressant, pour qui regarde ce bras de fer avec recul, c’est que Boris Johnson a remis son pays en bonne position à la table de négociation, s’il suit les conseils d’Ambrose Evans-Pritchard. Il dicte l’agenda, et, en se préparant à deux scénarii, il est bien plus raisonnable que les eurocrates butés et leurs soutiens qui ne voient pas que l’accord de May, rejeté plusieurs fois, est bien, légitimement, caduque.

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