Ils sont enfin tombés d’accord. Après trois jours de discussions intensives et complexes, les vingt-huit pays de l’Union européenne ont réussi à s’entendre pour nommer les postes clés de fonctionnement de l’UE. “Cet accord met fin à de profondes divisions entre les dirigeants européens, qui ont interrompu le sommet à plusieurs reprises”, souligne Le Soir.
“Le renouvellement de ces postes a été rendu complexe par le morcellement du paysage politique européen, rappelle le journal belge. Les élections de mai ont vu le tandem PPE et social-démocrate perdre le contrôle de la majorité qu’il détenait au Parlement européen.”

Deux femmes à la tête de l’UE

C’est donc la ministre allemande de la défense Ursula von der Leyen qui devient présidente de la Commission européenne et succède à Jean-Claude Juncker.“L’Allemande a réussi à générer un consensus que les précédents favoris pour le poste n’étaient pas parvenus à obtenir,” constate le journal espagnol El Mundo. Issue de la CDU, elle est considérée comme proche d’Angela Merkel mais fait face à de nombreuses critiques en Allemagne sur sa gestion de l’armée.
Sa nomination reste conditionnée à son approbation à la majorité absolue au Parlement européen, ce qui est loin d’être gagné d’avance, estime Die Zeit. Le journal allemand souligne que “les sociaux-démocrates du SPD se sont montrés très déçus par cette proposition et les Verts ont aussi critiqué cette décision”.
“Si le Parlement approuve sa nomination, Von der Leyen deviendra la première femme de l’histoire à la tête de l’Union européenne”, indique El País. Le journal espagnol précise que “la Banque centrale européenne sera aussi pour la première fois dirigée par une femme, la Française Christine Lagarde”. L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy avait été reconduite pour un second mandat à la tête du Fonds monétaire international en 2016.

Diversité politique

Pour remplacer Donald Tusk à la direction du Conseil européen, c’est le Premier ministre libéral belge Charles Michel qui a été désigné. Pas forcément une bonne nouvelle selon le quotidien belge Le Soir, qui juge que “le départ du Premier ministre va déplumer encore davantage un exécutif qui l’était déjà largement”.
Enfin, l’Espagnol Josep Borrell, membre du Parti socialiste, a été proposé au poste de haut représentant aux Affaires étrangères.
Selon Politico, “cette sélection surprenante après trois jours de marathon de négociations européennes marque la mort, au moins temporaire, du système du Spitzenkandidat, selon lequel le choix des nominatis devait se faire parmi le groupe politique européen le plus important”.