Quand l’industrie mondiale du talc finance Daesh
Une ONG estime qu’une large part du financement de l’État islamique proviendrait de l’extraction illégale de talc. La branche de Daech située en Afghanistan profiterait ainsi de ce trafic.
L’organisation non gouvernementale Global Witness, spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles des pays en développement, a mené une enquête relatée dans un communiqué et a publié un rapport en mai 2018 (PDF en anglais / 76 pages). Selon ce document, l’extraction illégale de talc rapporterait des millions d’euros par an à l’État islamique en Afghanistan.
Global Witness explique qu’entre mars 2017 et mars 2018, près de 500.000 tonnesde talc d’Afghanistan auraient transité par le Pakistan (également pays producteur) avant d’être acheminées vers l’Europe à des fins de commercialisation. En 2016 déjà, le quotidien Le Monde avait mené une enquête et évoquait déjà ce genre de trafic qui aurait rapporté à Daech 22 millions de dollars en 2014.
Ce talc, principalement destiné à la fabrication de peintures, de céramiques et de cosmétiques, se retrouve en Europe, mais également aux États-Unis, qui n’est autre que le plus gros consommateur, comme l’indique le schéma ci-dessous :
L’ONG évoque ses solutions pour mettre fin à ce trafic d’envergure, notamment en renforçant les contrôles sur le commerce et les mouvements de minerai entre l’Afghanistan et le Pakistan. Il s’agit également de permettre une plus grande transparence afin que le client puisse distinguer les produits issus de l’industrie classique. Par ailleurs, les exploitants locaux devraient pouvoir trouver un intérêt à exploiter le talc de manière légale en obtenant par exemple une part directe des revenus liée à l’exportation et en bénéficiant d’une sécurité sur les sitesd’exploitation.
Voici une courte vidéo explicative publiée par Global Witness :
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