Sauf dérogation, Total quittera l’Iran d’ici novembre
source : Le Revenu
Le géant pétrolier a réagi à la décision américaine de réactiver des sanctions contre l’Iran. À moins qu’il n’obtienne une dérogation, le groupe français cessera ses activités dans le pays et il explique dans le détail pourquoi.
Depuis juillet 2017, Total est engagé en Iran dans un important projet gazier.
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Avec la compagnie nationale iranienne et le chinois CNPC, le français devait développer une partie du gigantesque champ South Pars pour un coût total de 5 milliards de dollars avec, à la clé, une production de 2 milliards de pieds cube de gaz par jour (ou 400.000 barils équivalent pétrole par jour).
La première partie du projet supposait un investissement de 2 milliards de dollars, dont la moitié pris en charge par Total en tant qu’opérateur et actionnaire à hauteur de 50,1% (CNPC a 30%).
La décision américaine de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien risque néanmoins de forcer le groupe dirigé par Patrick Pouyanné à abandonner ce projet avant le 4 novembre prochain.
À moins qu’«une dérogation propre au projet ne soit accordée par les autorités américaines, avec le soutien des autorités françaises et européennes», Total «ne pourra pas continuer [ce] projet», a indiqué le groupe dans un communiqué publié le 16 mai en milieu d’après midi.
Liens forts avec les États-Unis
«Cette dérogation (…) devra comprendre une protection de la société contre toute sanction secondaire applicable en vertu du droit américain», précise la société.
Ces déclarations ne sont pas vraiment une surprise. «Il a toujours été clair que Total ne peut pas se permettre d’être exposé à des sanctions secondaires américaines», explique le pétrolier.
Et le groupe de détailler l’ampleur de ses liens avec les États-Unis : les banques américaines «sont impliquées dans plus de 90% de [ses] opérations de financement», plus de 30% de son actionnariat est américain et il possède plus de 10 milliards de dollars d’actifs dans le pays.
La société a toutefois cherché à relativiser les conséquences d’un tel abandon, indiquant notamment que ses dépenses engagées à ce jour dans le projet iranien «ne dépassent pas 40 millions d’euros».
Total a en outre confirmé son objectif de croissance de sa production de 5% par an entre 2016 et 2022, qui ne serait donc pas impacté par un retrait d’Iran.
En Bourse, l'action n'est pas perturbée par ces annonces. Le 16 mai elle a clôturé en repli de 0,67% après avoir touché, la veille, un plus haut de dix ans à 54,14 euros.
(Les chinois prendront la relève. De fait, vu la dictature qu'impose les States, il faudra non seulement se passer du dollar, mais, également produire sans composants américains ce qui permet aux USA de bloquer la vente de Rafales à l'Egypte. note de rené)
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