mardi 13 mars 2018

Ces Mexicains vivent sans accès à l’eau potable à cause de Coca Cola !

13 mars 2018 source : Ca doit se savoir

Au Mexique, Coca-Cola a acquis un pouvoir considérable. Dans le sud du pays, au Chiapas, l´un des états les plus pauvres, la multinationale américaine a fait main basse sur l´eau et sur la vie de ses habitants. Le Chiapas est considéré comme le réservoir d´eau du Mexique.
Dans les années 80, la firme Coca Cola installe à San Cristobal de Las Casas sa plus grosse usine, qui emploie près de 300 personnes. Elle y pompe l´eau nécessaire à sa production, puisant directement dans la nappe phréatique de la ville jusqu´à en assécher certaines communautés alentours.
Pour fabriquer 1 litre de Coca, il ne faudrait pas moins de 6 litres d´eau. Et les bénéfices de cette industrie ne semblent pas encourager les pouvoirs publics à affronter les problèmes de son réseau hydrique vétuste. Entré dans l´ALENA en 1994, le Mexique a suivi les pas des Etats Unis dans sa politique néolibérale.
La multinationale américaine s´est ainsi immiscée partout. Pas un village qui ne soit labellisé aux couleurs rouges et blanches de la marque. Les Mexicains sont devenus les plus gros consommateurs au monde de soda et notamment de Coca-Cola. Lors des cérémonies et rituels mayas, la boisson gazeuse remplace désormais les boissons fermentées d´autrefois. Des conséquences sanitaires désastreuses en découlent : 70 % de la population, sevrée également à la malbouffe, est en surpoids. Le diabète est l´une des principales causes de mortalité.
Face à ce fléau, certains habitants tentent se mobilisent et tentent de se réapproprier leur ressource naturelle.
Des habitants de la ville de San Cristobal de Las Casas ont manifesté contre l’entreprise Coca Cola, qui extrait chaque jour plus de 750 000 litres d’eau dans une ville qui souffre d’un manque croissant de ce liquide vital.
Alors qu’on fêtait dans la ville le 98* anniversaire d’Emiliano Zapata, des organisations des quartiers de San Cristobal de Las Casas, organisations cléricales, et académiques, ont réalisé une marche pour exiger l’annulation de la concession donnée à Coca Cola pour exploiter les réserves d’eau à des fins lucratives, ce qui génère une forte pollution des eaux et des sols.
Plus de 1500 personnes ont marché, et se sont réunies face à l’entreprise pour dénoncer que cette compagnie extrait chaque jour plus de 750 000 litres d’eau laissant un grand nombre de quartier sans eau, en pleine période de sécheresse.
De plus, les manifestants ont accusé cette firme internationale d’être responsable des graves conséquences sur la santé à force de boire cette boisson ou autres de la marque, lesquels occasionnent une grave épidémie de surpoids, diabètes, et problème dentaires…de nouvelles maladies qui sont arrivées au Chiapas, ces dernières décennie.
Il faut dire qu’au Chiapas le Coca Cola est généralement moins cher que l’eau (vendu aussi par cette même marque), si les services de santé ou d’éducation n’arrivent pas dans toutes les communautés indigènes retirées du Chiapas, il y aura toujours une boutique Coca Cola, qui vendra outre les boissons sucrées, des gâteaux apéritifs appétissant ou des gâteaux sucrés attrayants via un packaging et des campagnes de publicité particulièrement attractifs… et tout ça pour des sommes particulièrement modiques.
Les organisations présentes lors de la marche ont demandé aux autorités, de manière urgente, d’imposer un arrêt à l’extraction de l’eau de cette entreprise, et que le gouvernement de l’état du Chiapas, ainsi que le gouvernement fédéral Mexicain se conforment à leurs obligations de protéger le bien être de sa population et la conservation de l’environnement et arrêtent de favoriser les multinationales avec des traitements préférentiels.
Parmi leur demande ils exigent également au ministère de la santé, le retrait des machines distributrices de boissons dans les hôpitaux et édifices publiques, ainsi que des campagnes de protections des sources d’eau de la ville.
Enfin, les manifestants ont annoncé qu’ils n’arrêteraient par là leur mouvement et que cette manifestation était la première d’une campagne permanente qui inclura des mobilisations et des actions légales pour récupérer l’eau en faveur des citoyens.

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