La guerre entre la droite nationaliste hindoue et les communistes indiens continue. Après la victoire du parti du Premier ministre Narendra Modi aux élections régionales dans l’État du Tripura (nord-est), qui avait provoqué la destruction de plusieurs statues de Lénine, des dizaines de milliers d’agriculteurs agitant des drapeaux rouges frappés du marteau et de la faucille ont déferlé sur Bombay, lundi 12 mars. Au terme d’une marche de 180 kilomètres qui aura duré six jours, les paysans ont été “plus de 30 000”, selon le journal DNA, “au moins 50 000”, selon le syndicat paysan marxiste AIKS, à demander au gouvernement régional du Maharashtra de tenir ses promesses en matière d’effacement des dettes bancaires, d’indemnisation pour catastrophe naturelle et d’attribution de titres de propriété” à ceux qui exploitent les terres détenues par l’État.
Une élue locale étiquetée BJP, le parti au pouvoir à New Delhi et Bombay, a dénoncéune manifestation encouragée par les maoïstes des villes”The Hindustan Times rapporte qu’en fin de journéele gouvernement a accepté par écrit la plupart des demandes” formulées, dont l’instauration d’un prix minimal pour les cultures de la région équivalant à 1,5 fois le coût de production”, tandis que les dirigeants de l’AIKS se félicitaient “d’avoir été entendus, même si le combat continue”Pour The Indian Express, la situation est extrêmement difficile dans les campagnes indiennes à cause de la sécheresse” qui dure depuis 2012, mais surtout du traitement réservé aux minorités tribales dont les forêts sont le seul moyen de subsistance”. En ne leur donnant pas de titres de propriété foncière, l’État les empêche de pouvoir emprunter à la banque pour développer leur activité.
Guillaume Delacroix