(Le seul acteur qui peut rendre un gouvernement britannique hystérique, c'est la city. note de rené)
Le Royaume-Uni semble déterminé à poursuivre sa campagne antirusse. Le porte-parole de la Première ministre expliquait que Londres comptait bien associer plusieurs autres pays à ce durcissement de ton. Une possibilité réelle d'après lui, puisque ces derniers n'agiraient, selon ses propres mots, «pas seulement par solidarité, mais aussi parce qu'ils ont reconnu la menace».
Seconde Guerre froide: May n’écarte pas des «ripostes militaires» contre Moscou
La Première ministre britannique a définitivement une dent contre Moscou. Après avoir convaincu ses alliés de se joindre à sa campagne d’expulsion de diplomates, Theresa May a assuré que Londres utiliserait «tous les moyens à [sa] disposition» pour lutter contre la Russie, quitte à déclencher une nouvelle Guerre froide, voire pire.
Jusqu'où Theresa May poussera-t-elle l'affaire Skripal? 26 pays occidentaux viennent de déclarer persona non grata près de 150 diplomates russes, mais la Première ministre britannique a d'ores et déjà annoncé son intention d'aller plus loin. Attaquant la Russie de manière à peine voilée, elle déclarait le 27 mars:
«Tant que nous défendrons nos intérêts et que nous affirmerons nos valeurs, il y aura ceux qui chercheront à nous déstabiliser et à nous attaquer. Mais ces personnes ne devraient avoir aucun doute quant au fait que nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour les vaincre.»
Le porte-parole de Theresa May s'est par la suite chargé de clarifier que la Russie était bel et bien visée. Dans des propos recueillis par Reuters, il assurait que le Royaume-Uni travaillait «avec ses partenaires internationaux sur une réponse à long terme au problème posé par la Russie».
Dans la foulée, le gouvernement britannique annonçait qu'un rapport sur les capacités pour la sécurité nationale serait publié le lendemain pour faire face à la fois au terrorisme islamiste et au «comportement inacceptable et dangereux de la Russie», placés au même rang de menaces pour le pays.
Cette nouvelle doctrine de fusion assurera que nous faisions meilleur usage de toutes nos capacités pour assurer la défense de notre sécurité intérieure: depuis les leviers économiques jusqu'aux ripostes militaires, en passant par notre influence diplomatique et culturelle.»
Le Royaume-Uni semble déterminé à poursuivre sa campagne antirusse. Le porte-parole de la Première ministre expliquait que Londres comptait bien associer plusieurs autres pays à ce durcissement de ton. Une possibilité réelle d'après lui, puisque ces derniers n'agiraient, selon ses propres mots, «pas seulement par solidarité, mais aussi parce qu'ils ont reconnu la menace».
Sébastien Cochard, ancien diplomate et conseiller au Parlement européen, apparenté FN, ne partage pas cet avis et estimait au contraire que:
«Il s'agit visiblement de faire preuve de solidarité avec le Royaume-Uni —solidarité entre guillemets puisqu'on ne peut pas dire que le Royaume-Uni ait été attaqué. On ne sait pas si c'est un gouvernement étranger qui a commandité cette attaque.»
Au sein de l'appareil diplomatique russe, le comportement agressif et belliqueux de la Première ministre britannique suscite différents types de réactions. D'une part, ceux qui considèrent que non seulement Londres s'enfonce, mais qu'elle entraîne avec elle l'ensemble des pays du «bloc occidental», à l'image de l'ambassade de Russie à Londres qui observait qu'il serait difficile de convaincre au-delà des alliances traditionnelles du Royaume-Uni sans apporter la preuve des accusations portées contre Moscou.
«C'est l'opinion de près de 160 pays qui n'appartiennent pas au bloc occidental. Il est évident que personne, dans un monde plus large [que le seul Occident], ne croirait les Britanniques sur parole», déclarait l'attaché de presse de l'ambassade de Russie à Londres.
D'autre part, un nombre croissant de diplomates s'inquiète de la véhémence des propos de Theresa May, car cela participe à la détérioration des liens entre Moscou et les capitales occidentales, minée par les accusations d'ingérence —toujours non prouvées- dans plusieurs élections et pourrait aboutir à terme à une seconde Guerre froide, voire à une guerre réelle par «somnambulisme».
«L'Ouest doit comprendre que la campagne antirusse n'a aucun avenir […] Si cela continue, nous serons entraînés dans une situation de Guerre froide», déclarait Grigory Logvinov, l'ambassadeur russe en poste à Canberra.
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