Alors que la nouvelle trêve de Pâques est entrée en vigueur cette nuit (30 mars) à 00 h 01, la situation ne se calme pas pour autant sur la ligne de front du Donbass.
On aurait pu s’attendre à ce que comme d’habitude, l’armée ukrainienne se calme un tant soit peu après l’entrée en vigueur d’un nouveau cessez-le-feu, mais la brutalité de l’escalade récente ne semble pas pouvoir être arrêtée, même avec une nouvelle trêve.
Après 48 heures marquées par 25 violations du cessez-le-feu, l’armée ukrainienne a commis hier six nouvelles violations de la trêve du 29 mars au 30 mars à 6 h 00 GMT, lors desquelles elle a tiré sept obus d’artillerie de 122 mm, 14 obus de mortier de 120 mm, quatre obus de mortier de 82 mm, et a utilisé de nombreuses autres armes allant du véhicule de combat d’infanterie, au lance-roquettes, pour un total de 106 munitions tirées durant la journée. Ces bombardements ont endommagé un appartement à Dokoutchayevsk.
Et alors que l’on pouvait espérer une accalmie relative sur le front après la mise en place de la trêve de Pâques, il n’en fut rien. La nouvelle trêve n’a tenu que 9 h 30…
Dès 9 h 35 les soldats ukrainiens ont ouvert le feu contre le village de Kominternovo avec des mortiers de 120 mm, des véhicules de combat d'infanterie BMP-1, et des lance-grenades automatiques, ainsi que des armes légères.
À 10 h 05, l’armée ukrainienne ouvre de nouveau le feu contre le village de Kominternovo ainsi que contre celui de Leninskoye (situé à côté), avec des lance-grenades automatiques et des armes légères. Ils reprendront les tirs contre le village dès 11 h 45 avec les mêmes armes.
Après quelques heures de calme, l’armée ukrainienne reprend à 14 h 55 les tirs contre le village de Leninskoye avec des armes légères.
Puis à 15 h 30, les soldats ukrainiens changent de cible et tirent sur la localité de Staromikhaïlovka avec des mortiers de 82 mm.
Après une nouvelle pause de presque deux heures, les tirs reprennent, et à 17 h 25, l’armée ukrainienne tire sur Jeleznaya Balka avec des véhicules de combat d'infanterie, ainsi qu'avec des armes légères.
À 17 h 40, changeant une nouvelle fois de secteur, les soldats ukrainiens ont ouvert le feu sur Sakhanka avec des armes légères, ainsi que des fusils de snipers. Les tirs ont repris à 19 h 15 sur la même localité, avec les mêmes armes.
À 19 h 30, heure locale, nous en sommes donc déjà à huit violations du nouveau cessez-le-feu, et la nuit vient de tomber. Il faut donc s’attendre à ce que ces tirs se poursuivent encore ce soir et durant le week-end.
Une crainte exprimée hier par Édouard Bassourine, le commandant en second du commandement opérationnel de l’armée de la République Populaire de Donetsk (RPD), qui a déclaré avoir reçu des informations selon lesquels le commandement ukrainien a ordonné à ses unités d’augmenter encore les bombardements contre les positions de l’armée de la RPD pendant la nouvelle trêve.
De telles craintes ont aussi été exprimées par Alexandre Zakhartchenko lors d’une conférence de pressequi s’est tenue hier. À la question d’un journaliste qui demandait s’il avait bon espoir que cette nouvelle trêve allait marcher, le chef de l’État n’a guère semblé optimiste.
« L'espoir est toujours le dernier à mourir..... Cependant, la situation actuelle sur la ligne de front est en train de le tuer. Hier, littéralement, il y a eu la plus forte escalade dans le sud. Les bombardements de nos positions et de nos localités ont été enregistrés. L'Ukraine est dans une certaine hystérie. En même temps, j'espère que la trêve sera toujours respectée, puisque Pâques est un jour saint. Dans les tranchées ukrainiennes, après tout, il y a les mêmes personnes orthodoxes. Le respect de cette trêve signifie le respect de la foi et des croyants, » a-t-il déclaré.
Un autre journaliste lui a demandé à quoi était lié cette nouvelle escalade de la part de Kiev, et Alexandre Zakhartchenko a souligné la gravité de la situation tout en la replaçant dans le contexte de ce qui se passe en Ukraine.
Un autre journaliste lui a demandé à quoi était lié cette nouvelle escalade de la part de Kiev, et Alexandre Zakhartchenko a souligné la gravité de la situation tout en la replaçant dans le contexte de ce qui se passe en Ukraine.
« La situation en Ukraine elle-même a des répercussions - il s'agit des affaires contre Savtchenko et Rouban, ainsi que du début de la campagne électorale. L'attention du peuple ukrainien doit être détournée autant que possible des processus qui se déroulent à l'intérieur du pays. Le déclenchement d'hostilités actives dans le Donbass constitue la plus grande distraction de l'attention du peuple ukrainien.
Le deuxième facteur est que le format de la soi-disant opération anti-terroriste, la subordination à la structure de commandement militaire étant changé, cela a provoqué une lutte entre les services secrets et les forces armées ukrainiennes. Ils s'accusent mutuellement d'échec des accords et des trêves.
Le troisième point est qu'il existe toujours des dissensions entre l'armée ukrainienne et les bataillons de volontaires. N'importe qui peut tirer où il veut et quand il veut. C'est ce qui est le plus effrayant, car une guerre majeure peut éclater à tout moment à cause d'un bombardement mineur, » a conclu le chef de l’État.
Le deuxième facteur est que le format de la soi-disant opération anti-terroriste, la subordination à la structure de commandement militaire étant changé, cela a provoqué une lutte entre les services secrets et les forces armées ukrainiennes. Ils s'accusent mutuellement d'échec des accords et des trêves.
Le troisième point est qu'il existe toujours des dissensions entre l'armée ukrainienne et les bataillons de volontaires. N'importe qui peut tirer où il veut et quand il veut. C'est ce qui est le plus effrayant, car une guerre majeure peut éclater à tout moment à cause d'un bombardement mineur, » a conclu le chef de l’État.
Sur fond d’hystérie russophobe croissante à l’Ouest, la situation dans le Donbass ne semble plus pouvoir être calmée, et pourrait déraper à tout moment, à moins que l’OSCE et les garants occidentaux des accords de Minsk ne fassent pression sur Kiev afin qu’elle calme le jeu.
Christelle Néant
Erratum : J’ai écrit dans l’article d’hier que la nouvelle trêve commencerait le 1er avril, et il s’agissait d’une erreur. Cette date était la première annoncée par les autorités de la RPD, il y a environ deux semaines en arrière, mais la date a finalement été avancée au 30 mars et je n’avais pas vu passer cette information. La date a été corrigée avec un signalement d’erreur sur l’article lui-même, mais je tenais à en refaire un sur celui-ci pour être sûr que toutes les plateformes relayant mes articles aient l’erratum, ainsi que mes excuses pour cette erreur.
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