Réalité augmentée : des lunettes à reconnaissance faciale à l'étude pour la police chinoise
Source: AFP
Un officier de police équipé des lunettes à reconnaissance faciale à Zhengzhou, en Chine, février 2018
Une nouvelle paire de lunettes connectées est actuellement à l'étude dans la police chinoise. Des craintes se sont fait entendre depuis l'étranger quant à des utilisations politiques potentielles de cet outil biométrique.
Dans la ville de Zhengzhou, entre Pékin et Shanghai, les autorités chinoises se félicitent d'avoir interpellé 33 personnes grâce à des lunettes équipées d'une technologie de reconnaissance faciale, selon The Paper et Le Quotidien du peuple, deux journaux de l'Etat chinois. Ce premier test policier grandeur nature s'est déroulé dans la gare de Zhengzhou, gigantesque carrefour ferroviaire au cœur du pays. Selon le journal français Libération, le fait que la Chine réalise ces tests au début du mois de février n'est pas un hasard : le pays s'apprête à fêter le Nouvel An lunaire, le 16 février, générant d'immenses flux de population.Les autorités affirment que grâce à ce nouvel outil, elles pourront analyser les visages de 120 000 voyageurs par jour dans la gare de l'est de Zhengzhou, «grâce à la présence d’agents équipés de ces lunettes postés aux quatre entrées».
10 000 personnes recherchées dans la base de données de la police locale
Selon les journaux d'Etat, sept personnes recherchées pour diverses affaires criminelles (du délit de fuite au trafic d’êtres humains) ont été arrêtées ces derniers jours et 26 autres ont été interpellées en possession de faux documents d'identité. Ces personnes figuraient toutes dans la base de données de la police locale, qui contient l'identité de 10 000 personnes.Ce dispositif de surveillance fait craindre à l'étranger un accroissement de la répression des dissidents politiques opposés au gouvernement chinois. Interrogé par le Wall Street Journal, William Nee, chercheur à Amnesty International, a ainsi estimé que ces lunettes permettraient de suivre à la trace des opposants ou des minorités ethniques.
Selon Libération, le Parti communiste chinois met actuellement sur pied une base de données regroupant des informations biométriques sur toute la population (échantillons de voix, ADN, groupe sanguin, photo de l’iris, empreintes digitales).
L’objectif affiché de cette mesure serait d’identifier n’importe lequel des 1,4 milliard de citoyens chinois en seulement quelques secondes.
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