Grèce, l’enquête Novartis vire au scandale politico-financier !
Encore une affaire de corruption qui implique un des géants de Big Pharma, des politiciens corrompus mais également des milliers de médecins grecs. Cette affaire est d’autant plus scandaleuse que la Grèce est en faillite mais il y aura toujours de l’argent pour ses dons criminels et financiers. Cette nouvelle affaire donne une idée précise sur les personnes qui dirigent réellement le monde.
L’affaire des pots-de-vin présumés versés en Grèce par Novartis a tourné au scandale politique, avec l’implication présumée de dix ténors des précédents gouvernements.L’affaire des pots-de-vin présumés versés en Grèce par le géant pharmaceutique suisse Novartis a tourné mardi au scandale politique, avec l’implication présumée de dix ténors des précédents gouvernements, dont la plupart ont dénoncé une machination du pouvoir.La liste inclut au total deux ex-Premiers ministres et huit ex-ministres, notamment de la Santé, soit une bonne partie du gotha de l’opposition au Premier ministre de gauche, Alexis Tsipras.Y figurent notamment l’ex-Premier ministre conservateur (Nouvelle Démocratie, ND) Antonis Samaras, l’actuel gouverneur de la Banque centrale Yannis Stournaras, l’actuel commissaire européen aux Migrations, le conservateur Dimitris Avramopoulos, le poids lourd socialiste Evangelos Venizelos, et le numéro deux de ND, Adonis Georgiadis.A l’issue d’une enquête du parquet anticorruption ouverte en 2016 contre Novartis pour des faits qui remonteraient à la période 2006-2015, la partie du dossier concernant ces responsables a été transmise mardi au Parlement, seul habilité à enquêter sur d’ex-membres du gouvernement.Le Parlement devra examiner s’ils ont fauté en permettant à Novartis de gonfler ses tarifs en Grèce, ce dont le groupe est soupçonné.L’enquête a jusque-là conduit à estimer à quelque 23 milliards d’euros les dommages infligés à l’Etat grec, selon une source judiciaire.Selon la même source, les témoignages recueillis par les magistrats font état d’un total de 50 millions d’euros de pots-de-vin versés à des responsables politiques, dont 40 millions versés à trois d’entre eux pour des commandes de vaccins en 2008, sous le gouvernement conservateur de Costas Caramanlis.
« Bullying politique »Parmi les têtes d’affiche citées, M. Samaras a dénoncé une « nouvelle diffamation de M. Tsipras », qui lui avait succédé au pouvoir il y a trois ans, assurant que ses accusateurs « devront en répondre devant la justice ».Affirmant n’avoir eu aucune compétence en matière de politique du médicament, M. Avramopoulos a démenti toute implication, tout comme M. Stournaras. Ce dernier a en sus dénoncé, en employant le mot anglais, un « bullying » (harcèlement) à son encontre de la part du gouvernement de gauche.La thèse d’une machination politique a aussi été avancée par M. Venizelos, allié gouvernemental socialiste de M. Samaras avant l’arrivée au pouvoir de Syriza, le parti de M. Tsipras.« L’enquête montrera s’il y a implication ou pas », a rétorqué le ministre de la Justice, Stavros Kontonis, déniant toute « intervention politique », sur la chaîne publique Ert1. L’affaire « est d’une énorme ampleur », a-t-il ajouté.Il avait estimé en avril que Novartis avait probablement soudoyé « des milliers » de médecins et fonctionnaires, une affaire d’autant plus sensible que la santé publique a été frappée de plein fouet en Grèce par neuf ans d’austérité.Le parquet anticorruption a aussi lancé des poursuites contre l’ancien vice-président de Novartis Grèce, Constantin Frouzis, selon une source judiciaire, et poursuit l’enquête dans son volet non politique.M. Frouzis a affirmé dans un communiqué n’avoir jamais participé à une quelconque « activité illégale » durant son mandat, de 2007 à 2015, ou avoir eu connaissance d’une telle activité.« Je suis certain que l’accusation contre moi tombera », a-t-il ajouté.Novartis Grèce a indiqué lundi « continuer à coopérer » avec les autorités, sans plus de commentaires.Le groupe a fait l’objet fin 2016 d’une amende de 390 millions de dollars (314,5 millions d’euros) aux Etats-Unis, pour avoir incité des chaînes de pharmacie à recommander ses médicaments plutôt que d’autres aux patients.En mars 2017, Novartis a également payé 25 millions de dollars (20,2 millions d’euros) dans le […]
Bilan [Suisse] / AFP / Euronews
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