mardi 13 février 2018

Cisjordanie: rare dissonance entre Israël et Washington

Agence France-Presse et Laurent Lozano - Agence France-Presse via Le Devoir



Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a déclaré lundi qu’il discutait depuis « quelque temps » avec le gouvernement Trump d’annexion des colonies de Cisjordanie occupée, ce que la Maison-Blanche a réfuté dans une rare dissonance.
Une annexion des implantations civiles israéliennes dans les territoires palestiniens occupés compliquerait encore davantage la recherche de la paix et la solution à deux États, c’est-à-dire la création d’un État palestinien coexistant avec Israël.
Cette solution, avec laquelle M. Nétanyahou a pris ses distances après l’avoir endossée, reste la référence d’une grande partie de la communauté internationale. 
« Au sujet de l’application de la souveraineté israélienne [aux colonies], je peux vous dire que ça fait quelque temps que j’en parle avec les Américains », a affirmé lundi M. Nétanyahou devant les députés de son parti, le Likoud, selon des propos rapportés par un porte-parole.
Appliquer la souveraineté aux colonies est considéré comme revenant à une annexion. 
Plusieurs commentateurs israéliens ont vu dans les déclarations attribuées à M. Nétanyahou la première expression de soutien de sa part, et même de la part de n’importe quel chef de gouvernement israélien, à une annexion sous quelque forme que ce soit.
Washington dément
Un peu plus tard, un responsable israélien a tenu à nuancer les propos du premier ministre. M. Nétanyahou « n’a pas présenté de propositions spécifiques pour l’annexion et, de toute façon, les Américains ne sont pas d’accord avec ces propositions », a assuré ce responsable sous le couvert de l’anonymat.

« Israël a tenu les États-Unis informés des différents projets soulevés [au Parlement] » et ces derniers « ont dit clairement qu’ils oeuvraient à faire avancer le plan de paix du président Trump », a-t-il poursuivi. 
Josh Raffel, porte-parole de la Maison-Blanche, a effectivement nié l’existence de discussions avec Israël à ce sujet. 
« Les États-Unis et Israël n’ont jamais discuté d’une telle proposition et le président reste focalisé sur son initiative de paix israélo-palestinienne. » 
Les paroles attribuées à M. Nétanyahou ont immédiatement suscité l’indignation des Palestiniens.
Le numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a noté qu’en l’espace de trois mois, le gouvernement Trump avait reconnu Jérusalem comme la capitale d’Israël, suspendu des dizaines de millions de dollars d’aide à l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens et qu’à présent elle encourageait « le vol organisé de terres en acceptant l’annexion ».
Abbas catégorique
Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a lui averti que de telles mesures ne pouvaient que « conduire à plus de tensions et d’instabilité ».
« Elles élimineront tous les efforts de la communauté internationale visant à sauver le processus politique », a-t-il ajouté.
La colonisation est illégale au regard du droit international. La communauté internationale considère également comme illégale l’annexion de Jérusalem-Est, dont Israël s’est emparé en 1967.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a redit lundi, à l’occasion d’entretiens avec le président russe, Vladimir Poutine, refuser « toute coopération avec les États-Unis comme médiateur ».
Il a cependant paru infléchir légèrement le ton employé récemment, en acceptant qu’en « cas de rencontre internationale », les États-Unis fassent partie des médiateurs sans être les seuls dans ce rôle. 
M. Poutine a dit sa volonté de « mettre en place des approches communes », et annoncé qu’il venait de s’entretenir avec le président Donald Trump. Leur dernier entretien téléphonique remontait à la mi-décembre.
(Le grand Israël nécessite l'expulsion des palestiniens de leur terre. Pour l'instant, Israël pratique une politique de grignotage, mais, l'histoire de la haganah dont les membres ont massacré des villages palestiniens pour semer la terreur au début de la création d'Israël peut nous suggérer si, il n'y a plus de pays arabes pour les soutenir, un recours à une solution finale, la déportation de la majorité de la population palestinienne. note de rené)

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