L’escalade monte d’un cran dans le Donbass – L’armée ukrainienne tire à coup de lance-roquettes multiples Grad et Ouragan sur Donetsk
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La nuit dernière fut marquée par un retour massif des lance-roquettes multiples, que l’armée ukrainienne a utilisés pour viser directement les zones proches du centre-ville de Donetsk.
Hier soir, des tirs ont commencé à frapper la zone proche de la gare ferroviaire de Donetsk, touchant entre autre des immeubles et des magasins. Puis une énorme explosion s’est faite entendre à l’Est du centre-ville, avec un flash lumineux visible depuis ce dernier, et une onde de choc qui a fait trembler tous les logements de la ville.
Quelques minutes après cette explosion les informations commencent à tomber et annoncent un tir de lance-roquettes multiples Ouragan (220 mm) sur le rond-point qui se trouve la sortie Est de Donetsk.
Un endroit très fréquenté, où se trouvent de nombreux magasins. Le magasin Kamouflage, est totalement rasé par l’explosion. Il n’en reste rien. Les magasins qui se trouvaient de l’autre côté du rond point sont totalement dévastés aussi. Une rue plus loin une maison a été totalement détruite, ainsi qu’une voiture avec ses occupants. Un vrai carnage.
Si au départ le tir de roquettes d’un tel calibre semblait improbable, les dégâts aux alentours et la taille du cratère laissé par l’impact dans l’asphalte ne laissent plus de doute. Bien trop gros pour une simple roquette de Grad.
Vidéo prise le soir même par mon collègue Vittorio :
Le jardin botanique, qui se trouve non loin, a lui aussi été endommagé, et les employés du jardin font tout leur possible maintenant pour sauver les plantes tropicales qui se trouvaient dans la serre.
En nous rendant sur place en plein jour, puis par après dans différents endroits du district de Kievskyi au Nord de Donetsk, qui ont été frappés justement par des roquettes de Grad, nous pouvons voir la différence :
Ce quartier semble être devenu la cible quotidienne de l’armée ukrainienne, obligeant le ministère des Situations d’urgence à poursuivre l’évacuation de la population pendant la soirée.
L’OSCE, venue constater les dégâts à Kievskyi, a vu ses observateurs pris à partie par la population excédée. Une femme, qui parle anglais interpelle l’un des observateurs, qui accepte de discuter et de se laisser filmer.
L’homme se réfugie derrière le mandat de la mission de l’OSCE, et essaye, comme M. Hug de mettre dos à dos les deux parties du conflit comme si elles étaient responsables à part égales dans la dégradation de la situation.
Mais il ne peut cacher sa frustration face à cette situation ubuesque, où sa mission d’observateur se borne à rapporter les dégâts et les victimes sans rien pouvoir faire pour arrêter le carnage.
Au total, pendant les dernières 24 h, l’armée ukrainienne a tiré à 3481 reprises sur la République Populaire de Donetsk (y compris 1 268 fois entre 18 h et 2 h du matin), dont 196 fois avec des lance-roquettes multiples Grad et Ouragan. Ces tirs ont frappé 28 localités de la république, endommagé plus de 45 habitations, deux écoles du district de Kievksyi et fait au moins deux morts et 17 blessés à Donetsk.
Ces tirs ont aussi endommagé des gazoducs à Donetsk et Makeyevka, privant près de 1 200 personnes de gaz. Les équipes de Donbassgaz sont arrivées rapidement sur les lieux pour circonscrire les dégâts et les travaux de réparation ont commencé au plus vite.
Ces bombardements ont porté le total des tirs hebdomadaires de l’armée ukrainienne sur la RPD à 14 556 fois, et le nombre de victimes civiles à six morts et 34 blessés.
Mais tirer sur les civils ne semble pas suffire à l’armée ukrainienne, qui a aussi bombardé à deux reprises des postes d’observation du Centre Conjoint de Contrôle et de Coordination du cessez-le-feu (CCCC) occupés par des officiers russes, à Yasinovataya et Bezymennoye. Il semble que l’armée ukrainienne ne veut pas de témoins lorsqu’elle commet ses crimes de guerre.
Il semble donc désormais que plus rien ne peut empêcher l’escalade de la situation de se poursuivre, et la question n’est plus de savoir si, mais quand les accords de Minsk seront officiellement enterrés.
Christelle Néant
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