mardi 3 mai 2016

Le parlement finlandais débat d’une sortie de l’euro

Le 28 avril, les députés finlandais ont discuté d’une sortie de l’euro, un débat déclenché par une pétition signée par 53 000 citoyens.
Ce débat initié par une pétition, procédure peu usitée, illustre le mécontentement croissant de la population face aux difficultés économiques rencontrées par le pays, frappé par un fort taux de chômage et une politique gouvernementale d’austérité.
L’initiative populaire réclame également un référendum sur l’appartenance à l’euro, mais une telle consultation ne peut avoir lieu que si la Diète donne son accord, ce qui paraît très improbable. La pétition va être présentée à une commission parlementaire et devra passer plusieurs étapes avant un vote de l’assemblée en séance plénière.
Indépendance de la politique monétaire
La pétition a été lancée par l’eurodéputé Paavo Väyrynen, huit fois ministre, qui agit en franc-tireur dans cette affaire. Aucun parti finlandais ne propose en effet de renoncer à la monnaie unique européenne, mais les députés eurosceptiques déplorent le manque d’indépendance de la politique monétaire et estiment que la Finlande aurait dû organiser un référendum avant d’adopter l’euro en 1998. C’est ce qu’on fait la Suède et le Danemark, qui ont voté contre l’euro quelques années plus tard.
« L’euro est très bon marché pour l’Allemagne et trop cher pour le reste de l’Europe, il ne remplit pas les critères d’une union monétaire optimale », a déclaré Simon Elo, député du parti eurosceptique des Vrais Finlandais.
L’économie finlandaise a crû de 0,5% l’an dernier après trois années de contraction. Cette stagnation s’explique par de nombreux problèmes, dont un coût du travail élevé, le déclin du groupe de téléphonie Nokia et la récession en Russie.
Avant 1992, la Finlande avait plusieurs fois dévalué sa monnaie, le mark finlandais, pour améliorer sa compétitivité à l’exportation, un outil qu’il ne peut plus utiliser avec l’euro.
Echec de la dévaluation interne
Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2015, le gouvernement de droite, pro-austérité, essaie d’appliquer les recettes de la dévaluation interne (rigueur salariale et budgétaire), sans grand succès jusqu’ici.
Le gouvernement d’Helsinki reste officiellement attaché à l’euro et le ministre des Finances, Alexander Stubb, a déclaré au Parlement qu’une sortie de l’euro aurait plus de conséquences négatives que d’avantages.
Dans un sondage publié en décembre, 54% des Finlandais disaient souhaiter le maintien du pays au sein de la zone euro, contre 31% qui préconisaient d’en sortir.


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