mardi 2 février 2016

La chute du baril de pétrole menace les banques canadiennes




AFP
Lundi, 1 février 2016 15:23 via Le journal de Montréal 
MISE à JOUR Lundi, 1 février 2016 15:27

Montréal - La dégringolade des cours du pétrole, à des niveaux inédits depuis 2002, «pourrait affaiblir» les banques canadiennes qui ont consenti 42 milliards de dollars canadiens de prêts au secteur des hydrocarbures, avertit lundi la banque Nomura.
À 31,62 dollars américains lundi à la clôture à New York pour le baril de référence (WTI), les prix du brut «se situent probablement sous le seuil de rentabilité de plusieurs producteurs», observe la banque japonaise dans une note.
«Il y a une inquiétude croissante que cette situation puisse affaiblir les banques canadiennes», dont les prêts directs aux groupes pétroliers et gaziers sont évalués à 42 milliards $, soit 6% des prêts commerciaux, souligne l’auteur de l’étude, Charles St-Arnaud, économiste chez Nomura.
En prenant en compte les secteurs dépendant directement de l’industrie pétrolière, l’exposition des grandes banques canadiennes s’élève à 123 milliards $, soit 17% des prêts commerciaux.
«Actuellement, il n’y a pas de menace imminente, mais si les prix des matières premières devaient continuer à être bas, cela entraînerait une plus grande exposition et une hausse des créances dépréciées», relève M. St-Arnaud.

Cet analyste juge que «la situation requiert une surveillance permanente, car des pertes importantes des banques pourraient avoir un effet très négatif sur l’économie (canadienne)», qui tourne déjà au ralenti depuis 18 mois et la chute des cours du brut.
Le secteur énergétique (environ 10% du PIB) a en effet lourdement pesé sur l’économie canadienne ces derniers mois, entraînant même une récession au cours du premier semestre 2015. La province d’Alberta, cœur de l’industrie pétrolière du pays, a notamment perdu près de 20 000 emplois en 2015.
Cinquième producteur mondial d’hydrocarbures, le Canada devrait toutefois presque doubler sa production d’or noir d’ici 2040, selon une étude de l’Office national de l’Énergie (ONÉ, une agence fédérale) publiée la semaine dernière.

L’ONÉ mise en outre sur un baril de WTI à 80 dollars en 2020, et à 105 dollars en 2040.

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