Qui peut consommer 12 millions de comprimés de Captagon ? Les djihadistes. Avec autant de comprimés il y a de quoi tenir pendant des mois. Quand les Libanais auront établi les sources du produit, ce serait intéressant d’en connaitre la destination finale. RI

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De lourds actes d’accusations contre Abdel Mohsen ben Walid ben Abdelaziz, ainsi que huit autres complices, ont été émis par la justice libanaise dans le cadre de la saisie de près de deux tonnes de pilules de Captagon à l’aéroport de Beyrouth.
Le juge d’instruction Rabih Houssami, en charge de l’affaire, a établi les actes d’accusation de transport et trafic de drogue, ainsi que d’organisation d’un réseau international visant à planifier et financer ces opérations. Si le magistrat a accordé la libération sous caution de deux complices de nationalité libanaise, le prince saoudien s’est lui vu refuser sa remise en liberté dans l’attente de son procès.
Le 26 octobre dernier, Abdel Mohsen ben Walid ben Abdelaziz ainsi que huit autres complices – dont quatre de nationalité saoudienne – avaient été arrêtés alors qu’ils tentaient d’embarquer avec cette drogue à base d’amphétamine.
Les deux tonnes de captagon (représentant douze millions de comprimés) étaient rangées dans vingt-cinq caisses et six valises au nom de l’émir et arborant l’emblème du royaume wahhabite. La valeur de la marchandise est estimée à 280 millions de dollars.
Selon le juge Houssami, rappelant le récit du trafic avorté du 26 octobre dernier, «24 caisses et huit sacs contenant 1905 kg de pilules de Captagon ont été saisis. Ces derniers portaient le nom de «sa majesté royale le prince Abdel Mohsen ben Walid Al Saoud ».
Interrogé par les autorités compétentes, Yehya Shommary, présent près des conteneurs, a répondu que ces caisses appartenaient au prince présent dans la salle d’attente. En fouillant le sac personnel de Shommary, 5,6 kg de Cocaïne et 116 pilules de Captagon ont été retrouvés.
Ensuite, le prince saoudien Abdel Mohsen ben Walid Al Saoud, Ziyad alHakim, Moubarak elHarithi, Bandar Charari, et Yehya Shommary ont subi des tests qui ont confirmé l’abus de drogue, de stupéfiants et de pilules de Captagon.
Les caméras de surveillance à l’aéroport de Beyrouth ont par ailleurs montré que les deux voitures ayant transporté le prince à son arrivée appartenaient à Ali Fayyad Ismaïl, recherché pour fabrication et trafic de pilules Captagon.
Il s’est avéré ensuite que les cinq Saoudiens avec Marwan Kilani ont loué une chambre d’hôtel à Beyrouth à Four Seasons.
Interrogé sur les matières saisies, le prince a prétendu qu’il n’avait aucun lien avec le trafic de drogues, mais qu’il consommait juste des pilules «Extasy» (ou extase). Selon lui, les caisses et les sacs appartenaient à Shommary qu’il ne connaissait pas assez…
Le jour de son retour à Riyad, le prince saoudien a donné son passeport à Yehya ainsi que ses sacs pour terminer les procédures à l’aéroport. Selon le prince, il a été choqué de voir de nombreux sacs portant son nom. Il a alors immédiatement contacté son père pour l’informer que les drogues ne lui appartenaient pas.
Les aveux des autres détenus étaient contradictoires. Alors que le prince a insisté que sa relation était superficielle avec Shommary, ce dernier a assuré être venu au Liban à la demande de Khaled elHarithi, l’adjoint du prince!
Il a reconnu que Harithi lui a enjoint d’assurer une quantité de drogues pour la transporter en Arabie. Après des recherches, il s’est avéré que Shommary a obtenu du Saoudien Mohammad Khalidi le numéro de téléphone d’Abou Ahmad elKhalifi, qui possède une usine pour la fabrication du Captagon au Liban. Ils se sont mis d’accord pour que le prince se rende chez lui à bord d’un avion privé pour se procurer des pilules.
Ensuite, Shommary s’est rétracté et a prétendu avoir reçu les pilules de Captagon de Harithi, réitérant que les drogues appartenaient au prince exclusivement.
D’après le chef d’accusation émis par le juge d’instruction, les grandes quantités de drogue emballées dans des caisses portant le nom du prince montrent que les auteurs de cette opération étaient persuadés que les caisses ne seraient pas fouillées!
Source : Al-Manar et rédaction