Syrie: l’armée régulière reprend du terrain contre les groupes terroristes
Alors que depuis plus d’un an de combats des pays de la « coalition » américaine en Syrie et en Irak, l’Etat islamique n’a fait que se renforcer, depuis le début des frappes aériennes russes, il recule. Et l’armée syrienne reprend du territoire. Petit état des lieux.
L’intensité de l’activité aérienne russe s’amplifie avec le temps et son efficacité se renforce. Du 30 septembre au 7 octobre,l’aviation russe a touché 112 cibles de l’Etat islamique. La semaine du 23 octobre, 363 cibles ont été détruites, les groupes terroristes sont déstructurés et certains veulent entrer en discussion pour se rendre. D’autres fuient vers la Turquie. Leurs infrastructures sont touchées, leur capacité de ravitaillement en armes et en vivres largement diminuées – malgré les largages effectués par les Etats Unis aux groupes dits « modérés » – et les routes sont surveillées par l’aviation russe. Ce qui oblige les groupes terroristes à déplacer des forces de la zone irakienne vers la Syrie pour compenser les pertes. Comme vous pouvez l’entendre en détail et en russe dans cette vidéo:
Du 23 au 26 octobre, 285 cibles furent détruites lors de 164 vols de combats. Rien que dans les dernières 24 heures, l’aviation russe a effectué 59 sorties et détruit 94 cibles dans les provinces de Hama, Idlib, Latakia, Damask, Alep, Deir ez-Zor.
Les usines de production d’armes, les centres d’entraînements, les centres de commandements, les caches d’armes, les colonnes de véhicules sont pris pour cibles et détruits.
Par exemple, ici, la destruction de bases fortifiées à côté de Latakia:
Ou dans la région de Hama:
Ces actions permettent à l’armée régulière syrienne de reprendre du terrain et de faire reculer au sol les groupes terroristes. Vous trouverez des informations détaillées ici sur le blog de Colonnel Cassad. Après les combats dans les montagnes de Latakia, dans le nord de la province de Hama et dans les alentours de Homs, c’est la bataille d’Alep qui passe au premier plan.
Pendant ce temps, les Etats Unis, comme l’indique le Washington Post hésitent sur la conduite à tenir. Un affrontement direct avec les forces régulières syriennes, et donc la Russie, ne semblent pas faire l’unanimité. Une réelle collaboration est encore impensable puisqu’ils n’ont pas vraiment le même ennemi. Ils pensent envoyer de nouvelles forces d’intervention, mais en petit nombre. Et peut être relancer vers l’Irak. Toujours est-il que l’intervention russe les a fortement déstabilisés. L’on notera avec amusement que la Syrie a été enlevée de la Une du New York Times, où l’on trouve cependant un magnifique article sans queue ni tête laissant entendre que le renforcement des frappes russes provoque les mouvements de populations de masses, ce qui explique l’afflux de migrants en Grèce ces derniers jours. Pas les violences exercées par les groupes terroristes, qui viennent encore de décapiter trois personnes, cette fois-ci dans les ruines de Palmyre. Non, c’est la Russie qui est à la source de cette crise des réfugiés.
Bref, ne sachant pas comment reprendre la main sur le terrain, car n’ayant manifestement pas particulièrement envie de lutter contre des groupes qu’ils pensent pouvoir utiliser à des fins politiques non avouées, les Etats Unis cherchent à discréditer le combat qui est mené par l’aviation russe et l’armée régulière syrienne. D’autant plus que l’Irak laisse de plus en plus entendre qu’elle aimerait également l’intervention de la Russie. L’Irak aurait déjà autorisé l’aviation russe à poursuivre sur son territoire des groupes terroristes qui fuient la Syrie. Ce à quoi les Etats Unis imposent à l’Irak de choisir; soit avec nous, soit nous n’intervenons pas dans la lutte contre l’Etat islamique.
Mais, en fait, peuvent-ils réellement se permettre de ne pas intervenir? On peut en douter. C’est plus un aveu de faiblesse qu’une réelle menace.
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