Faux passeports. Un reporter néerlandais a réussi à obtenir un faux passeport syrien en à peine 40h. Il craint que ce trafic ne permette à des djihadistes de circuler sans encombre au sein de l’espace Schengen.
Ne sont pas réfugiés syriens tous ceux que l’on croit. Le 1er septembre dernier, Fabrice Leggeri, président de Frontex, révélait sur Europe 1 l’existence d’un trafic de faux passeports syriens, qui s’est notamment développé en Turquie. Il y dénonçait des personnes qui « ont évidemment compris qu'il y a un effet d'aubaine puisque les Syriens obtiennent le droit d'asile dans tous les Etats membres de l'Union européenne ».
Un passeport syrien reçu en à peine 40h pour 750 euros
Une enquête menée par un journaliste néerlandais et parue dans le journal Nieuwe Revue est venue confirmer ces propos. Harald Doornbos ainsi pu obtenir un passeport syrien -avec la photo du premier ministre néerlandais Mark Rutte !- pour 750 euros. Un simple appel a suffi, et, 40h plus tard, le journaliste recevait le passeport. « Tout ce que vous avez besoin est un numéro de téléphone de l'un des nombreux faussaires de passeport et de convertir 750 euros. Et dans les 40 heures, vous avez un passeport » explique Harald Doornbos, reporter en Syrie. Il indique avoir choisi la photo de son premier ministre pour montrer que n’importe quelle identité peut être mise sur ces documents falsifiés.
Des passeports potentiellement utilisés par des djihadistes pour circuler dans l’espace Schengen
Les conséquences à tirer de cette enquête sont effrayantes pour le journaliste. Ces faux passeports de qualité peuvent, en effet, être utilisés par des djihadistes pour venir commettre des attentats en Europe. Il décrit ainsi, d’après ses sources, l’un des parcours qu’empruntent les terroristes : « Appartenant à l’organisation Etat islamique ou al-Qaïda, le djihadiste, de la zone nord de la Syrie, se rend à Bodrum en Turquie occidentale. De là, il fait, comme une traversée illégale à la Grèce. En Grèce, il montre son faux passeport syrien aux autorités. Le passeport et le nom sont faux, de sorte que les Grecs ne savent pas s’ils sont aux prises avec un réfugié syrien ou avec un membre de l'Etat islamique ou d’Al-Qaïda. De la Grèce, le voyage se poursuit ensuite à travers Macédoine et la Serbie jusqu’à la Hongrie. Après son arrivée en Hongrie, membre de l’espace Schengen, le djihadiste peut alors voyager sans contrôle avec son faux passeport à travers les autres pays membres de l’espace Schengen ».
(source : Valeurs actuelles)
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