samedi 22 juillet 2023

 (Quand, j'ai lu le titre cela m'a fait rire, parce qu'un jour, ils ont dit "plus jamais ça" et que finalement scholz cache mieux son jeu que macron. Ah, oui, je me souviens également que l'on disait que l'homme devenait meilleur, alors je me demande bien ce qu'il s'est passé parce que la régression dans le style retour vers le cerveau reptilien est stratosphérique. note de rené)


Le gouvernement allemand intensifie la militarisation des écoles et le recrutement des jeunes

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par Clemens Huber

Un élément central du retour du militarisme allemand est l’orientation complète de la société vers la guerre, y compris à l’intérieur du pays. Comme le World Socialist Web Site l’a récemment commenté : la nouvelle stratégie de sécurité nationale de l’Allemagne est «un plan pour la guerre à l’extérieur et l’instauration d’un État policier à l’intérieur». Tous les «domaines de la vie économique et sociale» doivent être «subordonnés à la notion de «sécurité» et déclarés de fait importants pour la guerre».

Ce phénomène touche de plus en plus les jeunes et même les enfants. Dans le contexte de l’escalade de la guerre de l’OTAN contre la Russie et de l’offensive de réarmement en cours, les écoles sont de plus en plus militarisées. Dans le même temps, on discute et prépare la réintroduction du service militaire obligatoire. Le gouvernement poursuit l’objectif déclaré d’élargir massivement la Bundeswehr (armée allemande) et de recruter du ‘sang neuf’ parmi les jeunes, c’est-à-dire la chair à canon nécessaire à la politique belliciste de l’Allemagne.

Selon un article du quotidien Frankfurter Rundschau s’appuyant sur des informations du ministère de la Défense, un total de 119 conférences ou événements organisés par des conseillers d’orientation professionnelle sont prévus à cette fin dans les écoles allemandes rien que jusqu’en septembre 2023. Des écoles polyvalentes aux collèges, en passant par les lycées, «tout est prévu», et «la Bundeswehr est également présente» dans les établissements d’enseignement professionnel. Au total, plusieurs centaines de présentations ont déjà eu lieu cette année : 350 au cours des trois premiers mois de l’année et 196 entre avril et juin.

La militarisation des écoles est conforme à la politique officielle du gouvernement. S’adressant aux journaux du Groupe de presse bavarois, Eva Högl (social-démocrate, SPD), commissaire du Bundestag (parlement) pour les Forces armées, a déclaré à la mi-juin : «Je serais ravie que la communauté enseignante dise : «c’est un élément important dans le cadre de l’Éducation que de s’occuper également des forces armées»».

L’armée recrute déjà plus de 1500 jeunes par an. Selon les données de la Bundeswehr, elle a engagé 1773 soldats mineurs rien que l’année dernière. Cela correspond à près de 10 pour cent du total des 18 776 nouvelles recrues. Mais du point de vue du gouvernement et de la direction de l’armée, cela ne doit pas s’arrêter là. Afin de stimuler le recrutement dans l’armée, Högl plaide en faveur de l’introduction d’un conseil de révision général pour servir dans la Bundeswehr.

Dans une interview accordée à T-Online le 4 juin, elle a déclaré : «On pourrait comme en Suède inviter toute une tranche d’âge de jeunes au conseil de révision pour la Bundeswehr. Pour ensuite, s’ils sont déclarés aptes, les laisser ensuite décider eux-mêmes s’ils veulent s’engager ou non. Et ce conseil de révision devrait s’adresser à tous les sexes».

L’utilisation de la Suède comme modèle pour l’Allemagne montre clairement ce que la classe dirigeante prévoit. La Suède a réintroduit la conscription en 2017, après l’avoir abolie en 2010 et le pays – selon le ministre suédois de la Défense de l’époque, Peter Hultquist – a ensuite eu des problèmes pour «remplir les unités militaires sur une base volontaire».

Le World Socialist Web Site avait fait ce commentaire à l’époque : «Les travailleurs et les jeunes de toute l’Europe devraient considérer cette annonce soutenue par tous les partis en Suède, y compris le Parti de gauche suédois, comme un avertissement. Après deux guerres mondiales dévastatrices au XXe siècle, même la classe dirigeante d’une Suède prétendument pacifique recrute à nouveau de la chair à canon pour une nouvelle grande guerre».

C’est précisément de cela qu’il s’agit. Dans l’interview, Högl explique qu’il ne serait pas utile d’«annuler la suspension de la conscription en Allemagne». La seule raison qu’elle en donne est cependant qu’on n’a pour cela «pas assez de formateurs et pas assez d’infrastructures». C’est tout à fait clair. Un éventuel rétablissement de la conscription nécessite avant tout une plus grande préparation. Il en résulte que la Bundeswehr en tous cas, doit dès à présent jouer un rôle plus central dans la vie sociale.

Högl laisse alors libre cours à son rêve d’une société militarisée : «Mais plus de visibilité auprès de la population signifie aussi plus de rencontres. Cela passe par des cérémonies de prestation de serment dans des lieux publics, des cérémonies de départ ou de retour d’unités en mission à l’étranger. Un signe de reconnaissance serait également d’inviter la Bundeswehr à l’occasion de célébrations telles que les fêtes sociétés de tir, les foires régionales et des choses similaires».

Ce genre d’hommage ouvert à l’armée était courant sous l’Empire allemand [1871-1918] et sous le régime nazi. Aujourd’hui, il revient en force. L’appel à la militarisation de la société et à réintroduire la conscription – que seule l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti d’extrême droite, évoque officiellement dans son programme – traverse tous les partis de l’establishment.

Récemment, lors de la «Journée de la Bundeswehr» à Bückeburg, en Basse-Saxe, le ministre de la Défense Boris Pistorius (SPD) s’est plaint que le rétablissement du service militaire obligatoire n’aiderait pas à recruter suffisamment de jeunes assez rapidement. Cela mobiliserait trop «d’énergie, de temps et d’argent». Au lieu de quoi il a suggéré que «les jeunes hommes et les jeunes femmes pourraient participer à la vie quotidienne des troupes pendant un certain temps. Ce serait presque comme un stage, et apprendre à connaître les procédures et les différents domaines». De cette manière, on pourrait «susciter l’intérêt des jeunes à s’engager».

Certaines forces au sein du Parti de gauche appellent ouvertement au rétablissement de la conscription. L’année dernière, le Premier ministre du Land de Thuringe, Bodo Ramelow, a propagé la «proposition d’une Bundeswehr en tant qu’armée de défense territoriale, en tant qu’armée parlementaire et intégrée à l’ensemble de la population par le biais de la conscription». Il s’est dit «profondément convaincu qu’une année sociale [de service] serait bénéfique pour tous les citoyens de notre pays».

Le Sozialistische Gleichheitspartei (Parti socialiste pour l’égalité, SGP) et son organisation des jeunes (l’International des jeunes et des étudiants pour l’égalité – IYSSE) ont déclaré la guerre au retour du militarisme allemand et à tous les partis favorables à la guerre. Nous rejetons la réintroduction de la conscription et la militarisation des écoles et des universités, ainsi que le réarmement massif, l’offensive guerrière de l’OTAN visant la Russie et les missions de la Bundeswehr à l’étranger.

L’opposition des élèves, des étudiants et des jeunes travailleurs à la guerre et au militarisme est énorme. Si la classe dirigeante pense qu’elle peut à nouveau, après les crimes commis lors des deux guerres mondiales, utiliser des millions de jeunes comme chair à canon pour les intérêts prédateurs de l’impérialisme allemand, elle se trompe. Mais la lutte contre la guerre nécessite une perspective claire. Dans son programme pour les élections européennes de 2024, le SGP écrit :

«La seule force sociale qui peut empêcher une nouvelle guerre mondiale est la classe ouvrière internationale – c’est-à-dire la vaste majorité de la population mondiale, qui est aujourd’hui plus nombreuse et plus interconnectée que jamais. Avec ses partis frères de la Quatrième Internationale, le SGP construit un mouvement socialiste mondial contre la guerre et sa cause, le capitalisme.

* Halte à la guerre de l’OTAN en Ukraine ! Pas de sanctions ni de livraisons d’armes !

* Deux guerres mondiales, ça suffit ! Stoppez les bellicistes !

* 100 milliards d’euros pour des crèches, des écoles et des hôpitaux, pas pour le réarmement et pour la guerre !»

Les jeunes travailleurs et les étudiants qui veulent lutter contre la guerre et le militarisme devraient étudier attentivement ce programme et nous contacter. Inscrivez-vous dès aujourd’hui en tant que membre de l’Internationale des jeunes et des étudiants pour l’égalité sociale – IYSSE.

source : Word Socialist Web Site

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