(Vu la mentalité de modi, le premier ministre, il doit espérer que l'épidémie va liquider une partie des pauvres qui salissent les trottoirs des villes. Et, il n'est pas le seul chef d'état à penser comme cela. note de rené)
Des millions de personnes affamées sur les routes en Inde
Alors que le confinement devient la norme dans un grand nombre d’États du monde, en Inde, pays de plus d’1,3 milliard d’habitants, ces mesures peuvent provoquer un désastre humanitaire.
LE CHOIX ENTRE LA FAIM OU LA ROUTE
Depuis le 24 mars, l’Inde est entrée en confinement, comme une grande partie du monde. Toutefois, ce qui est réalisable pour les uns ne l’est pas nécessairement pour les autres. Le deuxième État le plus peuplé au monde (plus d’un milliard d’habitants) est également l’un des plus pauvres. En 2012, la Banque mondiale évaluait qu’environ 20 % de la population, soit 270 millions de personnes, vivait avec moins de 1,90 $ par jour, soit en dessous du seuil de pauvreté extrême. On compte aussi, selon le dernier recensement datant de 2011, qu’environ 30 % de la population est constituée de migrants de l’intérieur, des hommes seuls ou en famille qui quittent les campagnes pour aller trouver du travail en ville.
Ainsi, à l’annonce du confinement, le gouvernement n’a laissé que 4 heures à la population pour se confiner. Or pour ces travailleurs, rester en ville est impossible, car ils n’ont pas assez d’argent. Dans le même temps, les transports ayant immédiatement été mis à l’arrêt, beaucoup n’ont pas eu le temps de prendre un billet de train, avion ou bus pour rentrer dans leur famille. C’est donc à pied que des millions de personnes se retrouvent contraintes de regagner d’autres États, parfois à des milliers de kilomètres. Certains de ces États, notamment l’Uttar Pradesh, ont affrété au moins 2 500 bus pour permettre aux travailleurs de rentrer chez eux, ce qui a provoqué des mouvements de panique incontrôlés.
UN CONFINEMENT AUX CONSÉQUENCES DRAMATIQUES
Pour beaucoup de ces travailleurs pauvres, c’est donc un choix draconien qui s’offre à eux : rester en ville sans argent et donc probablement mourir de faim ou tenter de rentrer chez eux à pied. Pour ceux qui décident de braver la route, c’est un long voyage de parfois plusieurs jours qui commence. Ils doivent prendre garde à se cacher des autorités, qui tentent de faire respecter à la lettre les mesures. De nombreux témoignages de violences policières ont été rapportés, notamment des gens qui reçoivent des coups de bâton, ou qui sont forcés de marcher à quatre pattes ou de faire des pompes.
Ceux qui peuvent se confiner font toutefois face à des conditions dramatiques : en effet, le confinement risquent de renforcer la promiscuité plutôt que l’éviter. Beaucoup de gens vont être contraints de s’entasser à plusieurs dans des appartements minuscules et insalubres. De même, beaucoup d’immeubles ne disposant pas de sanitaires privés, ce sont tous les jours des centaines d’Indiens qui sont contraints de faire leurs besoins dehors. Dans le pays ayant la plus forte incidence de tuberculose, les conséquences de cette promiscuité forcée peuvent être dramatiques.
Alors que dans de nombreux pays dans le monde, les mesures de confinement portent leurs fruits et font reculer le coronavirus, en Inde, les conséquences de cette promiscuité peuvent être dramatiques. L’État-providence étant pratiquement inexistant, beaucoup de personnes se retrouvent au chômage forcé sans aucune aide, ce qui les pousse sur la route de l’exil.
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