samedi 1 février 2020


Pour sa 5G, Orange fait l’impasse sur Huawei… au profit de Nokia et Ericsson (France)
Orange veut jouer la carte de la sécurité.
Par Nathan Le Gohlisse - @n_legohlisse source : Le Siècle Digital
Publié le 31 janvier 2020 à 15h58

Alors que la Grande-Bretagne autorisera Huawei à participer de manière limitée à la mise en place de son réseau 5G, et que l’Italie pourrait s’orienter vers une solution semblable, la France, elle, voit aujourd’hui son opérateur numéro 1 tourner le dos au géant chinois des télécoms. Orange, qui assure avoir testé les équipements des trois principaux fournisseurs de dispositifs 5G, s’équipera finalement en matériel fourni par le finlandais Nokia et le suédois Ericsson.
Cette décision va dans le sens des recommandations américaines. Depuis plusieurs mois, les Etats-Unis enjoignent en effet avec insistance leurs alliés européens (et de manière indirecte leurs opérateurs) à ne pas recourir à Huawei. Premier équipementier mondial sur le secteur des télécoms, le groupe est accusé par l’administration Trump de servir à l’effort de renseignement des autorités chinoises. Cette crainte d’un espionnage de Pékin, dont Huawei serait l’un des artisans, place peu à peu la firme dans une situation délicate, même si l’Europe peine à se prononcer uniformément en sa défaveur.
Choisir Nokia & Ericsson : « la solution la plus simple » pour Orange
Comme l’indique Reuters, Orange est considéré comme un acteur stratégique de premier ordre pour le gouvernement français. Sa décision d’opter pour Nokia et Ericsson n’a donc rien d’anodine, et ce même si les autorités françaises ne se sont pas exprimées clairement sur le cas Huawei. Seule une ordonnance visant à limiter les risques d’espionnage au travers des réseaux télécoms a pour l’heure été publiée, mais ce texte n’a pas convaincu la FFT (Fédération française des télécoms) qui lui reproche justement de ne adopter de position claire quant aux accusations formulée par l’allié américain à l’encontre de Huawei.
La crainte de la FFT, précise Reuters, est que les autorités françaises ne cherchent à bannir Huawei en sous-main, sans l’exprimer de manière explicite et surtout publique. Une alternative face à laquelle la FFT répliquerait en réclamant des indemnités au gouvernement. Indemnités visant à compenser le surcoût occasionné par le choix d’équipements estampillés Nokia, Ericsson ou encore Samsung.
Du côté d’Orange, on souhaite visiblement rester terre à terre. « Pour Orange France c’était la solution la plus simple », a expliqué à Reuters une personne proche de l’opérateur, qui évoquait le choix des deux fabricants scandinaves. Contacté par l’Agence de presse britannique, Huawei n’a pas encore souhaité commenter cette décision.

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