samedi 31 août 2019


Les échanges commerciaux entre l'Afrique et la Russie ont atteint plus de 20 milliards $ en 2018


  • Date de création: 30 août 2019 21:08 
(Agence Ecofin) - En 2018, les échanges commerciaux entre la Russie et les Etats africains se sont élevés à 20,4 milliards $. C’est ce que révèle l’agence de presse TASS, citant une source officielle.
D’après le média, ce chiffre représente une hausse de 17,2% par rapport au volume des échanges commerciaux de 2017 entre les deux parties. Les exportations russes vers le continent noir ont atteint 17,5 milliards $ tandis que les exportations africaines vers la Russie se sont chiffrées à 2,9 milliards $.
L’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Egypte, le Kenya, la Côte d'Ivoire, le Maroc, le Nigeria, le Soudan, la Tunisie et le Sénégal ont été les principaux partenaires commerciaux de Moscou sur le continent africain, l’année dernière. Ceux-ci ont principalement exporté vers le pays des tsars des produits alimentaires, des matières premières agricoles, des textiles, des chaussures, des voitures, des équipements, des véhicules de transport et des produits minéraux. Quant aux importations africaines en provenance de la Russie, elles se sont concentrées autour des équipements, véhicules de transport, produits alimentaires, matières premières agricoles, produits minéraux, métaux et dérivés.
Cette hausse des échanges commerciaux entre l'Afrique et la Russie s’inscrit dans le cadre de la stratégie de Moscou visant à renforcer sa présence sur un continent, qui n’est redevenu une priorité pour la diplomatie russe que depuis le début des années 2000. Cependant, ce montant reste largement en dessous des chiffres du commerce entre l’Afrique et la Chine, principal partenaire du continent.
Rien qu’en 2017, l’empire du Milieu a échangé 170 milliards $ de marchandises avec les pays africains, soit 8,5 fois plus que les échanges Russie-Afrique de 2018. Des chiffres qui ne devraient cependant pas faire reculer le pays de Vladimir Poutine, bien décidé à être un allié de choix pour les Etats africains, notamment en s’appuyant sur les investissements de ses grandes entreprises.
« Le montant total des investissements de capitaux russes dans les Etats africains, effectués par les plus grandes entreprises depuis 2003 y compris les fonds de crédit, peut être estimé à 47 milliards de dollars », a indiqué l’agence TASS citant un responsable du ministère russe des Affaires étrangères.  
Moutiou Adjibi Nourou

Brésil / Lula : révélations sur les irrégularités commises par le juge, devenu depuis ministre de Bolsonaro…

 , source : Les Crises, 31.août.2019 // Les Crises
19
The Intercept et Veja publient un article avec première de couverture montrant les irrégularités en série- et inédites- de Sergio Moro durant l’opération “Lavage Express”
Au cours des dernières semaines, les journalistes de The Intercept et de Veja ont collaboré pour produire un reportage exhaustif et minutieux, publié ce vendredi avec la une du magazine, démontrant que le juge de l’époque, l’actuel ministre Sergio Moro, a agi à plusieurs reprises de manière abusive et contraire à l’éthique en sa qualité de juge.
Le reportage contient une série de conversations inédites entre Moro et le coordinateur du groupe de travail (anti-corruption) du “Lavage express”, Deltan Dallagnol, ainsi que des conversations entre procureurs – parmi les plus compromettantes – démontrant que les écarts de Moro n’étaient pas le fruit du hasard, mais, selon l’analyse de Veja, qu’ils révèlent “pleinement que Sergio Moro a outrepassé ses fonctions de juge, en pilotant les actions des procureurs du Lavage Express”. En résumé, “les communications analysées par l’équipe sont véridiques et l’enquête montre que l’affaire est encore plus grave qu’il n’y parait”.
En plus du reportage, la “Lettre au lecteur” explique non seulement le travail journalistique employé par Veja pour authentifier les données, mais également les raisons pour lesquelles le magazine – qui, comme le reconnaît l’éditorial, a traité Moro comme un héro national à plusieurs reprises par ses premières de couvertures – reconnaît aujourd’hui que la conduite du juge était très problématique et que la conduite du “Lavage Express” n’a pas eu lieu conformément à la loi.
Les éditeurs de Veja expliquent qu’après avoir examiné les fichiers pendant plusieurs semaines avec les journalistes de The Intercept, le grand récit d’un Moro héros national ou juge impartial devient insoutenable. Bien au contraire: “Il est évident que les ordres du juge de l’époque étaient strictement exécutés par le Ministère Public et qu’il se comportait comme partie prenante de l’équipe d’investigation, une sorte de coach, et non comme un magistrat impartial.”
L’éditorial de Veja réfute également la stratégie cynique utilisée par Moro, Dallagnol et les autres procureurs du ” Lavage Express” qui tentent d’insinuer que les révélations publiés seraient fausses – sans jamais indiquer exactement où seraient les falsifications. Ainsi, comme ceux de The Intercept et de la Folha de S.Paulo (également partenaires de “Vaza Jato”[jeux de mots sur le modèle de Lava Jato, vazamento signifiant la fuite, NdT]), les reporters de Veja ont passé des semaines à investiguer et à analyser les données qui ont fuitées et ils ont confirmé leur authenticité:
Le reportage de cette édition est le premier en partenariat avec The Intercept Brasil. Conduits par le rédacteur en chef Sergio Ruiz Luz, nos journalistes continuent à fouiller l’énorme quantité de dialogues et d’enregistrements audio échangés entre les procureurs et le juge Sergio Moro. À l’instar de la Folha de São Paulo, également partenaire du site, nous avons analysé des dizaines de messages échangés entre les membres de notre équipe et les procureurs durant toutes ces années. Toutes les communications sont vraies – chaque mot a été vérifié (ce qui révèle un très fort indice de véracité de l’ensemble).
La dernière phrase mérite d’être soulignée: “Toutes les communications sont vraies – chaque mot a été vérifié.”
Dans ce qui peut paraître le point le plus surprenant du reportage, Veja reconnaît – et semble regretter – son rôle dans la construction de l’image de Moro en tant que super héros de l’éthique, un mythe qui, comme le montrent les révélations, n’a pas de base réelle. Dans la partie supérieure de la lettre au lecteur – dont le titre est “Sur les principes et les valeurs” et dans laquelle sont exposées les raisons de la conduite répréhensible de Moro, Veja place côte à côte cinq couvertures publiées ces dernières années, toutes louant les vertus de Moro, accompagnés de la légende: Traité comme un héro.
(Traité comme un héro: L’ancien juge Sergio Moro a fait la couverture de VEJA à plusieurs reprises, la plupart en sa faveur: bien que fondamentales dans la lutte contre la corruption, on ne peut pas fermer les yeux devant les irrégularités commises).
Le magazine souligne que son soutien à la lutte contre la corruption au Brésil demeure: “Veja a toujours été – et continue – à soutenir l’opération “Lavage-Express.” Et reconnaît que “peu de médias ont autant célébré le travail de l’ex-juge dans la lutte contre la corruption (voir les couvertures ci-dessus).” Ce qui a changé, c’est que la revue a pris conscience de la conduite contraire à l’éthique et inappropriée de Moro durant le Lavage Express et qu’il incombe donc au magazine de révéler et d’exposer – et non de cacher ou de justifier – cette conduite.
Mais les dialogues que nous publions dans ce numéro violent la dite procédure légale, un pilier fondamental de l’état de droit – qui, faut-il le préciser, est plus fragile qu’on ne le suppose, en particulier dans notre jeune démocratie. Nous ne serons jamais condescendants lorsque les limites légales sont dépassées (même dans la lutte contre le crime). Sinon, cela signifierait que nous sommes en faveur des escadrons de la mort et des miliciens. Il y a ceux qui applaudissent et défendent ce type de comportement, réaction compréhensible chez les citoyens ordinaires, lassés de tant d’écarts éthiques. Mais en tant que média responsable, nous ne pouvons pas donner notre soutien à de telles prises de positions, ou alors un jour, le justicier frappera à la porte et, sans aucun droit pour sa défense, l’inculpé sera sommairement condamné. Avec le Lavage Express ou dans les opérations à venir, il est fondamental que la lutte contre la corruption soit menée conformément au régime constitutionnel. Cela est la défense de tous les Brésiliens contre les exagérations de l’État.

En résumé, Veja – à l’instar de The Intercept et de Folha – a donc consacré d’importants moyens éditoriaux à dénoncer les irrégularités de Moro en invoquant un principe simple mais fondamental: “Personne ne possède de sauf-conduit ni n’est au-dessus des lois.”
L’article de couverture porte le titre suivant: “LA JUSTICE À TOUT PRIX: des messages inédits analysés dans le cadre du partenariat entre Veja et The Intercept Brasil montrent qu’il (Sergio Moro) a bien commis des irrégularités alors qu’il était juge.” En page principale l’article porte ce titre: “De nouveaux dialogues révèlent que Moro guidait illégalement les actions du “Lavage Express”.

Le reportage inclut des conversations inédites et explique en détail la gravité et la récurrence des irrégularités de Moro. Le texte commence par rappeler que les révélations publiées jusqu’à présent par The Intercept démontrent (…) que dans le rôle du magistrat, Moro a laissé de côté l’impartialité et a agi aux côtés de l’accusation. Les révélations ont affaibli l’image de correction absolue de l’actuel ministre de Jair Bolsonaro et peuvent même conduire à annuler les sentences”, affirme le magazine.
Cependant, comme le montre le reportage, la conduite inappropriée et contraire à l’éthique de Moro va au-delà de ce qui a déjà été publié: il ne s’agit pas simplement de cas isolés, mais d’un comportement récurrent:

En partenariat avec le site, Veja a plongé complètement dans le contenu. 649 551 messages ont été analysés mot par mot. Les communications analysées par l’équipe sont véridiques et l’enquête montre que l’affaire est encore plus sérieuse. Moro a vraiment commis des irrégularités. A titre officieux (et à l’aide de la messagerie Telegram), le ministre actuel a demandé à l’accusation d’inclure des éléments de preuve dans les rapports qui lui seraient ultérieurement livrés, demandant d’accélérer ou de retarder des opérations et faisant pression pour que des certaines délations ne se fassent pas. En outre, les dialogues révèlent qu’il s’est comporté en véritable chef du ministère public fédéral, une position incompatible avec la neutralité requise pour un magistrat. Dans l’intimité des discussions, Moro a modifié certaines pièces fournies par les procureurs et les a même réprimandés. “Le juge doit appliquer la loi car sur la terre seule s’applique la loi. La justice n’existe qu’au ciel “, dit Eros Grau, ancien ministre de la Cour suprême fédérale, parlant du rôle principiel du magistrat. “Lorsque le juge n’est pas impartial, il cesse d’être juge.”

Conjointement avec Veja, nous trouvons dans le dossier une série d’exemples de l’ex-juge Moro agissant exactement comme il l’a nié pendant des années (et à nouveau dans les audiences du Congrès et du Sénat): non seulement en collaborant, mais en dirigeant les actions du Bureau du Procureur dans une affaire qu’il jugerait par la suite.
Dans un exemple très parlant, le reportage de Veja pose la question suivante: “Ne serait-il pas scandaleux qu’un magistrat agisse dans l’ombre, avertissant un avocat qu’un élément de preuve important pour la défense de son client avait été écartée du dossier?” L’article montre ensuite exactement comment Moro a commis cette action:

Cela s’est passé durant l’opération Lavage Express, et uniquement en faveur de l’accusation. Une conversation du 28 avril 2016 montre que Moro a ordonné aux procureurs de rendre un élément du dossier plus solide. Le dialogue révèle que Deltan Dallagnol, chef du groupe de travail à Curitiba, informe la procureure Laura Tessler que Moro l’avait mis en garde concernant le manque d’informations dans l’accusation d’un accusé – Zwi Skornicki, représentant de Keppel Fels, un chantier naval lié par contrat avec Petrobras pour la construction de plates-formes pétrolières et l’un des principaux acteurs du système de corruption de Petrobras. Skornicki est ensuite devenu un délateur du Lavage Express et a avoué avoir payé des pots-de-vin à plusieurs fonctionnaires de l’État, dont Eduardo Musa, mentionné par Deltan dans la conversation. “Laura, pour ce qui concerne Zwi, Moro a déclaré qu’il avait la preuve d’un dépôt en faveur de Musa et s’il n’a pas été inclus au dossier c’est par manque de temps, mais qu’il va le recevoir demain. Ce serait bien de l’avertir”. “Ah?, je vais voir”, répond la procureure. Le lendemain, le MPF (le Parquet) incluait un bordereau de dépôt de 80 000 dollars établi par Skornicki à l’ordre de Musa. Moro publie alors son jugement et reçoit seulement ensuite l’additif avec les informations sur le dépôt. Dit autrement: Il a clairement aidé une partie en procès à renforcer sa position.
Ce que ce texte montre – et d’une manière cruciale – n’est pas seulement la preuve que Moro a menti de manière répétée au peuple et au Congrès quand il a défendu son action dans le cadre du Lavage Express. Ce texte prouve aussi que Moro a souillé ses décisions dans le cadre de l’opération en abandonnant sa neutralité de juge et en assumant la fonction de procureur, accusant ceux dont il devait garantir les droits. Comme l’a déclaré avec éloquence la procureure du MPF, Monique Cheker, dans les entretiens que The Intercept a révélés vendredi: “Moro viole toujours le système de l’accusation mais est toléré pour ses résultats”.

Comme l’explique notre texte en partenariat avec Veja: “Mardi 2 juillet, Moro (qui, d’ailleurs, n’est plus impliqué dans l’opération Lavage Express) a passé sept heures au Congrès à répondre aux parlementaires sur cette affaire. Il a répété ce qu’il avait dit ces dernières semaines: les dialogues divulgués sont le résultat d’un vol qualifié, ils peuvent être édités, mais en réalité ils ne signalent aucun écart. Pourtant à chaque nouvelle révélation, il devient plus difficile de défendre ce discours. ”

Dans l’un des exemples qui montrent qu’il y a bien eu des écarts dans le processus du Lavage Express, Moro et Dallagnol ont montré une grande intimité dans l’échange d’informations – un comportement que notre rapport a qualifié de “niveau élevé (et indésirable) de promiscuité entre les deux. Cela peut conduire à suspecter le juge Moro. Cet épisode voit Dallagnol n’ayant aucun problème à envoyer au juge des exemples de décisions d’autres magistrats lorsqu’il «faut arrêter quelqu’un». Il répondait à ce moment là à la demande de révocation de la prison préventive de l’ami de Lula, José Carlos Bumlai, en décembre 2015.
Ces révélations démontrent donc – de manière approfondie et définitive – que celui qui mène les accusations durant l’opération Lavage Express est la même personne que celui qui devait être le juge neutre jugeant l’affaire: Sergio Moro. La conduite de Moro est dangereuse car elle viole non seulement les droits des accusés, mais crée un précédent qui met en danger tous les futurs accusés qui seront jugés par un système judiciaire semblant ignorer les principes les plus fondamentaux: la neutralité et l’impartialité du juge.

Gardasil, combien de vierges sacrifiées sur l’autel de la vaccination ?
29 AVRIL 2019  source : Nexus

Sous couvert de protection contre le cancer du col de l’utérus, le projet de loi du 27 juin 2018 vise à ajouter le vaccin contre le papillomavirus à la liste des vaccins obligatoires (1). Qu’en est-il des effets secondaires et des limites d’efficacité de ce vaccin ? Le rapport bénéfices-risques est-il si favorable que ça […]
Sous couvert de protection contre le cancer du col de l’utérus, le projet de loi du 27 juin 2018 vise à ajouter le vaccin contre le papillomavirus à la liste des vaccins obligatoires (1). Qu’en est-il des effets secondaires et des limites d’efficacité de ce vaccin ? Le rapport bénéfices-risques est-il si favorable que ça ? Quelle place reste-t-il pour le débat citoyen ?
Extraits de Nexus n° 118 : « Dès l’introduction des premiers vaccins anti-HPV (Gardasil quadrivalent et Cervarix), de nombreuses jeunes filles ont rapporté des troubles du fonctionnement ovarien survenus après l’injection. Si l’on ignore les effets potentiels de l’administration de neuf protéines de papillomavirus (on peut imaginer une forme de réaction auto-immune locale), l’on sait pourtant qu’un risque est associé aux autres composants : l’aluminium dont on connaît les effets neurotoxiques, le polysorbate et le borax. Le polysorbate ou Tween 80 provoque des perturbations hormonales, des déformations des ovaires et la destruction de follicules, lorsqu’on l’injecte à des souris, et il est utilisé dans les vaccins pour la stérilisation des animaux (2). Quant au borax, c’est l’ingrédient de la mort-aux-rats (…)
Aux États-Unis, le taux de natalité a connu une baisse drastique de 11 % suite à l’introduction du vaccin HPV, alors qu’il avait augmenté de 8 % durant la décennie précédente. Les chiffres analysés par Gayle Delong interpellent : sur 8 millions de femmes entre 25 et 29 ans, on note que 60% des non-vaccinées ont démarré au moins une grossesse, pour seulement 35 % chez celles ayant reçu un vaccin anti-HPV. Dans la catégorie des femmes mariées, l’écart reste marqué, avec 75 % de conception chez les non-vaccinées, pour seulement 50 % chez les femmes “immunisées” (3). »
>> L’article complet à lire dans Nexus n° 118 (sept.-oct.). Une revue 100 % indépendante et sans pubs à découvrir en kiosque.

  1. http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion1118.asp
  2. Gajdova M., Jakubovsky J., Valky J., « Delayed effects of neonatal exposure to Tween 80 on female reproductive organs in rats », Food Chem. Toxicol., 31 mars 1993 (3): 183-190. PMID: 8473002.
  3. 12. DeLong G., « A lowered probability of pregnancy in females in the USA aged 25-29 who received an HPV vaccine injection », Journal of Toxicology and Environmental Health, vol. 81, Issue 14, p. 661-674, 2018.


Des moustiques OGM lâchés au Burkina contre le paludisme, dans le déni total d’un remède au coût dérisoire, l’artémisia
10 JUILLET 2019  source : Nexus

Ça y est ! Depuis le 1er juillet, le Burkina Faso fait l’objet d’une vaste expérience de lâché de moustiques stériles génétiquement modifiés. Le projet entrepris par Target Malaria (1), est financé entre autres par la fondation Bill et Melinda Gates, l’Open Philanthropy Project Fund, et accessoirement le Darpa (Defense advanced research projects agency, une […]
Ça y est ! Depuis le 1er juillet, le Burkina Faso fait l’objet d’une vaste expérience de lâché de moustiques stériles génétiquement modifiés. Le projet entrepris par Target Malaria (1), est financé entre autres par la fondation Bill et Melinda Gates, l’Open Philanthropy Project Fund, et accessoirement le Darpa (Defense advanced research projects agency, une agence du département de la Défense américain). C’est ainsi que 6 400 moustiques OGM ont pris leur envol dans le village de Bana pour ce qui constitue la phase de test du programme Target Malaria. Le but de la manœuvre : que les moustiques génétiquement modifiés s’accouplent avec les femelles sauvages (vecteurs de transmission du parasite responsable du paludisme) pour empêcher leurs descendances et les faire disparaître petit à petit.
Un projet dangereux d’apprentis sorciers
Cette étude grandeur nature s’avère dangereuse avec des conséquences difficilement prévisibles sur l’environnement et les êtres humains. Quid des nouvelles maladies que pourraient introduire ces moustiques mutants ? Ou de l’impact de la réduction drastique de cette espèce qui est un maillon de la chaîne animale ?
Pourtant, un remède naturel existe contre le paludisme : l’artémisia
Ce projet de Target Malaria fait complètement fi de l’artémise, une plante ancestrale qui guérit du paludisme par une simple infusion et dont nous avons parlé dans Nexus n° 119 (2). Nous expliquions déjà le combat acharné de l’industrie pharmaceutique contre son usage en Afrique, épaulé par l’Organisation mondiale de la santé. Car la solution de l’artémise est certainement moins intéressante que la modification génétique du vivant dont les implications militaires et industrielles ne se feront surement pas attendre.
>>Pour feuilleter Nexus n° 123 (juillet-août), rendez-vous en kiosque ou cliquez ici. Une revue 100 % indépendante et sans pubs !

  1. https://targetmalaria.org
  2. Retrouvez notre article « Artémise, notre santé contre celle de Big Pharma ».

Julian Assange meurt à petit feu en ce moment dans l’indifférence

28 août 2019  source : Monsieur Mondialisation


L’alerte est lancée par le père de Julian Assange lui même jusqu’ici resté discret. La santé du fondateur de WikiLeaks décline rapidement dans la prison de haute sécurité de Belmarsh où il est détenu au Royaume-Uni depuis le 11 avril dernier. Le pays qui le retient travaille en accord avec les États-Unis qui veulent l’extrader sur leur sol en février 2020 et l’y juger pour ses révélations de WikiLeaks.
Ce sont ses proches qui ont alerté les médias. Début août, Julian Assange a reçu la visite de son frère qui l’a trouvé « émacié », dans un état de santé « qui laisse à désirer » et souffrant « d’anxiété » bien que sa combativité demeure perceptible. Un constat que, John Shipton, le père du lanceur d’alerte, a rapporté dans une interview accordée à la station de radio communautaire de Melbourne 3CR ce mois d’Août.
Depuis le 11 avril, le célèbre lanceur d’alerte est détenu dans une prison à sécurité maximaleaprès avoir été sorti par les forces de police britanniques de l’ambassade londonienne de l’Équateur qui lui accordait l’asile politique depuis 2012. La police avait pu pénétrer dans l’ambassade au motif d’une « infraction mineure à la loi britannique sur la mise en liberté sous caution ». Une infraction qui résonne manifestement comme un prétexte contre l’homme qui a révélé et prouvé l’existence de crimes de guerre & contre l’humanité commis par les États-Unisen Irak, la corruption et les tactiques de déstabilisation envers des pays souverains par de grandes « démocraties » mondiales. Depuis, sa tête est mise à prix par les institutions américaines.
Le père de Julian Assange a détaillé les conditions de détention de son fils : « il est dans une cellule 20 heures par jour et a droit à deux visites sociales par mois. Les avocats sont autorisés à s’y rendre à d’autres moments. Les visites sociales peuvent toutefois être arbitrairement annulées ou leurs durées réduites ». Les visites sociales sont en outre utilisées par les médecins, empêchant donc ses proches de voir Julian Assange. Un coup dur pour son père qui fait le voyage d’Australie pour finalement ne pas pouvoir voir son fils, ou seulement le temps d’une visite réduite à une heure.
Pour John Shepton, ce traitement n’est pas le résultat d’une incompétence de l’établissement pénitentiaire : « On me dit que cela se fait souvent avec les prisonniers connus afin d’affirmer leur autorité sur eux et leurs visiteurs« . Julian Assange serait délibérément la cible d’une torture psychologique dont les effets sur sa santé sont manifestes. Des agissements qui respirent très peu la démocratie, d’autant plus contre un lanceur d’alerte qui n’a rien d’un terroriste ou d’un criminel.
John Shipton demande, sans grand espoir, la fin de l’incarcération de son fils au risque de le voir perdre la vie si ces sévices continuent. Un avertissement qui fait écho à celui du journaliste d’investigation John Pilger qui avait tweeté début août « N’oubliez pas Julian Assange. Ou vous le perdrez. Je l’ai vu à la prison de Belmarsh et sa santé s’est détériorée…« . De son côté, le frère de Julian Assange a envoyé une lettre à Scott Morrison, le premier Ministre australien, pour lui demander son aide devant les problèmes de santé de Julian Assange et les conditions de sa détention. L’Australie qui, depuis l’éclatement du scandale WikiLeaks, s’est toujours rangée du coté des États-Unis.
 « Nous n’avons qu’une vie. Donc il nous faut faire un bon emploi du temps dont nous disposons pour faire quelque chose qui a du sens et qui est satisfaisant. Cela (WikiLeaks) est une chose que je trouve sensée et satisfaisante. C’est dans mon tempérament. J’aime créer des réseaux à grande échelle, et j’aime aider les gens vulnérables. Et j’aime écraser les bâtards. » Source : flickr
Mais si son pays d’origine n’agit pas pour protéger Julian Assange, ce dernier peut compter sur le soutien de ses concitoyens de plus en plus important. Depuis sa prison, Julian Assange avait écrit deux lettres pour remercier ses soutiens. Dans l’une d’elles, publiée par Ariyana Love le 16 août, il déclare : « Merci Mme Love, ce sont des gens comme vous, grands et petits, qui luttent pour sauver ma vie qui me font avancer. On peut gagner! Ne laissez pas ces salauds sacrifier la liberté d’expression, la démocratie européenne et ma vie sur l’autel du Brexit. »
Pour Julian Assange, dans un monde ou règne l’indifférence, les manifestations bien organisées peuvent avoir un puissant effet bien qu’on prétende le contraire. Il appelle ses partisans de sa libération à marquer leur présence physique devant les bureaux d’organisations « qui ne sont pas habituées à être la cible de protestations ou qui auraient des difficultés à se défendre idéologiquement contre elles ». En citant par exemple des médias comme la BBC et Le Monde. Pour cause, c’est également la liberté d’expression et de diffusion de l’information qui sont en jeu à travers l’affaire Assange.
Rappelons que s’il est jugé aux États-Unis, Julian Assange risque la prison à vie, au minimum !Une condamnation pour l’exemple qui, si elle avait lieu, résonnerait comme un avertissement mondial de la puissance étasunienne envers tous les potentiels lanceurs d’alerte et marquerait un jour sombre pour le droit des citoyens à la liberté d’information, à la transparence de la gestion des États, à la démocratie et aux droits de l’Homme. Julian Assange a payé de sa liberté les informations révélées via WikiLeaks et à ce titre, avons-nous le droit de l’abandonner en tant que citoyens avertis, journalistes et lanceurs d’alerte ?
S. Barret


Nos travaux sont gratuits et indépendants grâce à vous. Afin de perpétuer ce travail, soutenez-nous aujourd’hui par un simple thé 

(Cette indifférence qui rend une majorité des gens amorphes face aux injustices, à la destruction de notre environnement, à la mégalomanie de très gros richards qui nous prennent pour leur carpette, cette indifférence finira par nous tuer. note de rené)
😉☕

C'EST CASH ! L'or, une valeur refuge à toute épreuve ?


La banquise d’Alaska a tota­le­ment fondu

par  Laura Boudoux  | 6 août 2019  source : Ulyces

La banquise de l’Alaska a presque entiè­re­ment disparu, d’après une analyse menée par le Natio­nal Weather Service le 5 août 2019. Plus aucune trace de glaciers n’est visible à 241 kilo­mètres des côtes, après un été dévas­ta­teur pour l’État améri­cain, rapporte Mashable. Des tempé­ra­tures dépas­sant large­ment les moyennes de saison, des mers de plus en plus chaudes, et une cani­cule anor­male en juillet ont causé la fonte de la banquise, perdue dans les mers.
« Les eaux de l’Alaska sont désor­mais dépour­vues de banquise », déplore Rick Thoman, clima­to­logue au Centre d’éva­lua­tion et de poli­tique clima­tiques de l’Alaska. « Il s’agit clai­re­ment d’une année extrême, même d’après les stan­dards les plus récents d’un Arctique en plein chan­ge­ment », abonde Walt Meier, cher­cheur au Natio­nal Snow and Ice Data Center. Ces dernières années, la région ne cesse en effet de se réchauf­fer, mais la banquise n’avait jamais fondu aussi rapi­de­ment, pas même en 2017, lorsqu’elle avait tota­le­ment disparu. « Ça arrive clai­re­ment plus tôt que les années précé­dentes », s’inquiète Rick Thoman.
L’un des problèmes majeurs de la banquise en Alaska est sa forma­tion récente. La banquise plus ancienne, plus robuste, et qui avait plusieurs années de vie derrière elle a en effet tota­le­ment disparu, à cause du réchauf­fe­ment clima­tique. Elle a laissé place à une couche plus vulné­rable, qui fond donc beau­coup plus rapi­de­ment. « La perte de la banquise ancienne est un facteur déter­mi­nant. Au cours de sa première année de forma­tion, la banquise est beau­coup plus sensible aux aléas météo­ro­lo­giques », confirme Rick Thoman.
Sources : Mashable


(L'assèchement de la surface de la terre réduira d'autant les surfaces cultivables. note de rené)

Le GIEC prédit une crise alimentaire mondiale si rien n'est fait
source : National Geographic
Les effets du changement climatique sur les sols auront pour effet une hausse des prix de l'alimentation et le développement d'une insécurité alimentaire à grande échelle, peut-on lire dans le dernier rapport du GIEC. Cependant, des solutions existent.vendredi 9 août 2019
De Stephen Leahy

Les plants de soja sont entourés par les eaux suite aux inondations survenues près de Wyanet, dans l'Illinois, le mardi 1er juillet 2014. Les conditions climatiques de plus en plus instables menacent les cultures des greniers à blé comme le Midwest des États-Unis, affirme un nouveau rapport de l'ONU.
PHOTOGRAPHIE DE DANIEL ACKER/BLOOMBERG/GETTY
Déjà aujourd'hui, les impacts du changement climatique sur les terres sont tels qu'ils sont sur le point de provoquer la montée en flèche des prix de l'alimentation, ce qui pourrait engendrer une situation d'insécurité alimentaire, comme l'indique le nouveau rapport émis par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
Pour saisir toute l'étendue de ce nouveau rapport, il convient d'en rappeler le nom complet : Rapport spécial sur les liens entre le changement climatique, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire, et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres (SRCCL). Dans ses conclusions, il prévient de l'apparition imminente d'une crise alimentaire si les émissions carbone restent incontrôlées, et ce, plus particulièrement dans les régions tropicales et subtropicales. Toujours selon le rapport, la hausse des températures pourrait également réduire la valeur nutritionnelle de certaines cultures et diminuer considérablement leur rendement.
Les événements météorologiques extrêmes ont déjà augmenté en taille comme en intensité et sont en partie responsables d'une hausse des prix ces dernières années, atteste Cynthia Rosenzweig, auteure principale chargée de la coordination du rapport spécial du GIEC et climatologue au Goddard Institute for Space Studies de la NASA.
Les inondations majeures survenues dans le Midwest des États-Unis cette année ont grandement retardé l'ensemencement des cultures de soja et de maïs, réduisant donc au passage leur rendement potentiel. Les sécheresses ont fané les champs de riz en Thaïlande et en Indonésie alors qu'en Inde, ce sont les plantations de cane à sucre et d'oléagineux qui ont brûlé sous la chaleur.
En Europe cet été, les vagues de chaleur d'une intensité record ont affecté de nombreuses cultures, touchant notamment la production vinicole française avec une baisse annoncée de 13 %.
« Le risque d'insuffisance des régions considérées comme greniers à blé est également à la hausse, » indiquait Rosenzweig lors d'une conférence de presse tenue à Genève.
L'expression greniers à blé fait référence aux grandes régions productrices de céréales, comme les hautes plaines des États-Unis, ou de riz, comme l'Asie du Sud-Est.
Les rendements de différentes cultures et les taux de croissance des animaux sont déjà à la baisse. Il faut également s'attendre à une diminution des niveaux de nutrition avec le prolongement des émissions de CO2, un phénomène qui place les pays déjà pauvres en situation de risque sévère de famine et de malnutrition, explique-t-elle.
                                                                                                                                                  
UN BESOIN CRIANT DE RÉFORMES PROFONDES
Le rapport spécial du GIEC est le premier à aborder de façon globale les interactions entre la terre et le climat. Il a réuni 103 experts originaires de 52 pays et s'étale sur plus de 1 300 pages. Une synthèse de 65 pages a été publiée aujourd'hui, elle s'intitule « Summary for Policymakers » (en français, Résumé à l’intention des décideurs, ndlr). Celle-ci a été approuvée ligne après ligne par les divers gouvernements du monde réunis en comité spécial cette semaine à Genève.
« C'est un rapport de très grande envergure à l'ambition sans précédent. Le consensus sur le résumé a été difficile à atteindre, » témoigne Jim Skea, coprésident d'un groupe de travail du GIEC.
En ce qui concerne les systèmes alimentaires, le rapport préconise une transition de l'agriculture industrielle vers une gestion des terres plus durable à l'aide des techniques mises au point dans le cadre des agricultures biologique et agroécologique.
« Nous devons absolument protéger la qualité de l'ensemble des terres utilisées pour produire de la nourriture, » déclare l'un des auteurs principaux du rapport spécial, Louis Verchot, du Centre international d’agriculture tropicale.
Cela signifie qu'il faut stopper la dégradation des sols, de l'eau, de la vie des insectes ou de tout autre élément de la biosphère allant des terres agricoles aux assiettes des consommateurs, explique Verchot.
L'agriculture et les systèmes alimentaires doivent être réformés car ils sont en grande partie responsable du dérèglement climatique en produisant environ un tiers du total des émissions carbone, annonce Mark Howden, directeur du Climate Change Institute de l'université nationale australienne.
Ils peuvent néanmoins faire partie de la solution. Des méthodes de production alimentaire plus efficaces et durables peuvent aider à réduire les émissions grâce à la libération des terres dont les sols et la végétation pourront ensuite être utilisés pour stocker du carbone, notamment dans les arbres, ajoute Howden, également coprésident d'un groupe de travail du GIEC.
« La réduction des pertes et du gaspillage alimentaires, dont la proportion atteint aujourd'hui 25 à 30 % de la production mondiale, pourrait avoir des bénéfices similaires, » indique-t-il par e-mail.
LES CHOIX QUI S'IMPOSENT
Les sols sont victimes de l'immense pression imposée par le développement. Cependant, les émissions carbone peuvent être réduites et les écosystèmes protégés tout en augmentant la production alimentaire, assure Pamela McElwee de l'université Rutgers, figurant elle aussi parmi les auteurs principaux du rapport.
« Nous n'avons besoin d'aucune nouvelle technologie, il suffit simplement de prendre des décisions éclairées, » avait-elle déclaré à l'occasion d'une conférence de presse.
Ces décisions visent notamment l'arrêt de la déforestation dans les régions tropicales, la protection des tourbières et des zones humides côtières, la suppression du gaspillage et la diminution de notre consommation de viande. Autre décision importante, la transposition des pratiques agricoles durables à plus grande échelle afin de produire davantage de nourriture tout en occasionnant une augmentation des niveaux de carbone organique dans le sol, une amélioration des conditions de vie des petits producteurs et un renforcement de la biodiversité.
« Je n'irai pas jusqu'à dire que ces décisions tombent sous le sens mais…, » laisse-t-elle entendre.
Ce qui tombe effectivement sous le sens en revanche, c'est la protection immédiate des espaces forestiers restants, souligne Charlotte Streck, directrice du think tank Climate Focus. Elle ajoute que la nette hausse de la consommation de viande en Chine et en Asie constitue un réel problème pour les forêts et le climat. Il est plus sain de consommer moins de viande et puisque 60 % des terrains agricoles sont consacrés à l'élevage, réduire notre consommation de viande entraînera la libération d'un vaste territoire pour le reboisement, affirme-t-elle.
« La valeur intrinsèque des forêts est gigantesque, » observe Carlos Nobre, directeur de recherche à l'université de São Paulo au Brésil.
Le problème étant qu'à l'heure actuelle, sous la présidence de Jair Bolsonaro, le gouvernement brésilien ne voit aucune valeur économique dans la protection des forêts. La déforestation de l'Amazonie s'est intensifiée de 40 % l'année dernière, signalait Nobre lors d'une conférence de presse.
« Dans les régions tropicales, peu de dirigeants politiques parviennent à saisir l'importance de la protection des forêts, » ajoute-t-il.
À présent, les différentes nations doivent assimiler les conclusions du rapport spécial pour les inclure à leurs plans d'action climatique et les intégrer à leurs engagements nationaux accrus envers la réduction des émissions, déclare Stephan Singer, conseiller principal chez Climate Action Network International. Dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat, il est attendu que la grande majorité des pays renforcent leurs engagements climatiques l'année prochaine.
« Ces nouveaux engagements devront inclure l'absence de déforestation, la restauration légiférée des forêts dégradées, le soutien de l'agriculture durable et la protection des droits territoriaux des communautés indigènes et locales, » développe Singer.
Les pays les plus riches devront réduire leurs émissions carbone à zéro d'ici 2050 et apporter des aides financières massives aux pays en développement pour la protection de leurs forêts.
« Les gouvernements font face à des choix difficiles aujourd'hui car ils ont fait preuve de négligence ces 30 dernières années, » estime-t-il. « C'est notre dernier recours pour respecter l'objectif des 1,5 °C, ou du moins s'en approcher. »
Dans le cadre de l'accord de Paris signé en 2015, tous les pays du monde se sont entendus pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C afin de modérer les dégâts occasionnés par le changement climatique.
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.


En Alaska, les saumons ne survivent pas au réchauffement de l'eau (USA)

Des scientifiques ont découvert 850 poissons morts lors d'une expédition. Le nombre de saumons morts pourrait être jusqu'à dix fois plus élevé, dit « CNN ».Par LePoint.fr
Publié le 17/08/2019 à 11:22 | Le Point.fr


Le 7 juillet dernier, une température de 27,6 °C a été enregistrée dans les eaux d'un important courant de saumons dans le golfe de Cook.
© Regis Cavignaux / Biosphoto

Habitué aux températures glaciales, l'Alaska a vu le thermomètre exploser ces derniers temps avec un pic historique à 32,2 °C en juillet. Un record qui n'est pas sans conséquence : la chaleur a provoqué le décès de nombreux saumons, raconte CNN. Les scientifiques ont en effet découvert que plusieurs familles de cette espèce, largement répandue dans la région, sont mortes prématurément.
Alertée par des habitants, une équipe de chercheurs menée par Stephanie Quinn-Davidson, directrice de la Commission intertribale de Yukon, s'est rendue sur place pour constater les dégâts près de la rivière Koyokuk, située au nord de l'État américain. Au total, ils ont dénombré 850 décès pendant leur expédition. Selon eux, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Le nombre de saumons morts pourrait être jusqu'à dix fois plus élevé. Lors de leurs analyses, aucune trace de lésions ou d'infections n'a été détectée. Les poissons avaient pour la plupart des œufs en parfaite santé. Pour les scientifiques, cela ne fait aucun doute : la chaleur est bien à l'origine de leur mort.

« L'année 2019 a déjà reproduit le pire scénario que nous imaginions pour 2069 »
Le 7 juillet dernier, une température de 27,6 °C a été enregistrée dans les eaux d'un important courant de saumons dans le golfe de Cook, au centre-sud de l'Alaska. Jamais depuis 2002 la température n'avait dépassé les 23 °C. « L'année 2019 a déjà reproduit le pire scénario que nous imaginions pour 2069 », s'alarme Sue Mauger, directrice de l'ONG Cook Inletkeeper. « Physiologiquement, le poisson n'a pas d'oxygène dans son estomac. Le saumon n'a pas d'énergie pour se reproduire et meurt avec ses œufs en excellente santé », ajoute-t-elle.

Ces morts en série menacent aussi les orques, qui se nourrissent en partie de saumon. Cette espèce en voie de disparition a décliné au cours des dernières années. Si les décès de saumons de cet été inquiètent, la situation reste encore bonne plus au sud de l'Alaska, dans la baie de Bristol, plus large zone de pêche du poisson au monde, où les scientifiques observent une hausse de la population.


La maladie de Panama ou « sida de la culture de la banane » atteint l’Amérique du Sud et c’est une catastrophe
 Dominique Dewitte 22 août 2019 2 minutes read


La maladie de Panama, un champignon incurable qui a affecté les espèces de bananes les plus importantes au monde, a également atteint l’Amérique du Sud. Ce continent est le plus grand exportateur du fruit au monde.  
La maladie de Panama est le nom populaire d’un champignon (fusariose) qui tue les bananiers dans le monde entier depuis un siècle. Ces dernières années, la maladie s’est propagée sous une nouvelle forme, encore plus meurtrière, de l’Asie du Sud-Est aux plantations d’Afrique, au Moyen-Orient et en Australie. Maintenant que le champignon a également atteint l’Amérique latine (responsable de plus de 70 % des exportations mondiales de bananes), les experts craignent le pire pour le fruit préféré.

La Colombie, le cinquième plus grand exportateur de bananes au monde, a déclaré l’état d’urgence après la découverte du champignon dans une plantation de 175 hectares.
Le géant des fruits Chiquita a toujours qualifié le risque de limité. La production de bananes d’Amérique latine n’était pas immédiatement menacée, disait-on, mais cela s’est révélé trop optimiste. Après tout, ce n’est pas la première fois que la banane commerciale disparaît complètement disparu : cela était déjà arrivé au Gros Michel au cours du siècle dernier. Maintenant c’est au tour de la Cavendish.
Après les bananes Gros Michel, c’est au tour des Cavendish
Jusqu’aux années 1950, le Gros Michel était pratiquement la seule banane cultivée pour l’exportation, en raison de son goût sucré et crémeux et de sa résistance à toutes sortes de maladies. Jusqu’à ce qu’une première variété de la maladie de Panama la stoppe. La banane Cavendish, cependant, était résistante et les producteurs se sont tournés vers elle, malgré le goût plus fade et les coûts énormes.
95 % de toutes les bananes actuellement consommées par l’homme sont de la variété Cavendish. La nouvelle version du champignon de la maladie de Panama est encore plus meurtrière que celle qui a éradiqué le Gros Michel (et a endommagé 2,3 milliards de dollars soit 13,23 milliards d’euros courants en dégâts). Pire, presque toutes les autres variétés de bananes sont également sensibles au champignon et il n’existe donc aucune alternative.
Si les Cavendish devaient également succomber à la maladie de Panama, les conséquences seraient désastreuses. En effet, la banane est la quatrième culture la plus précieuse et elle manquerait beaucoup aux consommateurs. Plus important encore, 400 millions de personnes en dépendent pour 15 à 27 % de leurs calories quotidiennes. Pour des millions d’autres, la Cavendish est leur principale source de revenus.
Selon les spécialistes, il faudra pas moins de 5 à 6 ans pour cultiver une nouvelle variété de bananes résistante au champignon de la maladie de Panama et pouvant plaire aux consommateurs en termes de goût et de qualité.
Pourquoi la maladie de Panama (le « HIV de la banane ») est-elle si dangereuse?
  • Le champignon infecte silencieusement la racine du plant de bananier. Il s’accapare ensuite son approvisionnement en eau et en éléments nutritifs, ce qui entraîne la mort de toute la plante.
  • Il n’y a aucun moyen de combattre la maladie. Quand il est détecté dans une plantation, il est déjà trop tard. Il n’y a alors plus rien à faire. 
  • Les spores du champignon se fixent sur les chaussures, les machines, les bagages et plus encore. Cela permet au champignon de se propager très rapidement et efficacement.
  • Le champignon est un survivant. Les spores peuvent entrer en sommeil en silence pendant des décennies après la mort d’une plante infectée jusqu’à l’apparition d’une nouvelle proie.
  • Les symptômes sont très similaires à ceux d’autres variétés antérieures du champignon, que l’on parvient à contrôler. Les agriculteurs risquent donc de perdre leurs récoltes en raison de la maladie sans s’en rendre compte.
  • La monoculture industrialisée de bananes Cavendish relativement faibles ne donne aucune chance à ces dernières contre le champignon de la maladie de Panama. Il a évolué pour concurrencer les bananiers sauvages les plus robustes et les plus résistants des forêts tropicales humides de Malaisie.

Modifié le 30/08/2019

L'Arabie saoudite reconnaît sa défaite au Yémen et commence à rechercher la paix (Moon of Alabama)

par Moon of Alabama 30 Août 2019, 11:10 Yemen Arabie Saoudite EAU Négociations Paix Articles de Sam La Touch
L'Arabie saoudite reconnaît sa défaite au Yémen et commence à rechercher la paix
Article originel : Saudi Arabia Acknowledges Defeat In Yemen - Starts To Sue For Peace 
Moon of Alabama
Il y a deux semaines, nous avons écrit que la guerre contre le Yémen prendrait bientôt fin. Les Saoudiens ont perdu leur allié, ils ont perdu la guerre et devront s'engager pour la paix. C'est ce qu'ils font maintenant. Mais les combats au Yémen se poursuivront jusqu'à ce que ce pays trouve un nouvel équilibre.

Aujourd'hui, l'armée de l'air des Émirats arabes unis a bombardé les forces yéménites de son " allié " l'Arabie saoudite :
    Le gouvernement yéménite, internationalement reconnu, a accusé l'armée de l'air émiratie d'attaquer ses troupes jeudi alors qu'elles se dirigeaient vers la ville portuaire d'Aden, au sud du pays, pour combattre les séparatistes soutenus par les Emirats arabes unis. Les frappes aériennes ont tué au moins 30 soldats gouvernementaux, a indiqué un commandant yéménite.
    ...
    Le colonel Mohamed al-Oban, commandant des forces spéciales du gouvernement dans la province d'Abyan, a déclaré que les troupes étaient sur la route, se dirigeant d'Abyan vers Aden jeudi, lorsque les frappes ont eu lieu, tuant au moins 30 personnes.
    ...
    Au moins six raids ont été effectués par des avions de guerre émiriens autour de la capitale temporaire, selon des sources militaires gouvernementales qui ont demandé à rester anonymes.

Les forces séparatistes du Sud sous l'égide du Conseil de transition du Sud et soutenues par les Émirats arabes unis détiennent Aden. Entre 1967 et 1990, le sud du Yémen, alors appelé République démocratique populaire du Yémen, a été séparé du nord montagneux. Après s'être uni au nord du Yémen, le sud du pays a été négligé, même si son désert oriental renferme la majeure partie des ressources en hydrocarbures du pays.
L'Arabie saoudite reconnaît sa défaite au Yémen et commence à rechercher la paix (Moon of Alabama)
Depuis 2015, la coalition de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, avec l'aide des États-Unis et de la Grande-Bretagne (et de la France, NdT), a mené une guerre contre les Houthis dans le nord du Yémen. La coalition est en train de s'effondrer. Les deux pays ont prétendu lutter contre les Houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa, pour soutenir le gouvernement " légitime " internationalement reconnu du " Président " Hadi. Mais les deux pays avaient dès le début des objectifs de guerre plus égoïstes.

Les Saoudiens wahhabites veulent un gouvernement yéménite qui ne soit pas contrôlé par le Zaydi-Shia Houthi avec lequel ils ont mené des dizaines de guerres sur deux provinces que l'Arabie saoudite a annexées. Ils veulent également contrôler le pétrole du Yémen et un oléoduc reliant la région pétrolière saoudienne à un port du Yémen. Cela aiderait les exportations pétrolières saoudiennes à éviter le détroit d'Ormuz contrôlé par l'Iran.
Les Émirats arabes unis sont très actifs dans le secteur portuaire. Ils veulent contrôler le port stratégique d'Aden et d'autres ports yéménites sur la côte sud. N'ayant pas de frontière directe avec le Yémen, ils se moquent largement de savoir qui contrôle le reste du pays.

Le dirigeant émirien Mohammad bin Zayed (MbZ) n'est pas un roi absolu. Il est le fils de l'émir d'Abu Dhabi, l'un des sept émirats qui forment les EAU. Sa politique étrangère agressive, avec des engagements militaires au Yémen, au Soudan, en Somalie et en Libye, a été critiquée par les dirigeants des autres émirats. Les guerres sont coûteuses et mauvaises pour les affaires courantes. L'alliance de MbZ avec le prince clown saoudien Mohammad bin Salman (MbS) était considérée comme dangereuse. Alors que les Saoudiens voudraient que les États-Unis fassent la guerre à l'Iran, les Émirats arabes unis, et en particulier Dubaï, seraient victimes d'une telle guerre.
En juin, les émirs ont décidé de changer de cause. Les Émirats arabes unis se sont retirés de la guerre active au Yémen et ont commencé à faire amende honorable avec l'Iran. Ils espéraient que les séparatistes du sud qu'ils avaient formés garderaient Aden sous contrôle et continueraient à obéir aux ordres des EAU. Les Saoudiens et le " gouvernement légitime " sous Hadi qu'ils contrôlent ne veulent pas tolérer cela.

Les Saoudiens sont extrêmement fâchés que les EAU aient changé de cap :
    Mais ce mois-ci, dans son palais de la Mecque, le roi saoudien Salman a pris la décision inhabituelle d'exprimer son " extrême irritation " avec les EAU, son partenaire arabe le plus proche, selon des sources familières avec la question.
    Ce commentaire semble être la preuve d'une fissure dans l'alliance, qui est dirigée dans la pratique par le fils du roi, le prince héritier Mohammed bin Salman (MbS), et le dirigeant de facto des EAU Cheikh Mohammed bin Zayed al-Nahyan (MbZ).
    ...
    Selon deux sources yéménites et une autre informée de la réunion, le 11 août, le roi a exprimé son mécontentement lors d'une conversation avec le président Abd-Rabbu Mansour Hadi, chef du gouvernement du Yémen soutenu par les Saoudiens.
    Les forces de Hadi à Aden venaient d'être mises en déroute par des troupes soutenues par les EAU, alors que les alliés nominaux du sud du pays s'affrontaient dans une lutte de pouvoir.
Les Saoudiens doivent mettre fin à la guerre contre les Houthis qui a été lancée à la demande de son prince clown. La guerre a coûté énormément d'argent aux Saoudiens, même s'ils en perdent encore. Pas plus tard qu'hier, 25 de leurs soldats ont été tués dans une embuscade des Houthis. Avec l'aide de l'Iran, les Houthi ont acquis des missiles et des drones de longue portée et ils les utilisent maintenant dans des vols qui s'enfoncent profondément dans les terres saoudiennes :
    Dès le 24 août, les Houthis ont déclaré que leurs forces avaient mené deux frappes de drones sur la base aérienne du roi Khaled à Khamis Mushayt et l'aéroport d'Abha dans le sud de l'Arabie saoudite. Un jour plus tard, une autre série de frappes de drones a été signalée sur les deux cibles.
    Le même jour, dix missiles balistiques Badr-1 auraient été tirés sur la ville saoudienne de Jizan. Cependant, les autorités saoudiennes ont rapporté que les systèmes de défense aérienne du pays ont abattu six missiles balistiques. Les responsables n'ont pas confirmé si d'autres missiles étaient inclus dans le barrage.
    Le 26 août, un autre missile balistique, le missile Nakal nouvellement annoncé, aurait été tiré sur les troupes saoudiennes près de Najran. Plus tard dans la journée, une autre série de drones aurait été interceptée près de la base aérienne du roi Khaled à Khamis Mushayt.
    Alors que les drones frappaient la base aérienne du roi Khaled, un autre attentat aurait eu lieu près de Riyad avec les nouveaux drones suicide Samad-3. Si cela se confirme, c'est la deuxième fois que des drones Houthis frappent la capitale saoudienne. La première a été une frappe signalée le mois dernier dans une usine d'Aramco près de la capitale.
    Le 27 août, les Houthis ont présenté un autre missile balistique nouvellement annoncé, le Qasem-1, en frappant les troupes saoudiennes positionnées près de la frontière yéménite à Najran. Un autre drone a également été intercepté et a détruit par les forces saoudiennes au-dessus de Khamis Mushayt.
    Et hier, un nouveau missile de croisière, le Quds-1, a été lancé vers l'aéroport d'Abha. Cependant, les autorités saoudiennes ont déclaré que le missile avait été intercepté et détruit.


Le roi saoudien a dû reconnaître qu'il n'a plus aucune chance de gagner la guerre. Il semble qu'il ait demandé à l'administration de Trump d'élaborer un accord avec les Houthis :
    L'administration Trump s'apprête à entamer des négociations avec les rebelles Houthis soutenus par l'Iran afin de mettre un terme à la guerre civile de quatre ans au Yémen, a rapporté mercredi le Wall Street Journal.
    Cet effort viserait à convaincre l'Arabie saoudite de prendre part à des pourparlers secrets avec les rebelles à Oman pour aider à négocier un cessez-le-feu dans le conflit, qui est apparu comme un élément de première ligne dans la guerre régionale par procuration entre Riyad et Téhéran.

Le frère du prince clown est venu à Washington pour préparer les pourparlers :
    Le prince Khalid a rencontré mercredi le secrétaire d'État Michael Pompeo et a discuté du " soutien des États-Unis à un règlement négocié entre le gouvernement de la République du Yémen " et un groupe dissident connu sous le nom de Southern Transitional Council, selon une déclaration du porte-parole du département d'État Morgan Ortagus.
Le gouvernement de Hadi n'est pas pertinent. Le Conseil de transition du Sud exigera l'indépendance du Nord. Les Houthi exigeront le contrôle du Nord et des réparations pour la guerre que les Saoudiens ont menée contre eux. L'infrastructure du Yémen du Nord est en grande partie détruite. Il en coûtera plusieurs dizaines de milliards de dollars pour reconstruire ce que la guerre aérienne saoudienne de cinq ans a détruit. Comme les Houthis peuvent continuer à harceler les Saoudiens à volonté, même dans leur capitale, il n'y a pas d'autre solution pour les Saoudiens que de payer ce que les Houthis demandent.
C'est le prince clown Mohammad bin Salman qui a lancé la guerre au Yémen peu après son arrivée au pouvoir. Il était censé vaincre les Houthis en quelques semaines. Cinq ans plus tard, et après avoir dépensé au moins 100 milliards de dollars, les Saoudiens ont perdu la guerre.

Le Roi tiendra-t-il son fils pour responsable de l'importante perte d'argent et l'humiliation qu'il a causée ?
Traduction SLT


(Bof, les missiles houthis tombent à côté ou sur les champs pétroliers, ça refroidit. note de rené)