L’Arabie saoudite veut entraîner l’Algérie dans sa guerre contre l’Iran
L’Arabie saoudite veut engager l’Algérie et tous les pays membres de la Ligue arabe dans sa guerre contre l’Iran. Le triple sommet arabe, qui s’est tenu jeudi 30 et vendredi 31 mai, a permis au royaume wahhabite de mobiliser ses alliés du Golfe et ses voisins arabes contre son ennemi éternel ; l’Iran. La voix de l’Algérie, représentée par son Premier ministre Noureddine Bedoui, ne s’est pas fait entendre.
Le roi Salmane d’Arabie saoudite a transformé le sommet arabe en une tribune pour se livrer à une violente charge contre l’Iran. Les Saoudiens accusent Téhéran de « soutenir le terrorisme, de nuire à la stabilité de la région, de mener une politique d’expansion, sabotage de navires à l’entrée du Golfe, attaques contre des installations pétrolières saoudiennes, ingérences dans les affaires de ses voisins et menaces contre l’approvisionnement en pétrole du marché mondial ».
Appel à la guerre contre l’Iran
Le Roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud a ouvertement exhorté les pays membres de la ligue arabe, dont l’Algérie, à prendre « une position tranchée » contre la politique iranienne. « L’absence d’une réaction ferme et dissuasive face aux actes de sabotages de l’Iran dans la région l’a encouragé à les poursuivre et à les accentuer comme on le constate aujourd’hui », a estimé le souverain saoudien.
Dans un communiqué publié à l’issue des travaux du triple sommet, les membres de la Ligue arabe et du Conseil de coopération du Golfe ont exprimé leur solidarité avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU), touchés par des attaques contre quatre pétroliers dans les eaux territoriales des Émirats arabes unis. Ils ont appelé l’Iran à cesser d’interférer dans les affaires des pays du Golfe.
Tous les pays présents, dont l’Algérie et à l’exception de l’Irak, sont tombés d’accord pour soutenir la feuille de route de l’Arabie Saoudite et à dénoncer les « ingérences » de l’Iran.
Alignement de l’Algérie ?
L’Algérie, représentée par son Premier ministre Noureddine Bedoui, ne s’est pas exprimée sur la position officielle de ses pairs sur les conclusions du triple sommet arabe. Plusieurs observateurs y voient un alignement en faveur de l’Arabie Saoudite, qui a largement dominé les débats lors des travaux du sommet.
L’absence d’une réaction claire de l’Algérie, sur un sujet aussi délicat, peut être interprétée comme un soutien affiché à l’Arabie Saoudite contre un pays avec qui l’Algérie a toujours entretenu des rapports cordiaux.
Seul l’Irak, pays où le régime de Téhéran exerce une influence politique et entretient des liens étroits avec des groupes chiites, n’a pas approuvé le communiqué du sommet de la Ligue arabe, très hostile à l’Iran.
Coopération stratégique entre l’Algérie et l’Iran
Un alignement de l’Algérie pour la position saoudienne risque de porter préjudice aux relations apaisées qu’entretiennent Alger et Téhéran. L’Algérie et l’Iran coopèrent étroitement sur toutes les questions régionales et internationales. Les deux pays avaient signé environ 70 mémorandums d’entente et de coopération dans divers domaines.
En début d’année, Bahram Qassemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a déclaré que « compte tenu de l’histoire des relations entre les deux peuples, nous supposons que l’avenir des relations entre les deux pays sera rayonnant ». L’Iran a déjà affiché sa disposition à aider l’Algérie à résoudre le problème épineux qui touchait son économie, à savoir sa diversification hors hydrocarbures.
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