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par Tyler Durden   
Lorsque les protestations économiques se sont rapidement transformées en manifestations anti-régime généralisées embrasant quelque 75 villes en Iran, principalement provinciales à la fin décembre et en janvier, nous avons pris note de la rhétorique pro-révolutionnaire effrontée du département d’État appelant les « éléments à l’intérieur de l’Iran » à diriger une « transition du gouvernement » dans les propres mots de la porte-parole Heather Nauert (faisant écho aux déclarations antérieures du secrétaire d’État de l’époque, Rex Tillerson).
Nous nous sommes posés la question et l’avons soulevée à nouveau après de nouveaux troubles à Téhéran et dans la ville méridionale de Khorrmashahr la semaine dernière : les agents de changement de régime détournent-ils les manifestations ?
En fait, un groupe de travail entre les Etats-Unis et Israël se réunit depuis des mois avec cet objectif en tête, comme le confirme Axios dans un nouveau rapport : « Israël et les États-Unis ont formé il y a quelques mois un groupe de travail conjoint qui se concentre sur les efforts internes pour encourager les mouvements de protestation en Iran et faire pression sur le gouvernement du pays ».
image de Maryam Radjavi, chef du groupe dissident paramilitaire iranien (MEK), via NCR-Iran.
image de Maryam Radjavi, chef du groupe dissident paramilitaire iranien (MEK), via NCR-Iran.
Le journaliste israélien Barak Ravid rapporte pour Axios : « deux responsables israéliens m’ont dit que l’équipe a été formée sur la base du document cadre américano-israélien pour la lutte contre l’Iran« , notant que l’équipe s’est réunie « plusieurs fois au cours des derniers mois » et qu’elle est supervisée par nul autre que John « Bomb Iran » Bolton et son homologue israélien Meir Ben-Shabbat.
Avec le JCPOA (Joint Comprehensive Plan Of Action) de 2015, négocié par Obama et parti en lambeaux après le retrait des États-Unis, et avec le gouvernement Assad sorti victorieux d’une guerre par procuration de sept ans visant largement à réduire l’influence iranienne dans le Levant, il semble que la Maison Blanche soit prête à apporter le modèle syrien de déstabilisation secrète à l’Iran.
Ravid continue :
Les responsables israéliens m’ont dit que la situation intérieure en Iran et le travail de l’équipe conjointe ont été examinés lors d’une réunion entre le conseiller à la sécurité nationale John Bolton et son homologue israélien Meir Ben-Shabbat à la Maison-Blanche il y a plusieurs semaines. Bolton et Ben-Shabbat pensent que l’augmentation de la pression intérieure sur le régime iranien pourrait avoir une influence positive sur le comportement local iranien.
« La  » pression interne  » est précisément le code pour le type de campagnes de déstabilisation parrainées par le CIA-Mossad qui ont marqué une grande partie de l’histoire des coups d’État du XXe siècle dans le tiers-monde, et qui ont marqué le renversement du Premier ministre Mohammad Mossadegh en 1953 lors du coup d’État qui a porté au pouvoir la marionnette des États-Unis et du Royaume-Uni, le Shah.
Comme nous l’avons rapporté en mai, seulement quelques jours après que l’ancien maire de New York et l’avocat personnel de Trump aient laissé échapper de façon inattendue :  » nous avons un président qui est dur, qui n’écoute pas les opposants, et un président qui s’est engagé à changer le régime (en Iran) « , le Washington Free Beacon avait reçu un livre blanc de trois pages qui a été distribué aux responsables du Conseil national de sécurité décrivant des projets de changement de régime en Iran, à la suite de la sortie des États-Unis de l’accord nucléaire de l’ère Obama et de la réimposition de sanctions sévères visant à renverser le régime iranien.
Le plan, rédigé par le Security Studies Group, ou SSG, un groupe de réflexion sur la sécurité nationale qui entretient des liens étroits avec les hauts responsables de la sécurité nationale de la Maison-Blanche, y compris le conseiller à la sécurité nationale John Bolton, vise à remodeler l’ancienne politique étrangère américaine à l’égard de l’Iran en mettant l’accent sur une politique explicite de changement de régime.
Il semble que le dernier rapport d’Axios sur le groupe de travail américano-israélien n’est qu’une première manifestation de ce qui a été décrit dans le livre blanc, et la nouvelle de la supervision directe du groupe de travail par Bolton survient la même semaine où Rudy Giuliani a de nouveau déclaré à une conférence de l’opposition iranienne « à l’année prochaine à Téhéran » et « la fin est proche » en référence aux récentes manifestations dans le pays.



VIDEO: Footage sent to @AlArabiya_Eng shows protests erupting across several cities in southwestern Iran calling for regime change.

Read more: http://ara.tv/czy76 

Les images envoyées à @AlArabiya_Eng montrent des manifestations qui éclatent dans plusieurs villes du sud-ouest de l’Iran, appelant à un changement de régime.
Bien que nous ayons peu de doute que de telles opérations secrètes ont en fait commencé il y a des années en Iran, probablement au sein de l’administration Bush, Axios rapporte que la propagande des États-Unis et de l’État israélien bat son plein :
Au cours des dernières semaines, Israël et les États-Unis ont commencé à utiliser les médias sociaux pour transmettre des messages anti-régime au peuple iranien. Et Netanyahu a récemment publié quatre vidéos sur Youtube, Facebook et Twitter – traduites en farsi – dans lesquelles il s’adresse au peuple iranien et l’encourage à protester contre le régime.
Axios identifie en outre les tweets récents du secrétaire d’État Pompeo comme un résultat direct possible de la stratégie du groupe de travail :
Le secrétaire d’État Mike Pompeo a écrit une série de tweets soutenant les manifestants en Iran, critiquant les arrestations massives de manifestants par le régime iranien et soulignant le financement croissant par le régime du Corps des Gardiens de la Révolution, alors que la controverse s’intensifie sur les dépenses internes de l’Iran.
Bien sûr, de tels exemples ne constituent que la pointe de l’iceberg, surtout si l’on considère les activités et le financement du groupe d’opposition iranien controversé en exil, Mujahideen e Khalq (MEK) (Organisation des Moudjahidines du Peuple Iranien (OMPI)) – considéré par l’Iran et de nombreux autres pays comme une organisation terroriste (et il n’y a pas si longtemps par le département d’État américain, mais retiré de la liste des groupes terroristes sous Obama), et maintenant soutenu de près par les membres du Congrès américain et les administrateurs de Trump.
Bush et Netanyahu ont utilisé ces cinglés pour des renseignements et des assassinats, mais serait-il vraiment possible que la NSC de Trump puisse se convaincre que Rajavi pourrait réellement gouverner l'Iran après la prochaine guerre, ou un coup d'état ? Ou Rudy se fait-il payer ?
Bush et Netanyahu ont utilisé ces cinglés pour des renseignements et des assassinats, mais serait-il vraiment possible que la NSC de Trump puisse se convaincre que Rajavi pourrait réellement gouverner l’Iran après la prochaine guerre, ou un coup d’état ? Ou Rudy se fait-il payer ?
Essentiellement une secte paramilitaire, l’OMPI est soupçonné d’avoir assassiné pendant des années des personnalités iraniennes de haut niveau, en particulier des scientifiques et des ingénieurs nucléaires, probablement à la demande des services de renseignement étrangers.
Par exemple, le rôle du Mossad dans ces assassinats a été confirmé jusqu’en 2012. Et surtout, un who’s who des plus hauts responsables américains a longtemps été intime avec le groupe, au premier rang desquels John Bolton.
Mais comme l’ont récemment expliqué des professionnels chevronnés du renseignement à Consortium News, l’histoire du terrorisme de l’OMPI est très claire. Parmi plus d’une douzaine d’exemples des quatre dernières décennies, ces quatre exemples sont illustratifs :
  • Au cours des années 1970, l’OMPI a tué des militaires et des civils américains travaillant sur des projets de défense à Téhéran et a soutenu la prise de contrôle en 1979 de l’ambassade des États-Unis à Téhéran.
  • En 1981, l’OMPI a fait exploser des bombes au siège du Parti de la République islamique et au bureau du Premier ministre, tuant quelque 70 hauts responsables iraniens, dont le président, le premier ministre et le juge en chef de l’Iran.
  • En avril 1992, l’OMPI a mené des attaques quasi simultanées contre des ambassades et des installations iraniennes dans 13 pays, démontrant la capacité du groupe à monter des opérations à grande échelle à l’étranger.
  • En avril 1999, l’OMPI a pris pour cible des officiers militaires clés et assassiné le chef adjoint de l’état-major général des forces armées iraniennes.
Le nouveau « groupe de travail » américano-israélien  est probablement prêt à libérer l’OMPI pour intensifier la « pression interne » à l’intérieur de l’Iran ou l’a peut-être déjà fait. Il se peut qu’il y ait d’autres troubles à venir.
traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International

(En comptant sur une armée de mercenaires comme en Syrie, armée et financée par l'Arabie Saoudite qui cette fois s'appuiera sur un mouvement, les moudjadines du peuple de l'Iran, marxiste, et des kurdes, laïcs. note de rené)