Les États-Unis accordent une aide supplémentaire de 200 millions de dollars aux forces ukrainiennes.
Qu’ont pu se dire Donald Trump et Vladimir Poutine lors de leur rencontre en tête-à-tête, à Helsinki, le 16 juillet? Pour le moment, l’on sait que les propos tenus à l’issue par le chef de la Maison Blanche ont déclenché une vive polémique outre-Atlantique dans la mesure où il a semblé remettre en cause le travail du renseignement américain dans l’enquête sur les ingérences russes dans le processus électoral de 2016. Par ailleurs, les deux hommes ont-il évoqué l’Ukraine, où les forces gouvernementales sont aux prises avec des séparatistes pro-russes dans la région du Donbass?
À en croire Moscou, ce dossier a effectivement été abordé. « Ce problème a été discuté, des propositions concrètes ont été faites pour régler cette question », a affirmé Anatoli Antonov, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis. Et, selon l’agence Bloomberg, qui cite deux sources anononymes, le chef du Kremlin aurait proposé à son homologue américain l’organisation d’un référendum dans les régions séparatistes ukrainiennes… Et comme l’on peut le supposer, une telle idée n’a pas les faveurs de Kiev, ni celle de Washington.
« L’administration n’envisage nullement de soutenir un référendum dans l’est de l’Ukraine », qui « n’aurait aucune légitimité », a en effet réagi Heather Nauert, la porte-parole de la diplomatie américaine Heather Nauert.
En attendant, et alors que le conflit dans le Donbass a fait plus de 10.000 tués depuis 2014 et que la Russie est accusée de soutenir les séparatistes, le Pentagone a annoncé, le 20 juillet, une aide de 200 millions de dollars supplémentaires pour renforcer les forces urkrainiennes.
Cette aide servira à acquérir des « équipements pour soutenir les programmes de formation en cours et les besoins opérationnels », a expliqué le département américain de la Défense. Il s’agira ainsi de renforcer les capacités de commandement de l’état-major ukrainien avec des moyens de communication sécurisés et de livrer des jumelles de vision nocturne (JVN). Cela étant, aucune date n’a été pour le moment fixée pour la livraison de ces matériels.
Au total, depuis 2014, le montant de l’assistance militaire américaine au « secteur de la sécurité ukrainien » s’élève à plus d’un milliard de dollars. L’Ukraine bénéficie par ailleurs d’aides accordées par d’autres pays, dont le Canada, ainsi que d’une « coopération renforcée » avec l’Otan.
Cette année, les États-Unis ont commencé à livrer aux forces ukrainiennes 210 missiles FGM-148 Javelin et de 37 postes de tirs (coût : 47 millions de dollars) afin de permettre à l’Ukraine de « protéger sa souveraineté et son intégrité territoriale. »
Par ailleurs, le dossier urkrainien (mais aussi les ingérences présumées de Moscou dans l’élection présidentielle de 2016) est à l’origine de la loi CAATSA, [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act] qui prévoit des sanctions américaines à l’égard de la Russie et de pays tentés d’acquérir des armes russes, comme c’est actuellement le cas de la Turquie, qui a commandé des systèmes de défense aérienne S-400 « Triumph ». Mais, sur ce dernier point, le chef du Pentagone, James Mattis, défend une approche plutôt conciliante.
« La Russie doit payer pour son comportement agressif et déstabilisateur, et pour son occupation illégale de l’Ukraine », a avancé M. Mattis dans un communiqué. « Toutefois, a-t-il ajouté, alors que nous imposons des sanctions nécessaires et méritées pour leur attitude malveillante, fournir au secrétaire d’État la possibilité de déroger à la loi CAATSA est impératif. »
Effectivement, ce texte fait débat outre-Atlantique. En effet, certains craignent qu’elle puisse mettre en péril les relations entre les États-Unis et des partenaires importants, comme la Turquie et l’Inde, qui envisage également l’achat de S-400 et dont les forces armées mettent en oeuvre des équipements d’orgine russe depuis longtemps.
Pour M. Mattis, des exceptions à la loi CAATSA permettraient à certains pays de « bâtir une relation de sécurité plus étroite avec les États-Unis tout en réduisant de manière progressive leur dépendance au matériel militaire russe. »
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