Syrie: combats meurtriers entre le régime et une coalition arabo-kurde dans l’est
AFP SOURCE : LE JOURNAL DE MONTRÉAL
Dimanche, 29 avril 2018 08:45
MISE à JOUR Dimanche, 29 avril 2018 14:41
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Des combats meurtriers ont éclaté dimanche dans l’est de la Syrie entre une coalition arabo-kurde soutenue par Washington et les forces de Bachar al-Assad, une confrontation rare malgré quelques incidents sanglants ces derniers mois.
Neuf combattants prorégimes, et six des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dominée par les Kurdes alliée des Etats-Unis, ont été tués dans ces affrontements dans la province de Deir Ezzor, frontalière de l’Irak, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les forces du régime ont conquis à la mi-journée quatre villages, selon l’agence officielle Sana, mais quelques heures plus tard les FDS reprenaient le contrôle de trois d’entre eux, a rapporté l’Observatoire.
La coalition internationale emmenée par Washington, qui soutient les FDS, a confirmé une «attaque» des forces prorégimes, précisant qu’elle avait oeuvré à une «désescalade de la situation», selon un communiqué en réponse à des questions envoyées par l’AFP, sans plus de précisions.
Riche en pétrole, la province de Deir Ezzor était autrefois tenue par le groupe jihadiste État islamique (EI), mais il a été chassé de la plupart des zones qu’il contrôlait à la suite d’offensives distinctes et concomitantes menées l’été dernier par les FDS et le pouvoir syrien.
L’armée syrienne soutenue par la Russie et les FDS appuyées par les États-Unis s’étaient fait la course pour contrôler les territoires de cette province.
Aujourd’hui, le régime tient la ville de Deir Ezzor, chef-lieu de la province, mais aussi toute la rive ouest de l’Euphrate, tandis que les FDS sont stationnées sur la rive orientale du fleuve.
«L’objectif du régime est de protéger la ville, en repoussant les combattants des FDS qui se trouvent sur la rive est en face de la cité», a dit à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Autonomie kurde
Par le passé, plusieurs incidents meurtriers ont opposé les belligérants, même si une ligne dite de «déconfliction» avait été érigée pour éviter tout dérapage.
En février, une centaine de combattants prorégime avaient été tués dans des frappes de la coalition internationale à Deir Ezzor, Washington assurant que ces raids intervenaient après une offensive des forces loyalistes contre un QG des FDS.
En septembre 2017, les FDS avaient accusé la Russie d’avoir bombardé une de leurs positions tuant un de leurs combattants et en blessant d’autres.
A la faveur du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011 et qui a fait plus de 350 000 morts, la communauté kurde, qui domine les FDS, a imposé une autonomie de facto sur les territoires sous son contrôle dans le nord du pays.
Mais le régime qui tient déjà plus de la moitié du territoire syrien grâce à l’appui militaire de Moscou, est déterminé à reconquérir l’intégralité du pays.
Dimanche, sur un autre front dans la périphérie sud de Damas, son aviation pilonnait le camp de réfugiés palestinien de Yarmouk, mais aussi le quartier voisin de Hajar al-Aswad, tenus par l’EI, selon l’OSDH.
Cette opération intervient après la reconquête totale des territoires rebelles dans la Ghouta orientale, près de Damas, annoncée à la mi-avril, après des semaines de bombardements meurtriers et des accords d’évacuation imposés aux insurgés.
«Ruelles étroites»
Des colonnes de fumée s’élevaient des abords de Yarmouk après des frappes aériennes, tandis que les tirs des francs-tireurs étaient entendus dans le secteur, a rapporté un correspondant de l’AFP qui participait à une visite de journalistes organisée par les autorités.
«L’opération ici est différente de celle de la Ghouta orientale», assure une source militaire. «Ici, les bâtiments sont collés les uns aux autres et les ruelles sont étroites, ce qui ne permet pas le passage des chars», poursuit-il.
Par ailleurs, un accord a été conclu entre le régime syrien et des rebelles pour leur évacuation de localités de la banlieue sud de Damas, adjacentes au camp de Yarmouk.
(Contrôlés par les américains les kurdes perdent leur chance d'obtenir une large autonomie. Le gouvernement syrien a un besoin vital de récupérer les champs pétrolifères pour financer la reconstruction. Les kurdes, entourés de pays hostiles ne pourront même pas l'exporter, surtout depuis que l'accès à Israël a été coupé. note de rené)
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