Il semble que le plan Bolton, du nom de l’idéologue extrémiste américano-israélien et l’une des figures de proue des néoconservateurs sionistes US, consistant à substituer aux forces US dans le nord-est de la Syrie, une autre légion « arabe » ou « panislamique » sous l’égide d’une sorte d’OTAN moyen-oriental piloté par Ryad soit déjà mort-né.
Ce projet manque singulièrement d’originalité et ne fait que reprendre des approches similaires en Syrie dont le résultat ne fut jamais probant.
Les forces US en Syrie orientale demeurent encerclées par les forces combinées pro-syriennes en dépit de quelques accrochages d’une extrême intensité visant autant à desserrer l’étau qu’à dissuader un assaut sur des bases américaines clandestines et temporaires dont la défense draine les ressources du Pentagone.
Cette situation intenable sur le moyen terme incite l’administration Trump à choisir la seule option viable :  dégager des lieux au plus vite. Cependant, les lobbies pro-israéliens au Congrès, au Sénat et surtout au Département d’État US ne veulent absolument pas d’un tel scénario qui laisserait la porte ouverte à un continuum stratégique iranien jusqu’en Méditerranée orientale et surtout au Golan.
La stratégie des néoconservateurs US est de briser ce continuum et éviter par tous les moyens possibles le déploiement de forces iraniennes ou sous commandement iranien au Golan syrien face aux forces israéliennes.
Les États-Unis, qui n’ont aucun intérêt en Syrie, ont dépensé, malgré l’apport financier des pays du Golfe et principalement l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et le Qatar, plus de 170 milliards de dollars dans la guerre en Syrie, sans aucun résultat ou presque puisque des milliers de familles arabes et kurdes dans le nord-est de la Syrie se sont enrichies sur le dos des Américains.
La « disruption » du continuum stratégique de l’axe de la résistance (appellation de l’alliance formée par la Syrie, l’Iran et le Hezbollah libanais) semble paradoxalement compromise par la frappe israélienne ayant visé la base aérienne syrienne de T-4 à Homs avant l’agression tripartite. Ce fut la première fois où les Israéliens s’en prenaient directement à des militaires iraniens et depuis cette attaque, l’Iran affirme publiquement qu’il y aura des représailles à cette attaque. Damas et le Hezbollah ont également déclaré que l’attaque de la base T-4 a déclenché un compte à rebours pour une opération de représailles visant l’entité sioniste et ses dirigeants psychopathes de Tel Aviv.
Ces menaces ne sont pas du tout appréciées par John Bolton et ses compères et des plans de résurrection d’organisations terroristes comme Al-Qaïda 4.0 ou Daech 3.1 (acronyme arabe de l’État islamique en Irak et au Levant) sont en cours de mise en oeuvre. Une vidéo bidonnée d’ISIS en Asie du Sud-Est s’en prenant à CNN et la NASA, relevant du burlesque a fait son apparition en attendant que l’égyptien Al-Zawahry de la fantasmatique Al-Qaïda historique refasse surface pour apostasier à nouveau Al-Assad de Syrie et vouer l’Iran et la Russie aux gémonies d’un enfer Otanien.
Bref, l’empire est en manque cruel d’imagination.
L’idéologie tue la créativité. Bolton en est l’illustration la plus vivante.
Le chemin de Damas est celui de la rédemption ou d’Armageddon.
La guerre en Syrie a profondément transformé le monde.