L’opération militaire de Kiev contre le Donbass change de nom mais pas de méthode, et cible toujours délibérément les civils
source : Réseau International
Partager la publication "L’opération militaire de Kiev contre le Donbass change de nom mais pas de méthode, et cible toujours délibérément les civils"
Vendredi 16 mars 2018, Porochenko annonçait à Kramatorsk la fin de la prétendue « opération anti-terroriste », remplacée par une opération interarmées dans le Donbass. Il a annoncé par la même occasion le nom du nouveau commandant en chef des opérations : le lieutenant-général Sergueï Naïev.
Ce changement vise à mettre l’opération armée en conformité avec la loi de réintégration du Donbass, votée par la Rada en janvier 2018, et est une condition sine qua non à la reprise des hostilités à grande échelle telle que voulue par Kiev, et légitimée par cette loi de réintégration.
D’ailleurs si qui que ce soit avait un doute à ce sujet, Porochenko a lui-même clarifié la situation :
« J’ai confié au commandant des forces interarmées la tâche de renforcer l’armée pour qu’elle soit non seulement défensive, mais aussi capable de libérer les territoires occupés », a ainsi déclaré le président ukrainien.
En clair, ce nouveau commandant doit transformer l’armée ukrainienne pour qu’elle puisse passer à l’offensive contre les Républiques Populaires de Donetsk et de Lougansk (RPD et RPL).
Et si durant la visite de Porochenko dans le Donbass, la trêve fut totalement respectée par l’armée ukrainienne, les jours précédant et suivant sa visite furent moins calmes.
Le jour précédant sa visite, l’armée ukrainienne a de nouveau tiré sur les villages du Sud de la RPD, dont la localité de Sakhanka, à coup de mortier de 120 mm et de véhicule de combat d’infanterie, endommageant plusieurs habitations et un tracteur. Nous nous trouvions sur place cette nuit là et avons pu entendre les tirs qui ont touché ce petit village.
Le lendemain matin nous sommes allés constater les dégâts. Hors caméra un homme dont le tracteur a été détruit et la maison endommagée, nous demande : « Pourquoi est-ce qu’ils nous tirent dessus ? Il n’y a pas de pièce d’armement, pas de soldats ici. Pourquoi ?»
Personne n’a de réponse à cette question tant il semble inconcevable que des gens normalement constitués puissent tirer délibérément sur des civils non armés, qu’ils prétendent en plus venir « libérer ».
Voir le reportage vidéo filmé à Sakhanka (Sud de la RPD) :
Et si la nuit d’après (de vendredi à samedi) fut calme, la suivante le fut beaucoup moins. Dans la nuit de samedi à dimanche, l’armée ukrainienne a recommencé à tirer sur le village de Sakhanka, détruisant totalement une maison. Et dans la nuit de dimanche à lundi, c’est trois autres maisons qui ont été touchées dans la même rue, située à plus d’un kilomètre des positions les plus proches de l’armée de la RPD.
Et au vu du nombre d’armes lourdes accumulées sur la ligne de front, il y a peu de chance que la situation se calme. Ainsi la semaine passée, les services de renseignement de la RPD ont détecté 130 pièces d’armement présentes près de la ligne de front côté ukrainien, dont : 14 lance-roquettes multiples Grad, six canons antichars Rapira de 100 mm, un système de missiles antiaériens Strela-10, 17 chars d’assaut T-72, et 92 véhicules de combat d’infanterie, véhicules de transport de troupes blindés et automitrailleuses.
D’autres armes sont installées plus en arrière du front dans des quartiers résidentiels, en violation totale des accords signés à Minsk. Ainsi, le 16 mars 2018, l’OSCE a enregistré la présence, dans la zone contrôlée par Kiev, de deux obusiers automoteurs 2S3 Akatsia de 152 mm, installés dans le jardin de deux maisons de la ville de Vidrodjennia, et d’un système de défense antiaérienne 9K33 Ossa de 210 mm, installé dans une rue proche des habitations, dans le village de Klinovko. Les deux localités sont situées près de l’arc de Svitlodarsk, en face de Debaltsevo.
Le calme actuel n’est qu’un calme relatif qui fait penser à celui qui précède la tempête. L’armée ukrainienne se prépare, et renforce ses positions, y compris avec l’aide d’instructeurs étrangers, comme ces soldats Norvégiens qui sont arrivés sur la ligne de front sous couvert d’une mission d’observation du respect des documents de Vienne sur les mesures visant à bâtir la confiance et la sécurité en Europe (sic).
Après les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la Pologne et les États baltes, la Norvège vient donc de rejoindre la liste des pays qui se rendent activement complices des crimes de guerre commis par l’armée ukrainienne. Un fait qu’il faudra rappeler lorsque sera venu le temps de juger tous ceux qui auront permis, soutenu, et encouragé le génocide de la population du Donbass.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire