Perte record pour Rolls-Royce qui ne cesse de chuter
source : L'Usine Nouvelle
Le motoriste britannique annonce une perte historique de 5,4 milliards d’euros. Sa branche aéronautique accuse un recul de sa rentabilité.
Les années se suivent et se ressemblent (presque) pour Rolls-Royce. Le britannique ne parvient pas à relever la barre, tourmenté par des aléas financiers. Le groupe vient d’annoncer la couleur pour 2016 : une perte historique de 5,4 milliards d’euros. Une contre-performance qui s’explique en partie en raison d’une charge liée à une amende de 790 millions d’euros dans le cadre d’une affaire de corruption ainsi que de la chute de la livre depuis le vote en faveur du "Brexit". Mais pas seulement.
Dans le détail, Rolls-Royce peine à profiter de la dynamique industrielle qui caractérise l’aéronautique alors même qu’il a embarqué à bord du Boeing 787 (avec le Trent 1000) et de l’Airbus A350 (avec le Trent XWB). Un secteur qui représente à lui seul la moitié de son chiffre d’affaires, soit 8,2 milliards d’euros en 2016 pour un total de 16,2 milliards d’euros en prenant en compte les activités dans la marine, la défense, l’énergie et le nucléaire. Or dans ce segment porteur, Rolls-Royce accuse une chute vertigineuse de 60% de ses bénéfices, à 432 millions d’euros.
Une stratégie discutable, les services à la traîne
En 2015, Rolls-Royce avait livré 712 moteurs. Sa production a diminué en 2016 pour s’établir à 649 moteurs. Jamais le motoriste n’a aussi peu produit depuis 15 ans, son niveau moyen annuel de production s’établissant presque toujours au-delà de 800 moteurs. Le groupe, qui a privilégié la motorisation des long-courriers ne peut guère goûter aux fortes montées en cadences que connaissent les monocouloirs (familles A320 et 737), contrairement à tous ses concurrents (Pratt&Whitney, ainsi que Safran Aircraft Engines et General Electric via leur société commune CFM International). Quant à l'aviation d'affaires, morose, elle contribue à plomber les résultats.
Ce n’est pas tout. Rolls-Royce peine à engranger les bénéfices côté services (52% du chiffre d'affaires), une manne dont jouissent les motoristes à coups de contrats à l’heure de vol et de maintenance. Ses deux nouveaux moteurs dédiés au 787 et à l’A350 manquent de maturité pour ces nouveaux programmes. Au final, les marges de Rolls-Royce dans l’aéronautique sont passées de 11,7% à 5,2%. De mauvaises performances - également dans les autres divisions - qui conforteront Warren East, le patron arrivé en juillet 2015, à maintenir son vaste plan de restructuration, prévoyant 3600 suppressions d’emploi dans le monde.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire