Le premier garde-manger en libre-service de Paris a ouvert ses portes
2 février 2017 / par Diane Deswarte source : La relève et la peste
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Paris, 12ème : s’y trouve le premier garde-manger solidaire de la capitale. Mis en place grâce à un travail d’équipe entre l’association Cap ou pas Cap, le collectif On a pensé à un truc et le centre social de Charenton, un mois après son lancement, le garde-manger est un succès.
Trois boîtes
Trois boîtes en bois accrochées sur la grille du centre social de Charenton dans le 12èmearrondissement de Paris : voilà l’installation sommaire mais efficace du garde-manger solidaire. Après trois mois de réflexion, une trentaine de bénévoles, une co-construction efficace et un financement participatif, ces trois boîtes destinées à accueillir et distribuer des denrées alimentaires et non périssables ont pris leur place dans la vie de quartier.
Ouvertes à tous, elles reçoivent des dons alimentaires de particuliers et des invendus destinés à être récupérés librement par ceux qui en ont besoin. Cette initiative n’est pas sans nous rappeler les frigos solidaires en Allemagne, les casiers solidaires au Portugal ou la Give Box (boîte à dons), dans le 12ème également, qui a été un succès avec en moyenne 100 objets réemployés et mis en circulation par heure.
Ecosystème solidaire
A l’origine de cette idée, des entités solidaires et humanistes qui veulent repenser la société, la ville, le quartier d’une nouvelle façon. L’association Cap ou pas Cap compte des bénévoles, des volontaires en Service Civique, des salariés et des stagiaires qui œuvrent tout au long de l’année pour « accélérer l’engagement et la transition citoyenne ». Le collectif OPUT (On a pensé à un truc), lui, est composé d’architectes, de designers et d’acteurs associatifs de l’éducation populaire et s’est donné pour objectif « d’accompagner les citoyens et les différents acteurs de la société civile dans la transformation de leur environnement urbain », le centre social de Charenton a été choisi lors des réflexions communes aux deux associations pour accueillir le dispositif et finalement les magasins BIO Les Nouveaux Robinson se sont engagés pour leur part à réalimenter régulièrement le garde-manger avec les invendus alimentaires. Les acteurs de ce projet, forts de leurs compétences et de leurs champs d’actions, ont su se rassembler afin de former un engrenage vertueux au service de la communauté et de ceux qui sont dans le besoin.
De l’utilité d’un garde-manger solidaire
Un garde-manger solidaire a pour première fonction d’aider ceux dans le besoin à se nourrir grâce à l’aide de ceux qui peuvent profiter d’une meilleure situation ; mais après tout « On est tous amené, un jour ou l’autre, à prendre ou à donner, que ce soit pour des questions de disponibilité, d’argent, de motivations… » a déclaré Clément Hélary, responsable Communication de l’association au journal 20 Minutes. La population ciblée est bien plus large que ce que l’on pourrait penser, le garde-manger solidaire, de par sa taille, est un coup de pouce qui peut faire du bien lorsque les temps sont durs pour les moins avantagés – un homme vivant dans la rue, une étudiante qui n’a plus de quoi prendre son dernier repas du mois… La confiance instaurée par ce dispositif offre non seulement de se servir, mais aussi de donner. Comme deuxième fonction, le garde-manger solidaire est un créateur de lien social, on s’y retrouve, on y discute, ou même, on ressent le soutien de la communauté par le biais de boîtes en bois, même s’il n’est pas formalisé par des mots. Lorsque l’on se sent impuissant ou incapable d’aider son prochain, lorsque l’on ne sait pas comment s’y prendre ou par où commencer, repensons à ces 3 boîtes en bois qui modifient de manière positive l’ADN d’un quartier et la perception de l’autre.
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