Transformer ses déchets en énergie… à la maison
source : Les Moutons Enragés
Et s’il y avait une solution commerciale destinée au grand public pour produire son propre biogaz? Car l’idée n’est pas nouvelle, certains en produisent depuis longtemps pour réduire leur « empreinte écologique » pour tout simplement pour faire des économies, la ville d’Oslo elle-même produit son biogaz pour faire rouler les bus de la ville, tout simplement génial!
Une solution commerciale apparaît donc, le prix risque néanmoins de faire un peu mal, mais gageons que cela s’amortit au fil du temps: à partir de 995 euros.
Une start-up israélienne permet aux citoyens de transformer leurs restes de nourriture en gaz utilisable pour le chauffage et la cuisson.Ce système peut transformer les restes de cuisine et les déchets générés par des animaux en engrais naturel liquide ainsi qu’en gaz pour la cuisson, l’éclairage et le chauffage.Grâce au principe de méthanisation, ou digestion anaérobie, le procédé assure la transformation des déchets organiques, solides ou liquides, en énergie utilisable. C’est la société HomeBioGas qui est à l’origine de la conception de ce convertisseur de biogaz compact, qui est livré en kit au domicile des particuliers qui peuvent alors l’installer eux-mêmes dans leur jardin. Selon l’entreprise, deux personnes sont nécessaires pour assembler le digesteur pour un temps de montage d’environ 2 à 3 heures.Dans les zones où la température moyenne est au-dessus de 17 ° C, le système peut “digérer” jusqu’à 6 litres de déchets alimentaires ou 15 litres de fumier animal par jour, pour assurer environ trois heures de cuisson, tout en produisant un engrais liquide naturel. Si les performances chutent dans des climats plus froids, HomeBioGas estime que le système pourrait être utilisé dans un espace suffisamment aéré et chaud, comme une serre.Lire aussi : Des déchets pour aliment ses véhiculesHomeBioGas est destiné non seulement aux familles des pays développés qui cherchent à réduire leur empreinte carbone mais également aux communautés défavorisées des pays en développement.Suite+vidéo sur Novae.ca
Tout le monde ne pouvant pas acquérir un tel dispositif, aussi intéressant soit-il, il existe d’autres solutions réalisables soit-même avec un peu de matériel et de volonté, comme celle qui suit.
Pour ceux vivant en zone rurale ou ayant un terrain permettant de produire son propre biogaz, voici une solution très intéressante. Basique dans un premier temps, avec les économies réalisées, une solution plus aboutie pourra alors être envisagée. L’idée est simple: produire son propre gaz grâce à la méthanisation, une solution qui risque là également d’être fort utile en cas de problème majeur.Introduction
La méthanisation est un procédé de valorisation des déchets agricoles permettant d’obtenir une énergie renouvelable : le biogaz. En l’absence d’oxygène, la matière organique est transformée en matière minérale par la flore méthanogène. Cette réaction entraîne la production de biogaz, composé de 55 à 70% de méthane (Gaz Naturel).Des petits digesteurs anaérobies peuvent être réalisés très facilement et servir pour des opérations de démonstration ou de sensibilisation. On peut ainsi vérifier la dégradabilité de différents types d’effluents organiques ainsi que l’inflammabilité du biogaz, voire mesurer la quantité de gaz produite ou faire la cuisine au biogaz. Ces digesteurs peuvent être réalisés par des groupes de jeunes ou des agriculteurs qui veulent vérifier la simplicité de la méthanisation.Réalisation d’un digesteur de démonstration
Schéma de principe d’une petite cuisine au biogaz :
Matériel nécessaire :
- 2 fûts en plastique bleu étanches
- 2 chambres à air de voiture ou de camion
- 1 bouteille d’eau 5 L
- 1 brûleur (bec bunzen ou réchaud de camping)
- 1 tuyau d’arrosage
- Raccord adapté au tuyau :
- 4 raccords en T
- 2 raccords simples ou coudé
- Silicone et colliers métal type serre-joint
- paille de fer
1 – Préparation des bidons
- vérifier que l’ancien contenu ne soit pas nocif aux bactéries méthanogènes (produits chimiques, détergents…)
- brancher le tuyau de gaz.
- charger de matière organique fraîche et d’eau, chaude de préférence car la chaleur est nécessaire au bon fonctionnement de la méthanisation.
2 – Stockage du gaz
- Préparation des chambres à air : faire sauter le système de clapet sur l’embout de la chambre à air pour que l’arrivée du gaz se fasse en direct.
- Installer les chambres à air sur le tuyau de gaz provenant des bidons.
3 – Vérification de l’étanchéité
Faire un liquide moussant avec du liquide vaisselle et de l’eau, l’étaler sur toutes les surfaces susceptibles de poser des problèmes d’étanchéité et regarder si des bulles apparaissent.4 – Soupape de sécurité
- A l’aide d’un T, fixer sur le tuyau principal un bout de tuyau de 50 cm de long, comme pour les chambre à air.
- plonger ce tuyau dans la bouteille d’eau remplie. La hauteur d’eau de la bouteille représente la pression maximum du gaz contenu dans la chambre à air.
5 – Montage du brûleur
- brancher le tuyau sur l’embout du réchaud prévu à cet effet. Au besoin, passer par un tuyau de plus petit diamètre, en sachant qu’une large arrivée de gaz est recommandée.
- pour allumer la flamme, jouer avec :
- la pression sur les chambres à air
- l’arrivée d’air sur le réchaud
- pour éviter un éventuel retour de flamme, mettre de la paille de fer dans le tuyau d’arrivée de gaz.
Que peut-on méthaniser pour produire de « l’énergie propre » ?
- Les restes alimentaires des particuliers, cantines, restaurants, hôtels…
- Les déjections animales des élevages (lisiers, fientes, fumiers…)
- Les résidus agricoles des cultures végétales
- Les déchets d’abattoirs, de nettoyage des poissons, cadavres d’animaux…
- Les denrées périmées des commerces (invendues actuellement et mises en décharge !)…
- Les boues des stations d’épuration, vidanges et curages de fosses septiques…
- Les déchets verts (jardins, bords de route…)
- Les algues, jacinthes d’eau des canaux ou marres (à réhabiliter !)…
- Les huiles alimentaires (fritures)…
- Les déchets des transformations agro-alimentaires (drèches de brassage des bières, purées de fruits, graisses…)
- les résidus de distillation de la filière canne à sucre : rhum…
Tout cela représente des volumes et des masses considérables, ce ne sont plus des déchets mais des matières premières quasiment gratuites. La méthanisation de ces fermentescibles produit une énergie propre, renouvelable et disponible sur place, sans être tributaire d’importations.Pour aller plus loin :
- Ce biodigesteur de démonstration permet à moindre frais d’éprouver le principe. Ceux qui seraient intéressés par une utilisation à plus grande échelle trouveront un compte rendu en français dans le « Manuel d’installation d’un biodigesteur »(fichier PDF de 500ko)
Ce type de digesteur est d’un coût faible (10 ¤ environ pour le système complet) et permet aux familles qui les installent d’économiser suffisamment de revenu pour s’équiper ensuite de digesteurs plus durables.
Ces digesteurs sont particulièrement présents au Viet Nam et au cambodge avec plus de 17 000 installations dans chacun de ces pays. Ceci représente à chaque fois plusieurs centaines de milliers de personnes qui bénéficient d’un gaz de cuisine gratuit et renouvelable !- Plus poussé encore, mais en anglais, le « Manuel du digesteur briques crues » (fichier PDF d’1Mo).
Ce digesteur demande plus d’effort pour la construction que le digesteur plastique mais il est plus durable.
Certaines installations de plus de 20 ans sont ainsi encore utilisées maintenant.
Ce manuel biogaz a été édité par le GERES.Article issu du site Onpeutlefaire.com. N’hésitez pas à consulter le site source pour voir les autres photographies explicatives des étapes.N’oubliez pas toutefois qu’il s’agit de gaz, une matière qui reste dangereuse et explosive, et que de ce fait, certaines règles de sécurités s’imposent. Cet article est donc relayé à titre informatif, à vous de pousser plus loin les recherches pour trouver des solution plus sures au besoin.
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