Allemagne: le nombre de crimes contre les migrants explose
En 2015, le ministère allemand de l’Intérieur a constaté cinq fois plus de crimes contre les migrants que l’année précédente.
La police explique ce phénomène par une montée en puissance des organisations d’extrême-droite et la propagation d’idées xénophobes sur fond d’augmentation du nombre de réfugiés dans le pays.
Le rapport sur la protection de la Constitution a été présenté par le ministère de l’Intérieur allemand. Il fait le point sur les crimes commis pour raisons politiques par des organisations d’extrême-droite et d’extrême-gauche, des organisations islamistes, des services de renseignement étrangers et des sectes religieuses. Le rapport souligne que « l’augmentation du nombre de réfugiés a conduit à une hausse des sentiments hostiles à l’octroi d’un asile à ces derniers, alors que la crise migratoire était le thème principal de l’année 2015″.
Selon le ministère allemand de l’Intérieur, 894 crimes pénaux ont été enregistrés en 2015 contre des réfugiés et des migrants, dont 153 violents. Ces chiffres sont cinq fois supérieurs à ceux de 2014 — 170 crimes pénaux dont 25 violents. 5 incendies de centres de logement pour réfugiés ont été enregistrés en 2014 contre 75 en 2015. Le ministère indique que la plupart ont eu lieu de manière spontanée, sans avoir été prémédités, mais une partie des incendies (le ministère ne précise pas le pourcentage) a été planifiée et organisée, ce qui inquiète de plus en plus les forces de l’ordre.
Le ministère remarque que pour la première fois depuis des années, on enregistre en Allemagne une augmentation du nombre de sympathisants envers les organisations d’extrême-droite ou leurs membres — 21 000 en 2014 contre 22 600 en 2015. Ainsi, le nombre de partisans de l’idéologie nazie est passé de 5 600 en 2014 à 5 800 en 2015, le nombre des membres du parti national-démocrate reste au même niveau de 5 200 adhérents, celui des membres du parti Die Rechte (la Droite) est passé de 500 à 650 membres.
Dans l’ensemble, le ministère constate que la montée en puissance de la propagande haineuse et d’incitation à la haine ethnique et religieuse pousse les autorités à adopter des mesures fermes. L’Allemagne a interdit en janvier le site Altermedia Deutschland qui propageait activement l’idéologie d’extrême-droite — la xénophobie, l’antisémitisme, le racisme et l’islamophobie. Le parquet allemand a déjà ouvert des affaires pénales à l’encontre des gestionnaires de ce site, soupçonnés d’avoir créé une organisation violant le Code pénal du pays.
Kommersant
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