Le Brexit en tête dans deux sondages la veille du référendum (sans garantie que le résultat final soit respecté…)
C’est LE vote qui risque de marquer l’histoire, avec des conséquences apocalyptiques (comme d’habitude) selon les pro-UE, et des conséquences modérées voire nulles selon des pro-brexit. Le fait est que le Royaume-Uni est menacé de toutes parts par la finance qui ne souhaitent pas que le OUI l’emporte.
Deux nouveaux sondages donnaient mercredi le camp d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne légèrement en tête des intentions de vote, à la veille du référendum historique sur cette question.Selon Opinium, qui a interrogé 3.011 Britanniques sur internet, 45% étaient pour une sortie, 44% pour un maintien dans l’UE, mais 9% étaient toujours indécis et 2% préféraient ne pas se prononcer. Selon TNS, qui a sondé 2.320 personnes, 43% étaient pour une sortie de l’UE, 41% étaient pour rester et 16% étaient encore indécis.Source: 7sur7.be
Mais le pire de tout, ce qui risque de déclencher des émeutes et même une révolution, c’est que si le oui l’emporte, le résultat du référendum pourrait être annulé par un nouvel accord…
Malgré les traditions démocratiques de la Grande-Bretagne, il y a un risque que le pays soit réintégré à l’Union européenne par un nouveau traité dans le cas où le peuple se prononce pour le Brexit, estime l’économiste Jacques Sapir.RT France : Selon les dernières déclarations de George Soros, la sortie de l’UE serait une catastrophe financière mondiale. Est-ce que vous voyez, en tant qu’économiste, de potentielles conséquences économiques négatives ?Jacques Sapir (J. S.) : Non, j’en vois très peu, parce qu’on peut penser que cela ne changera rien aux flux commerciaux qui existent actuellement entre la Grande-Bretagne et les autres pays de l’Union européenne. En fait, on va voir s’imposer un modèle à la suisse ou à la norvégienne. Ensuite, on peut penser que de toutes les manières, la Grande-Bretagne étant un pays qui est assez fermement acquis à l’option du libéralisme économique, on sera à nouveau dans une situation de libre-échange avec les autres pays. Du point de vue commercial, je ne pense pas qu’il y ait le moindre risque.Après, c’est vrai qu’on peut avoir une inquiétude, ou plutôt il faut s’attendre à des mouvements de spéculations relativement forts au niveau de la valeur des monnaies. Concrètement, si l’option du Brexit est majoritaire jeudi soir, il est très clair que la livre va baisser de 15 à 20%. Est-ce que c’est une si mauvaise opération pour les Britanniques ? Je n’en suis pas du tout convaincu. Oui, ce sera une mauvaise opération pour les spéculateurs, c’est clair. Mais pour les Britanniques eux-mêmes, je ne suis pas sûr que ce soit une si mauvaise opération que ça.C’est à Londres que se calcule en réalité le prix du BrentRT France : On comprend très bien que si les Britanniques votent pour le Brexit, ils auront plus de marge de manœuvre en matière de prise des décisions. En réalité, comment est-ce que la structure de l’économie va changer, étant donné que la Grande-Bretagne est un pays post-industriel qui dépend majoritairement de son secteur financier ? Cela veut dire que c’est la City qui va souffrir en premier ?J. S. : Il n’est pas sûr que la City souffre en particulier, parce qu’on voit très bien qu’il y a toute une série d’opérations financières qui resteront à la City, notamment toutes les opérations commerciales sur les obligations, celles qui sont liées aux matières premières et qui sont assez importantes. On sait que la place de Londres joue un rôle important pour toute une série de matières premières. Par exemple, sur le pétrole, c’est à Londres que se calcule en réalité le prix du Brent. Donc ces choses-là ne vont pas disparaître parce que la Grande-Bretagne serait sortie de l’Union européenne, loin de là. Après, la question qu’on peut se poser, c’est est-ce que les opérations sur les obligations vont migrer depuis la Place de Londres jusqu’à par exemple la Place de Francfort, voire la Place de Paris. Il faut dire ici que c’est l’espoir qu’entretiennent de grands banquiers allemands ou français, mais honnêtement je ne suis pas du tout persuadé qu’on ait dans les mois qui viennent ce type de situation. En réalité, on voit très bien que la Place de Londres c’est l’équivalent du district financier ou industriel dans les questions financières qui s’appuie sur un savoir-faire accumulé depuis maintenant pratiquement trois siècles dans ce type d’opérations. On peut donc penser qu’il y aura assez peu d’impact négatif sur cette question.La Grande-Bretagne est le premier paradis fiscalRT France : A trois jours du référendum, plusieurs entreprises françaises ont publié une lettre ouverte à l’intention des Britanniques en leur demandant de rester dans l’Union européenne. Pourquoi, à votre avis, les entreprises françaises ont autant besoin de la Grande-Bretagne au sein de l’Union ?J. S. : L’intérêt de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne c’est que cela permet aux grandes entreprises françaises et allemandes aussi de payer beaucoup moins d’impôts. Le système fiscal britannique est très avantageux pour les entreprises, pas pour l’Etat. On voit bien que toute une série d’entreprises françaises, européennes délocalisent leur siège sociale en Grande-Bretagne justement pour payer beaucoup moins d’impôts. Par exemple, quand vous êtes en Grande-Bretagne vous pouvez vous déclarer comme résident fiscal de l’île de Jersey ou de l’île de Man et là c’est en réalité des paradis fiscaux. La chose que tous les économistes savent et qui n’est pas connue du grand public, c’est qu’il y a beaucoup de paradis fiscaux dans le monde, mais que le premier paradis fiscal c’est la Grande-Bretagne. Elle joue ce rôle vis-à-vis de l’Union européenne. Donc on comprend bien pourquoi toute une série d’entreprises françaises, allemandes, belges ou italiennes sont très embêtées avec la possibilité du Brexit parce que si la Grande-Bretagne sort de l’Union européenne, elles ne pourront plus dire : «Nous sommes toujours localisées dans un pays de l’Union européenne et donc nous appliquons une loi européenne dans le domaine fiscal.» Je pense que c’est beaucoup plus cela qui embête les entreprises.Suite sur Russia Today
Le Brexit a été résumé en une infographie par le site Stampaprint.fr qui du coup nous a proposé celle-ci:
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