Etats-Unis : Le gouvernement veut savoir ce que les touristes publient sur Twitter ou Facebook
Un nouveau pas est sur le point d'être franchi dans le domaine des libertés personnelles, puisque « Big brother » compte prochainement accéder au contenu de ce que publient sur les réseaux sociaux les touristes et voyageurs qui comptent se rendre sur leur sol.
Sous couvert de lutte contre le terrorisme et l’espionnage, les autorités pourront vous demander vos pseudonymes utilisés sur les réseaux sociaux, et ainsi découvrir si vous avez l'intention de nuire d'une manière ou d'une autre à ce beau pays symbole de libertés qu'est l'Amérique. Il est à ce propos bien connu qu'avant chaque attentat, les terroristes annoncent leurs futurs méfaits sur les réseaux, des fois qu'une autre personne tente de s'en approprier la paternité.
Cette annonce officielle ne semble pourtant pas être une nouveauté, puisque déjà en 2015 une jeune Allemande s’est vue refoulée des États-Unis en raison d’une conversation privée qu’elle a eue sur Facebook. Dans le même état d'esprit, le journal Le Parisien conseillait en 2014 à ceux voyageant avec leur ordinateur et qui se rendaient dans certains pays, dont les États-Unis, de :
- Conserver l'ordinateur avec les bagages à main, et non en soute ;
- Emporter la facture de l'ordinateur, surtout s'il est neuf, et particulièrement vers l'Asie, par exemple, où les achats d'ordinateurs bon marché sont fréquents ;
- Supprimer de son disque dur toutes les données confidentielles ou sensibles et utiliser un système sécurisé d'accès à distance. Pour des données moins critiques, les sauvegarder avant de partir en cas de perte au cours du voyage.
Ajoutant que
En Chine, pas mal de personnes se sont vu demander d'allumer leur ordinateur, et copier leur disque dur à la douane, ajoute Alexandra Ruiz. Même chose aux Etats-Unis, où 6 500 équipements électroniques ont été examinés entre octobre 2008 et juin 2010.
Notez également qu'aux États-Unis, la douane peut aussi fouiller le contenu de votre téléphone sans vous demander votre avis ! Si vous comptez vous rendre là bas, pensez au préalable à créer un compte secondaire sur votre Facebook ou Twitter ou ne figureront que des publications politiquement neutres et non agressives. A vous de voir...
Le Veilleur
Le Veilleur
Vous allez aux USA ? Il faudra peut-être bientôt déclarer votre compte Facebook
Les autorités américaines prévoient de demander aux touristes et autres voyageurs leurs identifiants utilisés sur les réseaux sociaux, pour faciliter le travail d'enquête des services d'immigration et de renseignement.
Tout voyageur qui se rend aux États-Unis doit remplir un formulaire ESTA un peu particulier, qui demande par exemple si vous avez déjà été arrêté en possession de drogues, si vous avez une maladie mentale, si vous prévoyez de vous engager dans des activités de terrorisme ou d’espionnage, ou encore si vous avez déjà voyagé en Iraq, en Syrie, en Iran, au Soudan, en Somalie, ou au Yemen depuis mars 2011. Le formulaire doit aider les services de renseignement à savoir qui surveiller de plus près, qui rejeter à l’entrée, et peut servir de base légale pour renvoyer un étranger qui aurait menti.
Mais il pourrait bientôt y avoir une nouvelle case sur le formulaire. En effet comme le note The Verge, les autorités fédérales américaines ont mis en consultation publique l’idée de demander aux étrangers qui souhaitent entrer sur le territoire américain le nom de leurs identifiants sur le Web. Le ministère des affaires intérieures américain souhaite en effet ajouter au formulaire ESTA une question ouverte, formulée ainsi :
Veuillez fournir des informations associées à votre présence en ligne — Fournisseur/Plateforme — identifiant de média social
L’administration américaine note que le champ de saisie serait optionnel, qui pourra être utilisé pour « un examen minutieux » des demandes d’entrée sur le territoire, et pour bénéficier d’un moyen supplémentaire de contacter les immigrés, en plus de l’adresse fournie et du numéro de téléphone.
Collecter les données de média sociaux améliorera les procédures existantes d’enquête et fournira au Département des Affaires Intérieures une meilleure clarté et une meilleure visibilités sur de possibles activités et connexions infâmes en fournissant un outil supplémentaire que les analystes et les enquêteurs pourraient utiliser pour mieux analyser et enquêter sur les dossiers
, explique l’administration.
Un outil supplémentaire que les analystes et les enquêteurs pourraient utiliser
La proposition est soumise à consultation pendant 60 jours, et fera ensuite l’objet d’une procédure formelle pour entrer en vigueur.
Rappelons qu’en France, le gouvernement avait fait adopter dans une indifférence généralisée une disposition du projet de loi sur la réforme pénale, qui prévoyait d’obliger les personnes suspectées de liens avec des groupes terroristes de fournir leur identifiant en ligne. La disposition a toutefois été supprimée de la loi du 3 juin 2016 renforçant la lutte contre le crime organisé.
Par Guillaume Champeau
Par Guillaume Champeau
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