ÉCONOMIE - Chaque jour, les personnalités éclaboussées par le scandale des "Panama papers" sont plus nombreuses. Plus de 214.000 entités offshore sont impliquées dans les opérations financières dans plus de 200 pays et territoires à travers le monde, a révélé dimanche 3 avril une enquête planétaire réalisée
par une centaine de journaux à partir de 11,5 millions de documents.
Le parquet national financier a d'ailleurs annoncé lundi l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "blanchiment de fraudes fiscales aggravées". Les systèmes d'évasion fiscale dévoilés dans cette enquête sont "susceptibles de concerner des résidents fiscaux français", justifie le parquet financier.
Retrouvez ci-dessous les 12 Français dont le nom apparaît dans les "Panama papers":
Jérôme Cahuzac
AFP
L'ancien ministre du Budget apparaît dans les "Panama papers" comme propriétaire d'une société immatriculée aux Seychelles en 2009. Lors de l'enquête qui a visé Jérôme Cahuzac en 2013, les autorités ont découvert que le compte bancaire relié à cette société appartenait à l'ancien ministre. La société a fermé en janvier 2015
Patrick Balkany
AFP
Partenaire de l’ICIJ, la société de production Premières Lignes à qui l'on doit "Cash Investigation" sur France 2 cite de son côté le nom de Patrick Balkany. L'émission reviendra mardi 5 avril sur l'implication du maire Les Républicains de Levallois-Perret dans la création ou l'utilisation des sociétés écran basées dans les paradis fiscaux.
Michel Platini
AFP
Michel Platini aurait eu recours aux services du cabinet d'avocats Mossack Fonseca, dont proviennent tous les documents, en 2007 –l'année où il a été désigné président de l'UEFA– pour administrer une société au Panama. "Michel Platini tient a faire savoir, comme il l'a indiqué à maintes reprises aux journalistes en charge de cette enquête, que l'intégralité de ses comptes et avoirs sont connus de l'administration fiscale suisse, pays dont il est résident fiscal depuis 2007", a fait savoir le service de communication de Platini, dans un texte transmis à l'AFP dimanche soir.
Patrick Drahi
AFP
Le magnat Patrick Drahi, dont le groupe Altice a racheté L'Express en juin 2015 avec une dizaine de titres (L'Expansion, Mieux vivre votre argent, Point de vue, Studio Cinélive, L’Étudiant, Lire...) mais possède aussi SFR et Numéricable, est cité par la société de production Premières Lignes. Le 5 avril, Cash Investigation reviendra sur France 2 son implication dans la création ou l'utilisation des sociétés écran basées dans les paradis fiscaux. Patrick Drahi a répondu en précisant que le groupe Altice avait eu recours à une société panaméenne entre novembre 2008 et décembre 2010. "L'existence de cette société a été évoquée à de nombreuses reprises par les médias. Elle n'est donc en rien une révélation". Patrick Drahi précise également qu'il n'a jamais eu de participation dans cette société et qu'il y a eu recours dans un cadre parfaitement légal, "sans aucune incidence fiscale".
Patrick Devillers
AFP
On trouve aussi mentionné Patrick Devillers, un architecte français proche de l'ancien "prince rouge" Bo Xilai, haut dirigeant du Parti condamné en 2013 pour détournement de fonds, corruption et abus de pouvoir après une retentissante disgrâce. Devillers avait aidé en 2010 l'épouse de Bo à créer une société-écran pour camoufler l'acquisition d'une villa dans le sud de la France, financée grâce au pot-de-vin d'un homme d'affaires.
Jean-Marie Le Pen
AFP
Le "patriarche" est également épinglé dans l'enquête. Selon Le Monde, Gérald Gérin, majordome de Jean-Marie Le Pen, reconnaît être l'ayant-droit d'une société offshore, Balerton, enregistrée par le cabinet d'avocats Mossack Fonseca, épicentre du scandale des "Panama Papers". Jean-Marie Le Pen a nié toute implication. "Ce n'est pas mon argent. Gérald Gérin, c'est Gérald Gérin, moi c'est moi. Et ceux qui affirmeront le contraire auront droit à un procès en diffamation", a-t-il assuré.
Frédéric Chatillon
Capture Facebook
"J'aurai droit demain (mardi) aux honneurs du
Monde dans l’affaire de #Panamapapers",
avait prévenu sur sa page Facebook, Frédéric Chatillon, ce très proche de Marine Le Pen, la veille des révélations le concernant. Selon le quotidien, un système de dissimulation d'avoirs financiers a été "organisé par le premier cercle de fidèles de la présidente du Front national" et voyage entre Hong Kong, Singapour, les îles Vierges britanniques et le Panama. Il "a été utilisé pour sortir de l'argent de France, au moyen de sociétés-écrans et de fausses factures avec la volonté d'échapper aux services antiblanchiment français", affirme Le
Monde. Le journal, s'appuyant sur des documents provenant du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, met notamment en avant le rôle de l'expert-comptable Nicolas Crochet et de l'homme d'affaires Frédéric Chatillon, patron de la société Riwal qui réalise des prestations de communication pour des candidats FN.
Jacques Glénat
AFP
Le Monde cite le patron et fondateur de la maison d'édition de BD Glénat, qui publie notamment Titeuf, Le Triangle Secret, Le Troisième Testament, Peter Pan de Loisel, Sambre, Il était une fois en France, etc. Contacté par
Le Monde, Jacques Glénat confirme bien que Getway S.A. a donné des œuvres d’art à ses enfants, mais qu’en revanche, "il n’y a aucun lien direct entre cette société et [lui]-même". Quelques jours plus tard, il précise que "s’agissant d’un compte de société, il n’a pas à être déclaré à l’administration fiscale si bien entendu, vous parlez du compte de la société Getway".
Marcel Hermann
Linkedin
PDG de Medipôle Sud Santé,
deuxième groupe français de cliniques privées et 274e fortune de France en 2015 selon
le classement de Challenges. Selon Le Monde, il aurait acheté, par l’intermédiaire d’un paradis fiscal, des actions dans une holding luxembourgeoise ayant investi... dans son propre vignoble languedocien, le Mas de la Barben.
Gérard Autajon
DR
Le patron du groupe d'emballages Autajon aurait dissimulé 24 millions selon Cash Investigation.
Contactée par Le Monde, l’avocate de Gérard Autajon assure que "les faits évoqués [par Le Monde] sont anciens. [Son] client regrette ces investissements, c’est pourquoi il a souhaité les régulariser auprès de l’administration fiscale". Ce qui aurait été fait au début de l’année 2015.
LSK, le fonds d'investissement de Dominique Strauss-Kahn
ANAÏS LEFÉBURE
Leyne, Strauss-Kahn & Partners (LSK) est un fonds d’investissement luxembourgeois dont DSK est associé.
Le Monde a révélé qu’il a "aidé des clients à ouvrir des sociétés offshore dans des paradis fiscaux".
Philippe Santini
Cash Investigation
Cash Investigation a révélé que cet ancien directeur de la régie publicitaire de France Télévisions jusqu'en 2012 était impliqué dans les Panama Papers.
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