Barclays met en vente sa banque de détail en France
À la suite d'un trimestre marqué par des pertes, la banque britannique compte céder 74 agences qui s'occupent de banque de détail, d'assurance-vie et de gestion de fortune.
SOURCE AFP
Publié le | Le Point.fr
La banque britannique Barclays a annoncé mercredi être entrée en négociations exclusives pour vendre ses activités de banque de détail en France, qui emploient un millier de personnes, à l'issue d'un trimestre marqué par les pertes dans ses activités jugées « non centrales ». L'activité française que le groupe britannique compte céder comprend 74 agences et s'occupe de banque de détail, d'assurance-vie et de gestion de fortune, a-t-il détaillé ans un communiqué. Barclays est entrée en négociations exclusives avec le fonds d'investissement AnaCap Financial Partners qui veut s'en porter acquéreur.
Le groupe a précisé en revanche qu'il allait bien conserver ses activités de banque d'investissement et de services aux entreprises en France. Aucune indication n'a été fournie sur le montant possible de la transaction, les négociations étant en cours.
La France, un « important potentiel d'innovation »
« L'activité française de Barclays dans la banque de détail et la gestion de fortune est attractive, mais n'entre plus dans nos ambitions stratégiques. Avec son personnel dévoué et ses relations solides avec la clientèle, elle est bien placée pour prospérer sous l'égide de son nouveau propriétaire », a expliqué le directeur général de Barclays, Jes Staley, dans un communiqué. En 2015, l'activité française de Barclays a subi une perte de 76 millions de livres (98 millions d'euros) pour un chiffre d'affaires de 225 millions de livres (290 millions d'euros), mais ces données intégraient les activités de banque d'investissement et de services aux entreprises qui ne sont pas concernées par la vente.
Dans un communiqué distinct, AnaCap évoque « une opportunité d'acquérir une opération attractive et bien établie » en France et souligne, si la transaction avec Barclays va à son terme, qu'elle voudrait « renforcer cette activité dans un marché disposant d'un potentiel important d'innovation et d'expansion ». Ce fonds dispose déjà de diverses activités bancaires au Royaume-Uni, en Belgique, à Malte, en République tchèque et en Pologne. Chez Barclays, cette opération entre dans le cadre du retrait d'activités ou de territoires jugés non stratégiques qui s'est accéléré depuis l'arrivée à la tête du groupe de Jes Staley, en décembre. « Lorsque cette transaction sera accomplie, nous aurons bouclé notre retrait des activités de banque de détail en Europe continentale », a-t-il expliqué.
Prudente avant le référendum britannique
Lors du premier trimestre 2016, dont les résultats ont été publiés mercredi, la banque a subi un repli de 7 % de son bénéfice net, à 433 millions de livres (558 millions d'euros), et de 13 % de son produit net bancaire, à 4,598 milliards de livres (5,9 milliards d'euros). Elle a subi notamment une perte de 242 millions de livres (312 millions d'euros) – contre un gain de 222 millions l'an passé à la même époque – dans ses activités « non centrales ». Hormis ces dernières, Barclays a enregistré une baisse de ses profits dans la banque d'investissement et pour les entreprises, à cause d'une activité mitigée sur les marchés et d'une hausse de ses coûts du crédit.
La banque a jugé qu'il était « trop tôt » pour donner des prévisions pour cette activité stratégique au deuxième trimestre, mais a toutefois prévenu qu'elle se montrait « prudente » en vue du référendum du 23 juin sur le maintien ou non du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne. À la Bourse de Londres, Barclays s'affichait en tête de liste avec un gain de 2,50 % à 178,30 pence peu après 8 h 30 GMT. « Il n'y a pas de chiffres de bas de page indiquant des charges pour mauvaises conduites », a noté Ian Gordon, analyste chez Investec, qui a souligné qu'avec ses importantes restructurations en cours, la banque était peut-être « sur la voie de la rédemption ».
Le prédécesseur de Jes Staley à la direction générale, Antony Jenkins, avait mis sur les rails ce processus de simplification et de concentration sur les points forts de la banque, accompagné de cessions ou de réductions de voilure, entraînant une diminution de 19 000 emplois des effectifs de Barclays. La banque entend in fine se focaliser sur les activités transatlantiques et s'ancrer dans les deux centres financiers mondiaux de Londres et New York.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire