Il y a quelques aspects intéressants dans l’affaire des « documents du Panama » – la documentation publiée afin de compromettre un grand nombre de politiciens et leurs actifs à l’étranger – qui méritent une attention particulière.
La documentation a été diffusée par un certain « Consortium International de Journalisme d’Investigation ». Or, à ce qu’il paraît, ce consortium n’est pas assez international. À vrai dire, il y a de nombreux décideurs politiques et personnalités publiques dans les documents, y compris des connaissances de Poutine, du Président ukrainien Porochenko, des politiciens britanniques et ainsi de suite. Le problème concerne les personnages dont les noms ne figurent pas dans les documents.
Les personnages officiels les plus honnêtes vivent aux États-Unis.
Les documents du Panama ne citent aucune personnalité étasunienne. Cela semble intéressant, non ? On doit supposer que les États-Unis d’Amérique sont la patrie des personnalités les plus honnêtes et les plus incorruptibles du monde, n’ayant absolument pas d’argent ailleurs et aucun compte à l’étranger non plus.
Cette idée peut venir à l’esprit de beaucoup de gens surtout en pensant aux récents scandales avec Hillary Clinton, et ses tentatives visant à protéger du fisc une banque suisse.
Les auteurs de l’enquête ont été parrainés par l’USAID. Naturellement, il aurait été très gênant d’enquêter sur les actes des sponsors. Voici la clé du « silence sur les Étasuniens ».
Les résultats de l’enquête menée par le Consortium International de Journalisme d’Investigation apparaissent bruts. L’authenticité des documents fournis n’a pas été établie, et l’ensemble du rapport fait référence à des sources « très anonymes et fiables ». Il est difficile de comprendre à qui sont les comptes apparaissant dans les documents. Oh, cerise sur le gâteau, c’est « l’ami secret de Poutine, un violoncelliste ».
Pourquoi pas un joueur d’accordéon ou un maître du toast ? Il convient de noter que Drew Sullivan, l’un des « auteurs » de toute cette « révélation  universelle », était autrefois un comédien comique ayant reçu des millions du Département d’État.
« Sullivan est le fondateur du Réseau de Développement du Journalisme. Ce dont s’occupe précisément cette agence n’est pas tout à fait clair – elle n’a pas de site officiel. Toutefois, il est connu que cette organisation ne contrôle pas que l’OCCRP (Projet de reportage sur la corruption organisée en Crimée), mais agit aussi en tant que joint d’étanchéité financière entre la Crimée et le régime des États-Unis, » a écrit l’enquêteur Roman Golovanov.
« En général, Développement du Journalisme reçoit d’énormes fonds, à la fois de l’USAID et du Département d’État US, » poursuit-il tout en publiant les rapports sur les subventions de plusieurs millions de dollars que l’organisation avait reçues.
« Comme nous pouvons le voir, c’est un exemple typique de mangeur de subventions, son fondateur étant opiniâtrement accro à l’injection financière du Département d’État et de l’USAID, qui agit donc en tant qu’instrument de la politique étrangère étasunienne. Il est intéressant de noter que l’organisation de Sullivan, non seulement maîtrise les fonds du contribuable étasunien, mais expédie aussi des flux financiers en Russie, » a écrit l’expert. Plus précisément, l’argent parvient au journalNovaïa Gazeta, que l’auteur recommande d’inspecter à au moins six organismes fiscaux.
Documents du Panama : Encore de la propagande contre la Russie
« Largement diffusée, l’enquête sur Poutine s’est vidangée dans le public comme une flopée de charges justifiées ne révélant rien. En fait, ils ont fabriqué de l’information à partir du néant, pour que les médias «loyaux» et tout bonnement hostiles à la Russie en fassent la promotion, » a-t-il dit.
« C’est une offensive médiatique, plutôt que du journalisme. Les principales publications sur le site Internet de la source originelle (ISIJ) et les médias internationaux (The GuardianThe USA Today, etc), ont beaucoup à dire sur le président russe, mais les allégations bien plus justifiées contre Porochenko, les membres de la famille de Xi Jinping et d’autres personnalités, ne semblent susciter l’intérêt de personne, » ajoute Golovanov.
« La raison pour laquelle cette attaque est arrivée à ce moment particulier est évidente. De grandes élections fédérales arrivant, c’est une tentative de manipulation visant à discréditer les gens de bonne réputation. Avez-vous remarqué le fait qu’il n’y ait aucun Étasunien dans le rapport ? Est-ce parce que les sponsors de cet «organisme enquêteur» sont à Washington ? C’est une histoire mangée par les mites, celui qui paie les violons choisit la musique, » suggère-t-il.
Des blogueurs russes poursuivent. Stanislav Yakovlev, par exemple, a écrit l’évidence : « Le concept de «confidentiel» est désormais soit juste un mot, soit une mauvaise blague. »
« Une «fuite» apparaît être un moyen licite et approuvé socialement pour obtenir des informations. Depuis hier, travailler avec des «données ébruitées» est devenu officiellement un travail noble et même héroïque, » a-t-il écrit.
Pour l’essentiel, nous ne sommes pas simplement témoins d’une méthode de guerre de l’information, mais d’une norme mondiale et nationale de la politique démocratique. Quel est l’État le plus démocratique du monde aujourd’hui, le bastion de la démocratie ? C’est les États-Unis, bien sûr. Dans ce pays, un organisme du Département d’État utilise ce type d’« enquête » comme méthode de travail. Cet organisme a montré un sac à tout le monde, et a dit qu’il contenait un chat – voilà comment cette enquête peut être décrite.
Beaucoup peuvent maintenant vouloir creuser la chose à propos des responsables étasuniens. Ce qu’a fait Monica Lewinsky dans le Bureau ovale, et les scandales financiers de Hillary Clinton, ressembleront en comparaison à de l’enfantillage.
L’USAID a ouvert la boîte de Pandore sans réaliser où pourront mener les conséquences de ce qu’elle a fait.
(Mais, où sont passés les Clinton ? note de rené)