Crash du MH17: les Pays-Bas accusent les USA d'avoir dissimulé des informations
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15:21 03.03.2016URL courte
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Des députés néerlandais ont discuté des obstacles qui entravaient l'enquête du crash du vol MH17 et ont évoqué notamment les données dont disposait Washington, selon le secrétaire d'Etat John Kerry, mais que personne n'a vues.
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La réunion du parlement néerlandais a évoqué des pierres d'achoppement dans l'enquête et s'est tenue dans la perspective d'un point de presse fixé au 7 mars où, comme prévu, les résultats de l'enquête pénale seront rendu publics.
Les questions qui fâchent: les preuves mythiques US
Le gouvernement américain, selon ses propres déclarations, avait à sa disposition des preuves concernant la trajectoire du missile qui a abattu l'avion. Néanmoins, les parlementaires néerlandais déclarent n'en avoir vu jusqu'ici aucune, bien que le secrétaire d'Etat américain les qualifie d'irréfutables.
"Nous avons reçu des images du tir du missile, nous connaissons sa trajectoire et savons quand il a été lancé, nous savons même l'heure de ce tir", a auparavant annoncé John Kerry.
La durée extrêmement longue de l'enquête
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Le parlement néerlandais a d'ailleurs soulevé la question de savoir pourquoi l'enquête se déroulait si lentement et sans informer le public de ses résultats. La dernière fois qu'on en a entendu parler, c'était en octobre 2015, mais la commission n'était pas prête à ce moment-là à pointer les coupables non plus que le degré de leur responsabilité.
Les documents que les Pays-Bas n'ont pas vus, les preuves de Kiev contradictoires
La plupart des documents en lien avec le crash n'ont jamais été rendu publics. De plus, certains d'entre eux demeurent confidentiels sine die.
Les preuves fournies par l'Ukraine font aussi s'interroger sur le manque de données des radars.
Les preuves fournies par l'Ukraine font aussi s'interroger sur le manque de données des radars.
"Nous savons que les preuves de Kiev sont en partie incorrectes", a affirmé Pieter Omtzigt, représentant du parti Appel démocrate-chrétien, rappelant également les déclarations contradictoires ukrainiennes et soulignant que le secret autour des preuves ne faisait que compliquer davantage l'enquête.
Aucune mesure n'a été prise pour éviter un tel incident dans le futur
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On ignore quelles mesures sont prises (si de telles mesures ont été prises) pour éviter des catastrophes similaires dans le futur et pour que les avions civils ne se trouvent plus jamais au-dessus d'une zone où des combats font rage.
Globalement, il reste toujours à découvrir si les enquêteurs ont vraiment obtenu toutes les informations nécessaires pour tirer leurs conclusions.
Ces questions ont été adressées par des représentants du Parti néerlandais pour la liberté (parti de droite radicale) au premier ministre du pays Mark Rutte. A la question de savoir s'il était possible d'éviter de telles tragédies par la suite, M. Rutte n'a donné aucune garantie que cela ne se produise à nouveau.
Pour l'heure, le public attend un nouveau rapport des Pays-Bas qui sera publié le 7 mars, après la tenue d'un point de presse.
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Entre-temps, les hauts responsables américains échouent toujours à éclaircir dans quelle mesure les données de Washington ont été partagées avec les enquêteurs. Lors de son point de presse journalier, le porte-parole du département d'Etat américains Mark Toner a affirmé ne pas savoir comment se déroulait la communication entre Washington et les enquêteurs néerlandais. Pourquoi, deux ans après l'incident, les Pays-Bas disent n'avoir aucune donnée des radars américains dont a parlé John Kerry immédiatement après le crash? M. Toner dit toujours ignorer si le gouvernement américain a reçu ou non la demande de ces données de la part des Pays-Bas, mais promet de donner des précisions plus tard.
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Le vol MH17 s'est écrasé le 17 juillet 2014 dans l'est de l'Ukraine, en proie à une guerre civile, alors qu'il assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur avec 298 personnes à son bord. Cette catastrophe n'a laissé aucun survivant. L'appareil volait à 10.100 mètres d'altitude. Les insurgés du Donbass ont à plusieurs reprises affirmé, preuves à l'appui, qu'ils ne disposaient pas d'armements capables d'abattre un avion à une telle altitude.
Immédiatement après la catastrophe et sans attendre la mise en place d'une enquête officielle, l'Occident s'est empressé d'accuser les rebelles ukrainiens d'être les auteurs de l'attaque.
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