jeudi 26 novembre 2015

«Pour une fois, je suis d’accord avec la CIA»


© Brendan McDermid Source: Reuters

L'écrivain Michel Collon résume les détails du rapport inconnu de la CIA sur l'avenir de l’économie des Etats-Unis.
«Même s’il n’y avait pas eu une religion appelée islam ou un prophète nommé Mahomet, l’état des relations entre l’Occident et le Moyen-Orient aujourd’hui serait plus ou moins inchangé.» L’homme qui écrit cela s’appelle Graham E. Fuller. Il a été vice-président du National Intelligence Council de la CIA. Pas vraiment un gauchiste, je suppose. Mais un connaisseur, il a écrit plusieurs livres sur Moyen-Orient. Et un assez bon analyste puisqu’il s’explique ainsi :
«Il existe une douzaine de bonnes raisons en dehors de l’islam et de la religion pour lesquelles les relations entre l’Occident et le Moyen-Orient sont exécrables. La plupart de ces raisons sont bien connues : les croisades (une aventure économique, sociale et géopolitique occidentale), l’impérialisme, le colonialisme, le contrôle occidental des ressources énergétiques du Moyen-Orient, la mise en place de dictatures pro-occidentales, les interventions politiques et militaires occidentales sans fin, les frontières redessinées, la création par l’Occident de l’Etat d’Israël, les invasions et les guerres américaines, les politiques américaines biaisées et persistantes à l’égard de la question palestinienne, etc. Rien de tout cela n’a de rapport avec l’islam. Il est vrai que les réactions de la région sont de plus en plus formulées en termes religieux et culturels, c’est-à-dire musulmans ou islamiques. Ce n’est pas surprenant. Dans chaque grand affrontement, on cherche à défendre sa cause dans les termes moraux les plus élevés.»
 
Toutes les discussions à la Finkielkraut ou à la Fourest sur le danger de l’islam, c’est de la diversion. Un rideau de fumée.
 
Il y a de quoi être surpris, non ? Cet homme de la CIA est en train de nous dire que tout ce dont on discute dans les médias n’est pas le fond du problème, voire est carrément à côté de la plaque. Toutes les discussions à la Finkielkraut ou à la Fourest sur le anger de l’islam et le refus des musulmans de s’intégrer, c’est de la diversion. Un rideau de fumée.
C’est curieux comme la CIA n’intéresse pas nos médias alors qu’elle écrit pourtant des choses fort intéressantes qu’il faudrait vraiment communiquer au grand public. Un autre rapport est passé inapercu. Dans le cadre du Project Prophecy, elle a étudié, avec 16 autres agences de renseignement dont le FBI et les services de l’armée, les consequences d’un phenomena redouté aux Etats-Unis : qu’arriverait-il si le dollar perdait sa position privilégiée (et injustifiée) de monnaie de reserve internationale ?
 
Les Etats-Unis sont une puissance en faillite qui ne se maintient que par le pillage et donc la guerre. C’est de cela qu’on devrait débattre si on veut éviter d'autres tragédies a Paris et partout.
 
Et bien, le niveau de vie aux USA baisserait de 25% et la récession durerait 25 années. Parce qu’aujourd’hui, chaque dollar qui est imprimé n’est couvert que pour 0,03 de cette valeur. Le reste est bidon, théorique, spéculatif. Or, les Etats-Unis sont un pays en faillite : quand vous passez cinquante années a dépenser vos ressources pour faire la guerre au lieu de développer l’économique et le social, vous vous retrouvez avec un bilan catastrophique : la Réserve fédérale possède trois mille milliards de dollars, mais la dette déclarée des Etats-Unis s’élève a 17,5 milliards de dollars et sa dette réelle (sécurité sociale, prêts étudiants, soins de santé, assurances logement) dépasse 127 milliards de dollars.
La réalité toute crue : les Etats-Unis sont une puissance en faillite qui ne se maintient que par le pillage et donc la guerre. C’est de cela qu’on devrait débattre si on veut éviter d'autres tragédies a Paris et partout. Il est urgent de changer totalement la politique sociale et la politique internationale. Changer de système.
Que Fourest, Finkielkraut et consorts aient trop peur de parler des vrais problèmes, on peut comprendre qu’ils n’y voient pas leur intérêt. Mais les médias ? Combien de tragédies faudra-t-il encore avant qu’enfin l’intérêt des gens soit plus fort que les tabous de la realopolitik ?
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