jeudi 19 décembre 2024

 

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    «On tue des civils qu’on comptabilise comme terroristes». Des réservistes israéliens racontent Gaza

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    par The Cradle

    Alors que Tel-Aviv se concentre sur l’extension de son occupation du sud de la Syrie, les soldats israéliens affirment que l’armée opère librement à l’intérieur de Gaza en tant que «milice armée indépendante sans foi ni loi».

    Des réservistes israéliens qui ont servi dans le couloir de Netzarim, une route récemment construite qui divise la bande de Gaza en deux, ont révélé que les soldats ont l’ordre strict de «tirer sur toute personne» repérée s’approchant de la «zone de mort».

    «Il existe une ligne au nord du couloir de Netzarim connue sous le nom de «ligne des corps», et les habitants de Gaza sont parfaitement conscients de ce qu’elle signifie. Dans cette zone, les Palestiniens sont abattus sans sommation et leurs corps sont laissés en pâture aux chiens», a déclaré à Haaretz un commandant de la division 252_._

    «La zone de mort est le champ de tir des snipers… Nous y tuons des civils, et on les comptabilise comme des terroristes», a-t-il ajouté, révélant qu’il y a même «compétition» entre les différentes divisions de l’armée qui occupent le couloir d’est en ouest.

    «Si la division 99 a tué 150 personnes, la suivante essaiera d’atteindre les 200».

    Ceux qui ont participé à l’interview ont souvent parlé des «lignes imaginaires» au nord et au sud du couloir de Netzarim que les commandants implantent en tant que zone de mise à mort.

    «Toute personne s’approchant de la ligne est considérée comme une menace – et aucun permis de tuer n’est requis».

    Haaretz indique que de nombreux commandants et soldats du service régulier et réserviste ont témoigné du «pouvoir illimité» accordé aux commandants de division au cours des derniers mois.

    «Un commandant de division n’est guère limité aujourd’hui à [Gaza]», affirme un officier vétéran de la division 252. «À Gaza aujourd’hui, un commandant de division peut ordonner une attaque de drone [ou] décider s’il occupe ou non telle ou telle ville».

    En outre, les interviewés ont déclaré que l’armée agit souvent comme une «milice armée indépendante, sans aucune règle, du moins pas du genre de celles qui figurent dans les règlements de Tsahal».

    «Nous avons tué un jeune garçon, âgé de 16 ans peut-être. Quand [un autre soldat] a commenté, disant qu’il n’était pas armé et semblait n’être qu’un civil, le commandant a dit : «Pour moi, quiconque franchit la ligne est un terroriste, pas de cadeau, zéro civil. Ils sont tous des terroristes»», raconte un autre soldat.

    Les soldats racontent aussi leur service sous les ordres du commandant de la division 252, le général Yehuda Vach.

    «[Les hommes] viennent surveiller nos effectifs et recueillir des renseignements sur nous. Les femmes sont des espionnes, ou des hommes déguisés en femme. Vach a décidé de prendre les devants et a décrété que toute personne circulant à bicyclette dans la zone [peut être tuée]. Il a décidé que les gens à vélo sont des terroristes».

    Les soldats auraient reçu l’ordre du commandement de l’armée de photographier les corps et de recueillir des informations détaillées sur les personnes tuées pour que les services de renseignement militaire puissent vérifier si les victimes étaient bien des «terroristes».

    «La procédure prévoit de photographier les corps et [de recueillir] les détails et de les envoyer aux services de renseignement pour vérifier si la personne est bien un terroriste. Dans la pratique, sur les 200 personnes abattues pour tests, seules dix ont été reconnues comme étant des activistes du Hamas. Mais qui a pris la peine de publier que nous avons tué des centaines de terroristes ?», ont révélé les réservistes.

    Tout Palestinien survivant est conduit dans une «cage» où il reste nu jusqu’à ce que les enquêteurs de l’armée arrivent pour déterminer s’il s’agit d’un «terroriste», les interrogeant souvent sous la menace d’une arme.

    En juin, des dizaines de réservistes israéliens ont signé une lettre de protestation indiquant qu’ils refuseraient tout appel du gouvernement à se rendre à Gaza, en raison des atrocités qui y sont commises.

    «Dire que nous sommes l’armée la plus morale du monde, c’est tout simplement décharger de toute responsabilité les soldats qui savent exactement ce que nous faisons là-bas», a déclaré à Haaretz un haut gradé réserviste récemment rentré de son service dans le couloir de Netzarim.

    «On ne veut pas écouter nos soldats, on préfère ignorer que nous sommes depuis plus d’un an dans un environnement sans règles, où la vie humaine ne vaut rien, et oui, nous, commandants et combattants, prenons part à l’horreur que subit Gaza. Et vous devrez maintenant assumer ces horreurs, vous aussi».

    Plus de 45 000 corps ont été récupérés au cours des 14 derniers mois par les premiers intervenants palestiniens qui continuent d’opérer à l’intérieur de Gaza malgré les attaques israéliennes continues. Des dizaines de milliers d’autres sont piégés sous les décombres, alors que le génocide israélien s’intensifie.

    source : The Cradle via Spirit of Free Speech

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