samedi 31 août 2024

 

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    Les enfants de Gaza n’ont pas besoin de vaccin antipolio mais de paix et d’eau potable

    par le Dr. Gérard Delépine

    L’unique cas de poliomyélite apparu à Gaza a déclenché un branle-bas mondial et l’appel de l’ONU qui a obtenu l’accord des États-Unis et d’Israël pour y envoyer 1,2 millions doses de vaccin (à nos frais bien entendu).

    Mais de qui se moque-t-on ? Pourquoi vacciner à tout prix des enfants dont le risque principal est d’être victimes de la guerre en cours. Pourquoi vacciner des enfants contre une maladie totalement éradicable par l’eau potable ?

    L’eau potable suffit à éradiquer la poliomyélite

    Le virus de la poliomyélite se transmet uniquement par voie féco orale. Le virus excrété dans les selles d’un malade contamine l’eau consommée par la population sans être assainie. La transmission des virus de la poliomyélite est donc rendue impossible par la distribution d’eau potable et le traitement des eaux usées. Cela explique qu’on ne constate plus de poliomyélite dans les pays qui assurent une hygiène de base à leur population et que les épidémies surviennent dans les pays qui en sont dépourvus.

    La fourniture d’eau potable à la population Gazaouie éradiquerait avec certitude tout nouveau cas de polio.

    Les virus dérivés du vaccin PVDVc2 ressuscite la poliomyélite

    Comme tout traitement actif les vaccins anti-poliomyélite exposent à des complications.

    En Inde, les vaccinations ont été suivies d’une augmentation considérable de l’incidence des paralysies flasques non-polio statistiquement liée aux campagnes de vaccination.1

    Il existait trois souches de poliovirus sauvages : le poliovirus sauvage de type 1, le poliovirus sauvage de type 2 et le poliovirus sauvage de type 3. Les deux dernières souches n’ont plus été signalées depuis près de 15 ans. Dans le monde le seul poliovirus sauvage de type 1 reste en circulation dans deux pays où l’eau potable manque cruellement : l’Afghanistan et le Pakistan.

    Mais la polio persiste, principalement due aux virus dérivés du vaccin PVDVc2. Ce vaccin utilisait une souche inactivée permettant son administration par voie orale ; mais comme il s’agissait d’un virus vivant, il pouvait se transmettre d’homme à homme comme les virus sauvages dans les pays manquant d’eau potable ; et à force de passer d’un individu à l’autre il retrouve parfois sa virulence originale.

    Depuis que le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) a été identifié pour la première fois en 2000 comme responsable d’une épidémie de poliomyélite paralytique, les poliovirus dérivés de vaccins (VDPV) constituent un obstacle à l’éradication de la poliomyélite. En 2016, le composant sérotype 2 du vaccin antipoliomyélitique oral administré aux enfants a été retiré du marché. Les enfants du monde entier ont maintenant une faible immunité contre le poliovirus de sérotype 2 parce que le vaccin inactivé est beaucoup moins efficace et qu’un nouveau vaccin oral n’est pas encore prêt.2

    En 2020, 959 cas humains de PVDVc2 et 411 échantillons environnementaux positifs pour le PVDVc2 ont été signalés à l’échelle mondiale3 dans 27 pays, dont 21 pays de la région africaine et 6 pays de la région de la Méditerranée orientale, de la région européenne et de la région du Pacifique occidental.

    Le nombre de cas et d’échantillons environnementaux positifs pour le PVDVc a augmenté en 2020 par rapport à 2019, où 366 cas et 173 échantillons environnementaux positifs pour le PVDVc2 avaient été signalés.

    En 2020, le ministère fédéral soudanais de la Santé a informé l’OMS qu’un poliovirus circulant de type 2 dérivé d’une souche vaccinale avait été détecté dans le pays. En 2023 l’Indonésie a signalé quatre cas de poliovirus circulant dérivé d’une souche vaccinale de type 2 (PVDVc2) dont trois cas dans la province d’Aceh et un cas dans la province de Java occidental4. En 2023, 13 cas de variants du poliovirus de type 2 ont été identifiés, répartis dans deux régions du Cameroun : le Centre (12 cas) et l’Extrême-Nord (1 cas).5

    Au Royaume-Uni, en Israël et plusieurs comtés de l’État de New York des traces de PVDV ont été détectées dans les eaux usées. Et en juillet 2022, un cas de paralysie dû à un virus dérivé du vaccin a été identifié près de New York6,7 chez un jeune homme.

    Les États-Unis remplissent désormais les critères pour intégrer la liste des pays, où les poliovirus dérivés du vaccin circulent, ont annoncé les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC)8. «Les séquences génétiques du virus du patient du comté de Rockland et des échantillons d’eaux usées prélevés à New York ont été liés à des échantillons d’eaux usées à Jérusalem, en Israël, et à Londres, au Royaume-Uni, indiquant une transmission communautaire».

    Si l’éradication de la poliomyélite avait été menée par la généralisation de l’accès à l’eau potable, elle serait maintenant assurée.

    À Gaza, la guerre est autrement plus meurtrière que la polio

    L’ONU affirme9 que depuis dix mois des milliers d’enfants sont morts, victimes collatérales de la guerre à gaza et «au-delà de ces morts tragiques, des dizaines de milliers d’autres garçons et filles souffrent de blessures qui ont marqué leur corps à jamais et causé des dommages incommensurables à leur santé mentale».

    Alors pourquoi une telle médiatisation sur un unique cas de poliomyélite, sinon pour assurer des gains considérables à l’industrie pharmaceutique ?

    D’autant que leur assurer l’eau potable permettrait, en plus de prévenir la poliomyélite, de leur éviter le choléra, l’hépatite A, la typhoïde…

    source : Docteur Nicole Delépine

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