lundi 13 mai 2024

 (Dans cette opération de Gaza, manifestement les enfants sont la cible prioritaire des juifs israéliens, plus que les combattants du hamas. note de rené)


Génocide du peuple de Gaza. Comment Israël a transformé les hôpitaux en « cibles militaires » en mentant sur le droit international (Mondoweiss)

par Tamara Kayali Browne 12 Mai 2024, 10:25 Al Shifa Génocide Hôpital Destruction GAza Israël Droit international Armée israélienne Colonialisme Palestine Articles de Sam La Touch

Comment Israël a transformé les hôpitaux en « cibles militaires » en mentant sur le droit international
Article originel : How Israel turned hospitals into ‘military targets’ by lying about international law
Par Tamara Kayali Browne
Mondoweiss, 10.05.24



La barre est très haute pour que des hôpitaux perdent leur statut protégé en vertu du droit international. Ces conditions n’ont été remplies pour aucun des 36 hôpitaux de Gaza détruits par Israël.

Ruines de l’hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza, 1er avril 2024. (Photo : Khaled Daoud /APA Images)

Ruines de l’hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza, 1er avril 2024. (Photo : Khaled Daoud /APA Images)

Le symbole de la santé était autrefois la marque d’un espace sacré - un espace qui, selon le droit international humanitaire, désignait un établissement comme un site à protéger en temps de guerre. Maintenant, ce symbole est devenu une cible privilégiée.

L’armée israélienne justifie ses attaques contre les soins de santé en alléguant que le Hamas opère à partir d’hôpitaux. Toutefois, pour qu’un hôpital perde son statut protégé en vertu du droit international, il faudrait qu’il soit utilisé pour commettre des « actes nuisibles à l’ennemi ». Les combattants du Hamas qui déambulent dans un hôpital pour faire soigner un otage ne constituent guère un acte nuisible à l’ennemi, pas plus que l’étrange présence d’armes derrière une machine IRM (sûrement le pire endroit pour stocker un objet métallique), car ils pourraient facilement tomber sous la disposition de « armes légères et munitions prises aux blessés et aux malades… pas encore remis au service approprié. » Si de telles armes étaient trouvées dans un hôpital, elles ne priveraient pas l’hôpital de son statut protégé par le droit international.

La barre pour perdre le statut protégé est très haute. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, « en cas de doute quant à savoir si les unités médicales des établissements sont utilisées pour commettre un « acte nuisible à l’ennemi », il faut présumer qu’elles ne sont pas utilisées de la sorte ». L’armée israélienne a attaqué les 36 hôpitaux de Gaza. de telle sorte qu’il n’y en ait plus qui soient pleinement fonctionnels. Il n’a même pas été démontré qu’un de ces hôpitaux remplissait les critères nécessaires pour perdre son statut protégé, encore moins les 36. De plus, même dans les rares cas où un hôpital perd son statut protégé, l’armée devra encore protéger les patients et le personnel, établir des plans d’urgence pour remédier à la perturbation des soins de santé et aider à rétablir les services de santé après l’attaque.

Compte tenu de l’ampleur des souffrances humaines pendant la Seconde Guerre mondiale, les Conventions de Genève de 1949 ont été créées pour mieux protéger les civils. L’article 19 des Conventions de Genève stipule que les établissements médicaux, le personnel et les patients ne doivent pas être attaqués. Les Conventions sont devenues une pierre angulaire du droit international humanitaire et de l’éthique médicale, mais les récents conflits montrent combien il est facile pour les États qui les bafouent de rester impunis.

À Gaza, ce n’est pas parce que les hôpitaux aient soudainement changé leur mission qu’ils peuvent maintenant être utilisés comme armes de guerre. Au contraire, leur mission de sauver des vies est précisément ce qui les rend si vulnérables dans les conflits lorsque le but est de tuer autant de personnes que possible. Cette vulnérabilité est exploitée à Gaza avec le plus grand effet et signifie que personne, pas même un individu cherchant des soins médicaux, n’est en sécurité.

Et la politique de ciblage des soins de santé par Israël ne se limite pas à Gaza. L’OMS a documenté 187 attaques contre les soins de santé en Cisjordanie en 2022 seulement. Dans le génocide actuel de Gaza, le système de santé a été décimé par des attaques incessantes. Le matériel médical a été délibérément détruit, et à moins que les appareils ECG et IRM ne menacent les soldats de Tsahal, il est probable que leur destruction était un acte de sabotage, et non de légitime défense. À moins que les embryons de Gaza n’aient des superpouvoirs, nous pouvons probablement conclure que la destruction de 4000 embryons dans une clinique de FIV à Gaza n’était pas de l’autodéfense non plus.

Ce ne sont pas seulement les bâtiments, l’équipement, les ambulances et les embryons, mais aussi le personnel médical et les patients qui ont été ciblés. Par exemple, lors du massacre de l’hôpital al-Shifa, la plupart des membres du personnel médical ont été arrêtés ou assassinés. Cela s’est également produit pendant la guerre en Syrie, avec 601 attaques contre plus de 350 établissements de santé en 11 ans de guerre. Pourtant, ce n’est pas la même échelle que nous avons vu à Gaza.

Détruire autant de formes de soins de santé que possible et priver une région de fournitures médicales essentielles signifie que ceux qui ne sont pas tués directement par des bombes ou des balles mourront de leurs blessures, des maladies ou des maladies chroniques sans rapport avec la guerre, qui seraient toutes traitées autrement. En bloquant l’entrée de fournitures médicales telles que des équipements de stérilisation, Israël a transformé les hôpitaux en pièges mortels. Pour ce qui est de l’efficacité dans l’extermination des gens, il est clair que le fait de cibler les soins de santé vous en donne « plus pour votre argent ». Cela signifie que, dans les campagnes génocidaires, la santé est une cible privilégiée.

Le génocide de Gaza nous montre que le fait que les hôpitaux soient des refuges ou des cibles sûres ne dépend pas des paroles des Conventions de Genève, mais de la volonté politique de les protéger.

Traduction SLT

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