La réforme des retraites pourrait être discutée dès cet été, annoncent les Echos, qui confirment une information déjà diffusée par le Courrier des Stratèges la semaine dernière. Cette précipitation s’explique largement par la pression que l’Union Européenne exerce discrètement sur la France pour réduire les déficits publics en contrepartie du prêt de 40 milliards prévu par le plan de relance.
Une réforme des retraites dès 2022
Selon toute vraisemblance, Emmanuel Macron devrait poser un report de l’âge de la retraite à 64 ans dès 2022 ou 2023. La mesure figurerait en tout cas dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022, comme nous l’avons annoncé la semaine dernière. Ce serait donc une réforme des retraites réduite à sa plus simple expression, bien loin de la complexité systémique imaginée par la réforme adoptée mais jamais appliquée de 2020.
Une mesure de trésorerie urgente
Repousser l’âge de la retraite n’est pas seulement la mesure la plus simple, voire simpliste à prendre, c’est aussi la mesure la plus rentable à court terme dans le domaine des retraites. Elle a le mérite de bloquer brutalement les entrées dans le nouveau dispositif… donc de diminuer immédiatement le cycle des dépenses.
Sur le fond, et au-delà des calculs politiques auxquels la presse mainstream s’arrête, l’enjeu d’Emmanuel Macron est bien de diminuer tout de suite les déficits publics.
Une mesure exigée par l’Union
On ne sera guère surpris de voir la France se tourner vers cette mesure « extrême » quelques jours après la suspension de la réforme de l’assurance-chômage par le Conseil d’Etat, alors même que cette réforme devait contenter Bruxelles en attente d’une maîtrise des déficits publics français. C’est en tout cas ce que Bruno Le Maire avait « vendu » à la Commission.
Pour décrocher ses 40 milliards, la France doit en effet réduire ses déficits, ce qui est loin d’être gagné. Bercy prévoit en effet, pour 2021, un déficit aussi important qu’en 2020. Dans ces conditions, on mesure qu’Emmanuel Macron n’a guère le choix, et qu’il doit réformer.
Politiquement, en revanche, on s’amusera de lire la longue liste des réactions hostiles à cette réforme, y compris sur le banc patronal. La France est riche en admirateurs de l’Europe, qui adorent exposer leur foi dans l’Union Européenne, mais qui préfèrent agir sans respecter les règles imposées par les traités.
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