mercredi 3 mars 2021

 

Un « crime de santé publique » ?

 

Le nombre croissant d’allergies aux champs électromagnétiques produites par les nouvelles technologies sans fil serait-il en passe de de devenir « le scandale sanitaire le plus grave de notre temps » ? La pression de « certains intérêts » empêcherait-elle d’en prendre toute la mesure en imposant un « usage de masse inscrit dans un choix collectif de société » ?

Dans la solitude de leur cabinet et l'exercice de leur métier, nombre de praticiens de santé, des cancérologues aux dentistes, constatent une montée sans précédent de troubles de santé liés aux nuisances électromagnétiques. En dépit de leurs mises en garde, jointes à celles de nombreux scientifiques et de multiples contestations citoyennes, le « négationnisme » est de mise : la frénésie à developper la 5G et à poser des « compteurs communicants » (Linky, Gazpar, etc.) ne tient aucun compte des risques sanitaires infligés aux populations et des avertissements lancés par d'éminents experts.

Ainsi, l’installation de ces compteurs exigent l’introduction dans l’installation électrique d’un courant porteur de ligne (CPL) à une « fréquence mille fois plus élevée que la fréquence ordinaire du courant électrique alternatif (50 Hz). Ne serait-il pas temps de s’interroger sur les conséquences des interactions électromagnétiques environnementales sur la santé humaine ?

Peut-on vraiment concilier notre addiction aux « nouvelles technologies » sans fil et la numérisation de nos existences, exigeant la pose « sans précaution ni concertation » de toujours plus d’antennes-relais de téléphonie mobile, avec la santé publique et environnementale ?

Une expertise scientifique collective, dirigée par le Pr. Dominique Belpomme et validée au plan international démontre que nombre de nos pathologies sont causées par les ondes électromagnétiques et met en évidence ce qui apparaît aussi comme un véritable « crime de santé publique » : le développement imposé de la 5G et le « manque de reconnaissance de ses conséquences extrêmement graves  ».

 

Le fléau électromagnétique

Cancérologue, le Pr Dominique Belpomme constate « l’existence d’un lien statistiquement significatif » entre l’explosion de certains cancers (leucémies, cancers de la glande parotide, de l’oeil ou du cerveau, mélanomes, etc) et « l’exposition aux champs electromagnétiques ».

Sans oublier les maladies dégénératives ou inflammatoires auto-immunes comme celle d’Alzeimer ou la sclérose en plaques (SEP) : « il est aujourd’hui établi que les champs électromagnétiques pertubent l’immunité et sont donc capables d’induire des dégâts cellulaires et tissulaires potentiellement à l’origine de ce type de maladie ». Voilà une génération déjà, le journaliste scientifique Paul Brodeur alertait contre la pollution magnétique dans son livre-événement, Les courants de la mort (1989, Robert Laffont).

Depuis, qui n’a pas déjà entendu parler de l’électro-hypersensibilité (EHS), cette maladie handicapante produite par les technologies sans fil ? Qui peut encore décemment ignorer que « les apiculteurs déplorent l’effondrement de leurs colonies d’abeilles  » ou que les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à constater les dommages sanitaires infligés à leurs animaux d’élevage voire la disparition de leurs troupeaux du fait d’expositions électromagnétiques sauvages survenant dans leurs pâturages ou étables ?

Cherchez l’antenne-relais, l’éolienne, la ligne à haute tension ou l’électricité sale...

Les champs électromagnétiques artificiels produits par l’homme affectent même la biochimie et la biologie des plantes... L’utilisation prolongée ou exacerbée de la téléphonie mobile ne peut que « conduire progressivement à la dégradation de notre environnement terrestre, tant animal que végétal, et chez l’homme, à la mise en péril de la santé des populations  » avec sa prévisible phase terminale : l’extinction possible de l’espèce humaine « si d’ici là aucune considération politique n’est advenue  »...

Les travaux de l’ARTAC (Association pur la recherche thérapeutique anticancéreuse), sous la direction du professeur Dominique Belpomme, démontrent le caractère fatal de la rencontre entre les champs électromagnétiques environnementaux naturels ou artificiels (CEM) avec la matière vivante : ils ouvrent notamment, tout comme les pesticides et autres composés organiques volatiles, la barrière hémato-encéphalique (BHE) qui protège le cerveau des agents pathogènes circulant dans le sang. L’ouverture de ce « filtre séparateur » permet aux toxines, agents pathogènes et autres métaux lourds présents dans la circulation sanguine de pénétrer plus facilement dans le cerveau … Sans oublier les conséquences sur d’autres barrières comme la barrière hémato-oculaire (qui protège les yeux) , hémato-placentaire (qui protège le fœtus), hémato-entérique (qui protège le système digestif) et hémato-testiculaire (qui protège le développement du sperme). Depuis une génération, les radiations des téléphones portables « perturbent les communications au sein des membranes cellulaires, parasitant la communication entre les cellules et notre ADN ».

Or, selon le professeur Belpomme, le nombre de victimes de ces nuisances serait largement sous-estimé alors que les chiffres devraient interpeller : 2 millions de fibromyalgiques, 1 million de personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer (35 millions de malades « prévus »...) – sans oublier les cancers, les enfants souffrant d’autisme ou de troubles psychiques, les cataractes… Pour les chercheurs de bonne foi, de vaines polémiques (« non dépourvues d’arrière-pensées politico-économiques ») obscurcissent l’évidence d’un « lien de cause à effet » pourtant clairement établi entre l’exposition aux champs électromagnétiques artificiels et « la dégradation de notre santé et de notre environnement ». De sorte « qu’au minimum, c’est le principe de précaution qui devrait s’imposer et prévaloir ».

Ainsi qu’un nécessaire principe de sobriété énergétique, pour l’heure mis à mal par la « prédominance des intérêts privés sur l’intérêt général ».

 

Le nouvel âge électromagnétique

Nos vies sont condamnées à baigner dans un électrosmog de plus en plus corrosif, avec le déploiement massif et sans discernement de la 5G et notre asservissement accru au machinisme technologique : «  Le stress oxydant est la réponse moléculaire des organismes fonctionnant en présence d’oxygène à toutes formes d’agressions en provenance de l’environnement, qu’il s’agisse de rayonnements, de produits chimiques ou encore de microbes. Les cellules exposées à ces agents produisent alors des espèces moléculaires et des radicaux libres extrêment réactifs et toxiques, ayant la propriété d’oxyder les composants cellulaires et en particulier l’ADN nucléaire et l’ADN mitochondrial  ».

Dominique Belpomme et Philippe Irigaray rappellent que l’induction de ce stress oxydant est « très certainement l’effet biologique le plus déterminant des champs électromagnétiques non ionisants, en raison de sa mise en évidence très fréquente et de ses conséquences physiopathologiques clairement démontrées  ».

Le « négationnisme » électromagnétique procéderait-il d’une « véritable imposture techno-scientifique d’ampleur mondiale, orchestrée par une dictature de la pensée unique  » comme le soulignent Dominique Belpomme et Pierre Le Ruz ? La « compétition » fait rage entre les multinationales de téléphonie vers toujours plus rapide – comme si le « gain » ( ?) de quelques dixièmes de secondes de « connexion » étaient un impératif vital » pour des populations prétendûment en demande de toujours plus de « connectivité ».

Le passage à un nouvel âge électronique, basé sur le « débit ultrarapide de la 5G permettant la gestion de milliards de données collectées  », est présenté comme inéluctable – nul n’est censé s’opposer à la fuite en avant d’un « modèle » pourtant d’ores et déjà à bout de souffle ni autorisé à sauter du train fou du « progrès »...

Les quatre opérateurs européens concernés escomptent un gain potentiel de 225 milliards d’euros d’ici 2025 pour un investissement de 50 milliards : « Trop souvent, ce n’est pas le service rendu pour le bien commun qui guide les acteurs concernés, mais l’appât du gain et l’aspiration à un idéal fantasmatique que ne réclament pas les peuples épris de liberté, de Nature et d’environnement planétaire préservés (...) Il est incroyable qu’avec la mise en place des antennes de la 5G et l’attribution des premières bandes de fréquence aux opérateurs concernés, le développement de la 5G ait débuté avant même que l’expérience scientifique sur les risques sanitaires et environnementaux ait été réalisée, et que l’avis des citoyens n’ait pas été recueilli démocratiquement » …

On se doute que la cybercriminalité et les métiers de la « cybersécurité » s’apprêtent à prospérer de même sur le champ de ruines laissé par cette folle course au « profit ».

Mais... comment se protéger ? Est-il possible encore d’apprivoiser les ondes à l’heure de l’excroissance du nuage numérique et d’adopter des mesures de radioprotection appropriées ? La limitation de l’usage des téléphones portables et autres gadgets électroniques est fortement préconisée ainsi que le remplacement des téléphones mobiles sur socle (DECT) par des téléphones filaires classiques. De même, l’on devrait supprimer l’utilisation du WIFI, des ampoules à basse consommation et bannir les objets connectés de la maison. Le « retour à la terre » est préconisé pour réduire les nuisances liées au courant électrique. Ainsi, l’on veillera à ce que les prises de courant soient équipées d’une prise de terre de bonne qualité et à mettre son corps à la terre, c’est-à-dire ren restant cinq à dix minutes par jour pieds nus sur de la terre ferme. Chacun pourra mener à sa guise ses expériences de mise à la terre en s’assurant d’une rénovation électrique avec du matériel choisi selon le principe de la cage de Faraday pour un habitat électro-sain…

Un « accédant à la propriété » gagnerait à prendre tout son temps pour bien choisir son lieu d’habitation en évitant la proximité de lignes à haute tension, d’un transformateur, d’une centrale électrique, d’une antenne-relais de forte puissance, d’un aérodrome ou d’un terrain militaire équipé de radars, d’une voie ferrée électrifiée, d’une éolienne, etc. De même, « il est essentiel de s’assurer que toutes les sources électromagnétiques internes ont été supprimées »... D’évidence, la « transition énergétique nécessaire à l’essor du numérique conduira à développer encore davantage les réseaux électriques » (Didier Cachard), au mépris de la loi Abeille visant à « limiter l’exposition du public aux champs électromagnétiques  ».

Si la protection de l’environnement semble faire consensus, rien n’annonce pour autant la conscience d’une communauté de destin élargie par une écologie capable de dépasser l’obsession dite « climatique » ni la fin du harcèlement électromagnétique ou l’avènement d’une salutaire sobriété énergétique.

Sans un tel changement de « civilisation », les lumières de la nôtre s’éteindront sur une ultime gabegie - ou le coup de dés de trop... Qui serait le « gagnant » final de cette extinction des feux et des espèces sur une planète changée en non-lieu ?

Belpomme Dominique (sous la direction de), Le Livre noir des ondes – les dangers des technologies sans fil et comment s’en protéger, éditions Marco Pietteur, 416 p., 30 €

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