Pourquoi le Japon est l’un des pays où le bio a le moins de succès au monde
par Yohan Demeure source : Citizen Post
15 juin 2018, 5 h 05 min
Au pays du soleil levant, la qualité du service est telle que l’esthétique prend souvent le dessus sur le reste. En effet, l’apparence des fruits et légumes, leur calibre ainsi que leur présentation semblent être plus importants que leur qualité, à tel point que le Japon est l’un des pays où le bio a le moins de succès au monde !
Le Japon, son savoir-vivre et sa sérénité… en dehors bien sûr des dérives liées aux excès de travail conduisant souvent à des burn-out, un problème que le gouvernement tente par ailleurs de résoudre progressivement. Le Japon reste l’un de ces pays que beaucoup de personnes considèrent comme quasi parfaits. En ce qui concerne l’alimentation, si le Japon offre une variété de produits afin de satisfaire tous les goûts et les envies, l’agriculture biologique y est quasiment au point mort, ce qui peut paraître paradoxal.
Yuya Shibakai est l’un des rares agriculteurs du pays et il tente de s’occuper au mieux de ses 400 hectares de terres situées dans la préfecture de Chiba, dans la banlieue de la capitale Tokyo. En effet, seulement 12.000 petits producteurs comme lui s’évertuent à cultiver des légumes en utilisant le moins de pesticides possible. Le fait est que cette méthode alternative couvre seulement 0,5% de la superficie agricole totale du pays !
Malheureusement, le gouvernement ne promotionne et ne soutient pas ce type d’agriculture. Rappelons aussi qu’il est tout de même question d’un secteur contrôlé massivement par des coopératives ayant les pleins pouvoirs, ce qui donne du fil à retordre aux petits producteurs bio plutôt à cheval sur des circuits courts. Yuya Shibakai ne regrette pas son choix, mais estime éprouver des difficultés dans son quotidien. En effet, l’agriculture biologique nécessite par exemple davantage de main-d’œuvre, ne serait-ce que pour arracher à la main les mauvaises herbes des parcelles.
Les pratiques des consommateurs constituent également une forme d’obstacle. En effet, les clients japonais apprécient fortement les fruits et légumes beaux, propres et bien calibrés. De plus, les produits déjà emballés et pré-étiquetés sont favorisés dans un souci de gain de temps.
Face à ces barrières économiques et culturelles, le bio a beaucoup de mal à se faire une place au Japon. Cependant, l’espoir est permis et chaque jour témoigne d’une amélioration, bien que cette dernière soit très lente.
Sources : Channel New Asia – Food & Sens – Libération
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