Affaire Carlos Ghosn : Les avocats de l’ex PDG du groupe Renault-Nissan déposent une plainte auprès de l’ONU
François Zimeray et Jessica Finelle, les avocats de Carlos Ghosn ont déposé le vendredi 24 Mai au soir, une plainte concernant la détention « arbitraire » de leur client, au Haut-commissariat des Nations unies des droits de l’homme.
« Une persécution judicaire »
Arrêté et placé en garde à vue à de multiples reprises, l’ancienne tête du groupe Renault-Nissan est mis en cause sur quatre inculpations par la justice japonaise : deux pour pour avoir dissimulé ses revenus dans des documents boursiers, deux autres pour abus de confiance, notamment le détournement des fonds de son entreprise pour rénover ou acquérir des biens personnels aux Pays-Bas, au Liban, en France et au Brésil.
La famille de Carlos Ghosn et ses conseils déposait ce vendredi 24 Mai, une autre requête auprès d’un groupe de travail de l’ONU après deux autres transmises le 4 mars et le 12 avril dernier, à Genève.
Pour ceux qui font tout pour tirer l’ex magnat de l’automobile de cette impasse dans laquelle il est plongé, il s’agirait bel et bien d’une « persécution judiciaire ». Dans cette nouvelle communication, les avocats de l’homme accusé de malversations financières dénoncent une véritable « prise d’otage », s’appuyant sur les obligations plus drastiques que celles de sa première libération en début mars, alors qu’il avait déjà passé 108 jours en prison.
Le JDD a revelé avant qu’elle ne soit publique, des extraits de la dite requête : « Depuis le jour de sa première arrestation, théâtralisée publiquement par le parquet japonais dans le seul but de l'humilier, Monsieur Ghosn n'a jamais retrouvé la liberté de se défendre équitablement (…) la situation actuelle est un continuum de l'incarcération commencée le 19 novembre et dont les abus, dénoncés dans la saisine, n'ont pas cessé. Il en va notamment de sa ‘’ remise en liberté ’’ sous caution le 25 avril 2019, assimilable à une assignation à résidence marquée par des contacts très limités avec l'extérieur et par l'interdiction de communiquer avec son épouse, nullement justifiée en droit, traduisant l'intention des autorités japonaises de continuer à isoler et à détruire psychologiquement le suspect pour affaiblir sa capacité à se défendre de manière effective. ».
Rappelons que Carlos Ghosn n’est autorisé par la justice japonaise qu’à utiliser uniquement le téléphone fourni par ses avocats. Il est contraint à rendre compte de tous les numéros de téléphone qu'il compose chaque mois et il doit faire détailler tous mails qu'il consulte. Son passeport lui aurait même été confisqué.
Pour les avocats François Zimeray et Jessica Finelle, Carlos Ghosn serait en réalité « assigné à résidence » malgré sa libération provisoire sous une caution élevée déjà réglée. L’interdiction concernant son « aide » d’épouse choque complètement les magistrats : « Il s’agit là, réellement, d’une forme de persécution judiciaire à l’encontre de Monsieur Carlos Ghosn, qui n’est ainsi pas autorisé à rencontrer son épouse, même une heure en présence de ses avocats ! », s’indignent-ils sur BFMTV.
Carlos Ghosn, le tout-puissant patron déchu, a déjà perdu tous ses titres au sein des trois constructeurs qu'il avait lui même rapprochés pour bâtir la première alliance automobile mondiale.
Une question d’image
Dans le volet de cette affaire, Carlos Ghosn avait reçu en fevrier dernier, le soutien de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH). Maiko Tagusari, secrétaire général de l'organisation japonaise Centre des droits des prisonniers (CPR) avait de son coté appelé le gouvernement japonais à réformer le système judiciaire et à « prendre des mesures concrètes de manière urgente » pour « mettre ce système en conformité avec les normes internationales des droits humains ».
Cette fois, les avocats, l’épouse ( qui avait appelé Donald Trump à l’aide et demandé son soutien) ainsi que les quatre enfants de M. Ghosn attendent de l’Organisation des Nations Unies qu’elle se prononce sur tous ces abus et les dénonce publiquement. Certes, l’avis du groupe de travail n’est pas contraignant. Mais, la défense estime que cette prise de position pourrait exercer une réeelle pression et contraindre le Japon à rétablir les droits « élémentaires » réclamés par M.Ghosn : Si l’organisation juge « que la détention est arbitraire, ça a quand même un poids important, c’est une question d’image pour les Japonais », explique Jessica Finelle au Parisien. Enfin, les avocats et la famille espèrent une décision du comité avant le procès de Carlos Ghosn prévu en 2020.
(Ah, oui, comme ça, les corrompus vont s'essuyer leurs pieds plein de merdes sur l'Onu ! Tout est possible, vu qu'avec l'Onu, on ne sait jamais. note de rené)
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