Le Front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie œuvrant dans le cadre de la coalition de groupes jihadistes takfiristes Hayat Tahrir al-Cham dispose d’un mois pour quitter la zone démilitarisée d’Idlib et y retirer ses armes lourdes, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, rapporte l’agence russe Sputnik.
M. Sergueï Lavrov a ajouté qu’à cette date, toutes les armes lourdes devaient également avoir été retirées du secteur.
Cette décision avait été prise lors du sommet de Sotchi entre les deux présidents russe et turc, qui ont aussi convenu de mettre en place dans la région évacuée une zone démilitarisée de 15 à 20 kilomètres d’ici le 15 octobre.
Sous contrôle russo-turc, elle devrait servir de ligne de démarcation entre les groupes d’opposition pro turcs et les forces syriennes dans le gouvernorat d’Idleb et éloigner ainsi la perspective d’une offensive.
Dans une première réaction, Hayat tahrir al-Cham a affiché une fin de non-recevoir aux décisions prises lors de la rencontre à Sotchi.
« Rendre les armes est prohibé », ont rétorqué les milices qui en font partie, citant leurs religieux.
Il s’agit des Hurras al-Dine, une nouvelle version du front al-Nosra selon certains, Ansar al-Tawhid, Ansar al-Dine, Ansar Allah, Tajammou al-Fourkane et d’autres, précise le journal qatari al-Arabi.
Selon l’OSDH, instance médiatique de l’opposition syrienne pro occidentale, ces factions ont refusé de se retirer de la ligne de démarcation avec les forces gouvernementales, et qui s’étend depuis Jis al-choghour et jusqu’à la province orientale d’Idleb. Elles ont affirmé qu’elles étaient disposées à recourir aux armes face à quiconque voudrait les désarmer et les obliger à se retirer de la zone qu’elles occupent.
Celles-ci occupent près de 60% de la province d’Idleb, ainsi que des portions des deux provinces de Lattaquié et de Hama.
Au lendemain de la rencontre entre Poutine et Erdogan, l’agence Iba’ qui appartient à Hayat tahrir al-Cham avait fermement critiqué ses résultats, estimant « qu’ils comprennent des clauses qui dénigrent les principes de la révolution et en appelle à affaiblir les révolutionnaires et les moujahidines par le biais d’un plan qui prévoit leur désarmement ».
Cette réaction devra provoquer des tensions entre cette coalition jihadiste et les groupes soutenus par la Turquie. Si cette dernière respecte les décisions prises à Sotchi. A suivre d’ici le 15 octobre .